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Synthèse diocésaine pour le synode

Entre novembre 2021 et avril 2022, plus de 170 groupes se sont retrouvés et ont rédigé plus de 280 synthèses. On peut estimer que plus de 1200 personnes ont participé à la démarche. Toutes les paroisses du diocèse se sont impliquées. Il faut également noter la participation de nombre de mouvements et de services, ainsi que des consacrés du diocèse.

L’équipe synodale, avec Laurence Boher comme référente, a planché pour conserver, à partir de toutes ces synthèses, la substantifique moëlle. Beaucoup d’heures de travail ont permis la rédaction d’un document diocésain d’une quinzaine de pages.

Parmi les axes forts de cette synthèse : le besoin d’écouter et d’être écouté, la convivialité, le besoin d’avoir des prêtres qui se font proches, la nécessité d’avoir des lieux d’échange pour la prise de décision…

Cette synthèse a été remise aux paroisses de manière solennelle le dimanche 5 juin en la cathédrale Sainte-Cécile. Avec l’aide de l’Esprit Saint, continuons notre marche pour recueillir tous les fruits de cette démarche synodale.

Télécharger le texte complet de la synthèse

Sommaire

 

Introduction

Lors de la clôture de la commémoration du 50e anniversaire de l’institution du synode des évêques, le Pape François a souligné l’importance, pour l’Église, c’est-à-dire pour tous les baptisés, de vivre le « marcher ensemble » : « Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire[1] » (17 octobre 2015). Six ans plus tard, jour pour jour, s’ouvrait la phase diocésaine du synode sur la synodalité. Ainsi, l’Église universelle, que sont les laïcs, les prêtres et les évêques, est entrée dans un processus de prière, d’écoute et de réflexion pour « discerner les nouveaux chemins que le Seigneur ouvre à l’Église[2] ». Cela appelle chacun à la conversion pour vivre la communion, la participation et la mission en Église, et avec la société car : « Le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir même dans ses contradictions, exige de l’Église le développement de synergies dans tous les domaines de sa mission[3] ».

Les nombreuses synthèses réalisées dans le diocèse d’Albi, traduisent l’enthousiasme que cette démarche a suscité chez beaucoup de diocésains, vécue comme un réel temps d’écoute, de connaissance mutuelle sous la mouvance de l’Esprit Saint et permettant une parole libre. Certains ont cependant exprimé leurs appréhensions à y participer « par crainte de résistances et d’un conservatisme empêchant toute évolution ». Nous tenons à remercier toutes les personnes qui, par leur participation, par leur questionnement, leur engagement ont permis cette démarche dans notre Église diocésaine et un enrichissement pastoral à approfondir.

C’est un frisson d’espérance pour aider l’Église à bouger.

Finalement, de nombreux baptisés se sont rendus compte, grâce à cette démarche, qu’ils vivaient déjà une certaine synodalité qui demande toutefois un approfondissement de cet art de vivre ecclésial, mise en œuvre dès le début de la Révélation et ancré dans le Concile Vatican II.

Le processus de consultation

Le processus de consultation

Une équipe diocésaine

Dans le diocèse d’Albi, bien que la démarche synodale ait mis du temps à démarrer, une fois lancée, elle a su mobiliser de nombreuses personnes. Cela est une joie partagée par l’équipe diocésaine appelée à ce service et composée de :

  • 2 référents : Mme Laurence Boher et le père Sébastien Diancoff ;
  • 6 membres : M. et Mme Jacques et Marie-Thérèse Cassan ; Mme Jeanne-Françoise Cathala ; Mme Cathie Fabre ; Sœur Éliane-Claire Kenguele ; Mme Marie-Véronique du Pasquier.

Dès l’équipe diocésaine constituée, nous nous sommes répartis les paroisses afin de maintenir avec elles un contact régulier. Nous avons pu les accompagner, dans la démarche, de différentes manières et selon leurs demandes. Certaines ont souhaité une présence et une animation lors d’assemblée paroissiale ; d’autres ont demandé une présentation lors d’une rencontre de l’Équipe d’Animation Pastorale ; d’autres encore ont fonctionné en autonomie. Des mouvements, des services, des groupes de prières, de lecture de la Parole et autres se sont associés à la proposition.

Dans un premier temps, chacun, au sein de l’équipe, a pris le temps de lire les synthèses personnellement. Puis nous nous sommes retrouvés deux fois afin de prier et rassembler ce qui avait été écrit dans les synthèses locales. Cela nous a valu de vivre la synodalité entre nous.

Certains groupes ont pris du temps pour discerner ensemble et choisir le thème ; d’autres ont pris l’initiative d’un sondage pour mieux appréhender les relations avec la société. Plusieurs groupes font part de l’authenticité des échanges, parfois très animés ; de la richesse des temps de prière et des partages autour de la Parole de Dieu ainsi que de l’importance de la convivialité. Plusieurs personnes évoquent la joie d’avoir participé à ces rencontres, ajoutant que « cette démarche nous met en face de nos responsabilités » !

