Écologie et agriculture. Soigner la proximité avec Dieu, avec nos frères et avec la création
Par son encyclique Laudato Si’, notre pape François, a largement développé les relations qui existent entre les hommes et tout ce qui nous entoure. Il nous appelle à une écologie intégrale ; à voir, à juger et à agir dans tous les domaines de vie pour mesurer comment s’articulent les relations fondamentales de toute personne avec Dieu, avec les autres êtres humains et avec la nature.
Il a pointé du doigt certains aspects pour nous dire que tout ce qui affaiblit la nature, tout ce qui la bouleverse de façon irréversible, tout cela affaiblit l’homme, les communautés elles-mêmes, et contribue à davantage de pauvretés et à l’émergence de tous les individualismes qui s’opposent au bien commun.
Au contraire, prendre soin de cette nature par une agriculture raisonnable à tous les stades, qu’ils soient de production massive ou individuelle (comme le jardinage), c’est aller dans le sens d’une permanence profitable à très long terme. La destruction, les préjugés, restent toujours des sources de tensions, alors que le soin et l’entraide sont source de paix.
Le mot de « permaculture » qui revient sans cesse aujourd’hui, exprime bien ce souci de préservation. Son principe est de plus en plus mis en œuvre dans l’agriculture. La nature n’est pas ingrate, elle, lorsque nous en prenons soin. Elle nous le rend au centuple parfois, par sa beauté, par tout son enseignement qui tourne autour de la persévérance, de l’humilité, et du respect des saisons et du climat. Elle peut se régénérer pour peu que l’on sache lui donner les soins nécessaires sans la bouleverser.
Cette écologie de comportement se retrouve dans les relations entre les hommes et aussi vis-à-vis des plus pauvres. Nous pouvons envisager les relations entre nous comme des relations d’observation, de discernement et de soins réciproques. Diaconia nous a appelé à considérer que les pauvres sont à même de nous enseigner dans une relation exempte de tensions.
La création de quelques jardins partagés dans notre diocèse en est l’illustration. Même les plus pauvres y ont accès et peuvent y apporter leur sensibilité et leurs compétences. Dans une activité partagée, nous touchons un peu à cette fraternité établie au fil des jours, dans des rapports simples, conviviaux, sans nous masquer aussi le partage de quelques difficultés, en gommant tous nos a priori.
Vivre ainsi, proche de la nature et proche des autres, nous forme chaque jour à ce désir de Dieu d’un chemin ensemble, dans l’attention et dans le respect mutuel. Prenons notre part de ce chemin en cherchant comment s’y élancer et en recherchant chaque jour quelle est notre sollicitation personnelle, sous le regard et avec l’aide du Seigneur-Jésus.
Christian Mégret, diacre