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L’action politique a un fantastique enjeu : une société de frères !

Nombreux sont les citoyens qui entretiennent une relation de défiance à l’égard du politique, allant du scepticisme au « tous pourris ». Les chrétiens ne font pas exception. Cependant « les accusations d’arrivisme, d’idolâtrie du pouvoir, d’égoïsme, de corruption, … l’opinion assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral, tout cela ne justifie pas le moins du monde ni le scepticisme ni l’absentéisme des chrétiens pour la chose publique » comme l’écrivait saint Jean-Paul II[1].

Plus généralement l’enseignement social de l’Église nous rappelle constamment ce que soulignait le Concile Vatican II « La communauté politique est indispensable à la réalisation du bien commun… Elle trouve en elle sa pleine justification ».[2]

Allant plus loin, l’Église reconnaît le rôle des partis politiques, jugés nécessaires pour définir des projets collectifs déterminés par leur perception du bien commun et pour faire vivre le débat démocratique. Elle reconnaît aussi la légitimité de leur diversité, car aucun parti ne peut prétendre se réclamer d’une caution de l’Église catholique. Par conséquent celle-ci juge également légitime que des chrétiens, en raison de leur histoire personnelle, se dispersent en toute sincérité sur l’échiquier politique, le pluralisme étant « inconfortable mais nécessaire » pour reprendre un texte de la Conférence des Évêques de France.[3] La seule limite évidemment étant celle, absolue, des principes auxquels un chrétien ne saurait déroger, comme le respect de la dignité de chacun, l’attention aux plus pauvres, la destination universelle des biens.

Le pape François lui-même ne manque pas d’encourager en particulier les jeunes à entrer en politique. Dans l’introduction d’un ouvrage récent[4] qui leur est destiné il écrivait « Lancez-vous aussi en politique, luttez pour la justice et la dignité de l’homme, spécialement les plus pauvres ».

L’action politique n’est évidemment pas la seule forme d’engagement au service du bien commun, les engagements associatifs ou syndicaux, pour ne citer que ceux-là, ont toute leur utilité et leur légitimité. Mais en un temps où le respect des droits personnels de l’individu occulte parfois la dimension collective qui doit prendre en compte le droit des autres et l’intérêt général, « l’action politique a un fantastique enjeu : tendre vers une société dans laquelle chaque être humain reconnaitrait en n’importe quel autre être humain son frère et le traiterait comme tel »[5]. Ceux qui s’y engagent avec sincérité méritent notre soutien et notre respect.

 

Pierre Ginestet,
Société Saint-Vincent de Paul

 

[1] Exhortation apostolique « Les laïcs fidèles du Christ », 42 (décembre 1988)

[2] Gaudium et Spes, 74-1 (1965)

[3] « Pour une pratique chrétienne de la politique » Commission Sociale. Conférence des Evêques de France (1972)

[4] DOCAT Que faire ? La doctrine sociale de l’Eglise. Cerf (juillet 2016)

[5] « Pour une pratique chrétienne de la politique » ibid