Au-delà du grand nombre de documents à analyser, une des difficultés rencontrée, dans la rédaction de la synthèse diocésaine, est venue du fait que les réponses reçues se recoupent ou se retrouvent parfois d’un thème à l’autre. Il faut souligner que, si une grande diversité de sensibilités apparaît, toutes les réalités ecclésiales ne se sont pas exprimées ! Toutefois, nous avons eu la joie d’accueillir les contributions de quelques groupes de jeunes tels que les Scouts de France et des aumôneries paroissiales. Enfin tous les états de vie ont été représentés.

En effet, communautés religieuses, lors de la journée de la vie consacrée, le 2 février 2022, ont vécu une expérience synodale en partant d’une mise en scène improvisée. Cela a permis de beaux partages et a éveillé bien des idées synodales ! Il en est de même pour les prêtres qui, au cours de deux rencontres du presbyterium, se sont arrêtés sur la question fondamentale et les 10 thèmes. Parmi eux, certains ont aussi pu participer avec leurs paroissiens au processus synodal.

 

Je suis heureuse de trouver là un véritable lieu d’écoute […]
un lieu d’amitié qui n’aurait peut-être pas existé.

 

En quelques chiffres

Plus de 170 groupes se sont retrouvés et ont rédigé plus de 280 synthèses. Tous les groupes n’ont pas renseigné le nombre de participants ou de rencontres. Les éléments fournis permettent cependant d’apporter un certain éclairage :

  • plus de 40 % des réponses viennent de groupes existants et donc près de 60 % se sont créés pour l’occasion ;
  • le nombre de participants varie de 2 ou 3 à une vingtaine ;
  • certains se sont réunis 3 ou 4 fois pour traiter un seul thème ;
  • d’autres, en une seule rencontre, ont abordé un ou plusieurs thèmes, parfois la totalité ;
  • on peut estimer que plus de 1200 personnes ont participé à cette démarche et que la totalité des paroisses du diocèse s’est sentie concerné

 

L’expérience de synodalité vécue

L’expérience de synodalité vécue

Des expériences synodales

Dans notre Église locale, il existe de nombreux groupes dans lesquels des personnes marchent ensemble. Voici quelques exemples : les différents mouvements de spiritualité, de prière ou d’action catholique… Mais aussi les grands rassemblements diocésains tels que les pèlerinages, l’hospitalité… Les partages autour des livrets diocésains offrent une réelle possibilité de prendre la parole, de s’exprimer en toute liberté et vérité, car l’écoute sans jugement y est présente. Ce « marcher ensemble » se vit aussi en dehors du cercle ecclésial, dans les relations familiales, avec le voisinage, les collègues de travail ou de loisirs, au sein des associations, avec ceux qui sont en recherche et bien d’autres.

Concernant l’œcuménisme, des liens institutionnels existent lors de la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens (échange de chaire, célébration œcuménique…), avec les rencontres œcuméniques diocésaines, le stage « Art et Foi » ou l’exposition Bible, l’ACAT et la radio diocésaine RCF, sans oublier Taizé qui est une « expérience bouleversante pour les adolescents qui découvrent l’unité de la prière, le chant et la fraternité universelle en Christ ».

Par ailleurs, quelques initiatives sont proposées et mises en place par des laïcs : organiser et animer des chemins de croix, des temps de prière, des chapelets, porter le souci de l’écologie (Église verte), de la culture et du patrimoine (entretien, ouverture et visite des églises) …

Marcher ensemble, une nécessité de relation qui donne la vie.

 

Des expériences lors de ce synode

La démarche synodale est difficile
car elle renvoie chacun à sa responsabilité.

Ce « marcher ensemble » n’est pas simple et a demandé souvent de prendre du temps, de se déplacer physiquement et de se laisser déplacer intérieurement. Cela nécessite de sortir de soi et de l’entre soi alors qu’il est plus simple de faire chacun à sa manière et comme cela a toujours été fait.

Il a été constaté, lors de la phase diocésaine, combien le fait d’écouter et d’être écouté était essentiel pour vivre en Église. Cela permet de sortir de l’anonymat et de l’individualisme. Beaucoup ont éprouvé de la joie à se rassembler avec des personnes qu’ils ne connaissaient pas auparavant. Ils ont ainsi pu vivre la convivialité, la communication et la subsidiarité tout en s’exprimant librement et en vérité.

Commencer la rencontre en se mettant à l’écoute de la Parole de Dieu a été bénéfique. Un groupe a même clôturé cette étape du parcours synodal par une célébration de la Parole. Beaucoup ont noté son importance centrale dans toute démarche.

Notons enfin que certains participants à la démarche synodale, y ont (re)découvert la place de l’Esprit Saint dans la vie chrétienne et ecclésiale et qu’ils se sont sentis invités à se mettre à son écoute régulièrement et avec humilité.

