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Parole de Mgr Legrez : « Obtenir un renouveau, à travers le chemin synodal sur lequel nous avançons »

L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière (Jean 16, 13)

À l’approche du Synode romain sur la synodalité, il est bon de prendre conscience que la pratique synodale est inscrite dans les gènes de l’Église depuis son origine. Le Seigneur Jésus s’est présenté comme « le chemin » pour ceux qui veulent aller à Dieu, aller avec lui vers le Père. Dans les Actes des Apôtres, les premiers chrétiens sont appelés « les disciples de la Voie ». Être ensemble en chemin est véritablement le propre des baptisés dans l’Église primitive. Chargés de diffuser la Bonne Nouvelle du Royaume à toutes les nations, les premières générations chrétiennes ont constitué des assemblées caractérisées par la participation de tous les membres à la mission évangélisatrice. Unis dans la prière et la mission, la synodalité, ce chemin parcouru ensemble, était à la fois une manière de vivre et d’agir.

La Route d’Emmaüs. Robert Zünd (1877)

Force est de constater que, si durant le premier millénaire, la pratique de la synodalité a été la manière ordinaire du fonctionnement ecclésial, illustré par des synodes locaux, provinciaux et universels (les conciles œcuméniques), au deuxième millénaire l’accent a été mis davantage sur la fonction hiérarchique. Cependant, la pratique synodale n’a pas pour autant disparu, bien qu’elle se soit estompée. Dans la vie monastique et canoniale, ainsi que dans les ordres mendiants, toujours soucieux de vivre comme la première communauté chrétienne de Jérusalem, comme dans les Églises locales, bien des usages de type synodal sont demeurés.

Il est certain que le concile Vatican II a offert à chaque membre du peuple de Dieu une compréhension renouvelée de la vocation de chaque baptisé, appelé à édifier ensemble le Peuple de Dieu. On peut lire dans la constitution sur l’Église : « À tous les Laïcs, incombe la noble charge de travailler à ce que le dessein divin de salut parvienne de plus en plus à tous les hommes de tous les temps et de toute la terre. La voie doit donc leur être ouverte de toutes parts pour que, selon leurs forces et selon les nécessités des temps, ils puissent activement participer, eux aussi, à l’œuvre de salut qui est celle de l’Église » (Lumen Gentium, n° 33).

Le processus synodal que les diocèses ont vécu l’an dernier, a montré que l’enseignement du dernier concile œcuménique porte maintenant de nombreux fruits. Une certaine synodalité existe dans nos paroisses et nos mouvements. Le Pape François n’a pas hésité à affirmer, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’institution du synode des évêques, « le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire ».

À Rome, les évêques auront à réfléchir sur les manières dont la synodalité pourra s’exercer dans l’Église à l’avenir. En attendant leurs conclusions et les orientations qui en découleront, nous pouvons déjà, avec l’aide de l’Esprit Saint, progresser dans une communion toujours plus réelle, une fraternité effective et une annonce audacieuse de l’Évangile. Dans nos paroisses nous pouvons nous interroger sur notre capacité à marcher ensemble, à nous écouter et à dialoguer sans laisser en marge qui que ce soit. En effet, pour marcher ensemble sous la conduite de l’Esprit Saint, un apprentissage est nécessaire. Se former au discernement et à un juste exercice de l’autorité suppose une formation humaine et spirituelle.

C’est une belle aventure qui s’offre à notre Église dans la mouvance de l’Esprit de Pentecôte, fruit de la Pâque de notre Sauveur. Porteurs de la joie que nous donne le Ressuscité, demandons à la Mère de Dieu d’obtenir un renouveau de l’espérance chrétienne, à travers le chemin synodal sur lequel nous avançons.

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

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