Ce qui ressort de manière significative

Ce qui ressort de manière significative

 

Écoute

L’écoute est bénéfique pour chacun car elle favorise la rencontre. Pour cela, un climat de confiance est nécessaire pour que l’écoute et la réciprocité soient effectives. Certaines personnes se trouvent dans des situations de vie parfois très différentes de celles de l’écoutant. De telles disparités peuvent constituer un empêchement à une écoute bienveillante. La plupart des synthèses citent la peur et les préjugés comme obstacles importants. Mais d’autres difficultés sont aussi évoquées comme l’habitude, l’orgueil, l’amour-propre… Pour cela, une attention devrait être portée au langage utilisé et aux gestes proposés car beaucoup reconnaissent une difficulté de compréhension en particulier lors des célébrations eucharistiques. Les mots restent souvent inaccessibles voire totalement incompréhensibles y compris lors des homélies.

Toujours concernant l’écoute, une demande a été relevée quant à la nécessité de lieux (matériels) d’écoute accessibles, identifiables et spécifiques à certains âges de la vie (jeunes, personnes âgées ou handicapées…). Ce serait comme une préparation, un premier accueil gratuit pour rejoindre plus tard la communauté chrétienne. Pour cela, il est important que des personnes, laïcs et prêtres, soient formées à ces écoutes spécifiques,  tout en acceptant de faire référence à d’autres personnes quand les situations dépassent leurs compétences. L’écoute demande du temps et, bien que compliquée, elle est nécessaire pour un bon exercice de l’autorité et pour une communication authentique.

L’écoute est difficile car elle engage.

Autour du thème de l’autorité, tout en notant des difficultés, les synthèses tentent de comprendre l’autorité comme quelque chose de positif, « pour aider les personnes à grandir, et non pour juger ». Cependant, la nécessité d’une relecture attentive des décisions émerge en rappelant que pour discerner et décider en connaissance de cause, il faut écouter tout le monde sans oublier de solliciter ceux qui ne prennent pas la parole spontanément. L’écoute répond à la nécessité de se connaître.

Connaissance de l’autre

Pour mieux se connaître et cheminer ensemble, certains proposent de se retrouver en petits groupes (fraternités) pour lire collectivement les textes du dimanche suivant et partager dessus ; d’autres, que des nouvelles nominatives (prénom) des paroissiens soient données en début de messe. De plus, une meilleure connaissance des prêtres est souvent demandée en osant « voir les prêtres comme des frères », toujours avec la finalité de créer les conditions pour vivre une plus grande fraternité et avoir une meilleure connaissance des uns et des autres. Certaines synthèses élargissent cette connaissance de l’autre aux paroisses avoisinantes en imaginant des rencontres inter-paroissiales.

Convivialité

Lors des célébrations, l’importance de l’accueil est régulièrement mentionnée, et se traduit par la mise en place d’équipes. Cela se voit particulièrement lors des funérailles, lieu privilégié de la rencontre bienveillante. De nombreuses réponses imaginent des « après-messe » faisant la part belle à la convivialité, avec des temps d’échange : apéritif, repas partagé qui sont autant d’occasion de vivre la fraternité, de prendre le temps de la rencontre les uns avec les autres et avec les prêtres. D’ailleurs, quelques synthèses font remarquer que la Covid et les restrictions qui ont suivi ont redonné du sens au geste de paix : les fidèles font l’effort de se tourner vers les autres, de se regarder, de se sourire… Le geste a en quelque sorte repris vie en sortant de l’habitude. L’importance de la qualité de la musique mais aussi de la place du silence dans les célébrations est reprise par plusieurs synthèses. L’entretien ou le fleurissement participent à cet « avant-messe » préparatoire à la célébration en contribuant à la beauté des lieux. La plupart des synthèses replacent la célébration au cœur de la vie en la situant dans un ensemble : « avant-messe, messe, après-messe ».

Quelques constats pour grandir

Les synthèses soulèvent des questions quant à nos capacités d’accueil et d’écoute envers les personnes ou les groupes laissés en marge tels que les participants occasionnels, mal croyants ou incroyants, ceux qui ne partagent pas nos points de vue ; les blessés de la vie tels que les personnes seules, âgées, malades, personnes en situation de handicap, personnes divorcées ou remariées, personnes à orientation homosexuelle ; mais également les gens du voyage et les étrangers ; et parfois les habitants des campagnes qui se sentent délaissés par rapport aux centres villes.

Il en est de même quant à la prise de parole où ce sont souvent les prêtres qui parlent à la communauté (annonces) ou en son nom (feuille paroissiale). Une «  relation verticale » est alors ressentie par certains. Un manque quasi général de lieux de prise de parole (absence de Conseil pastoral dans plusieurs paroisses !) est relevé. D’une manière générale, la parole des laïcs ne semble pas assez écoutée, entendue, valorisée (elle est même parfois censurée). Cela est particulièrement ressenti par les femmes. Si la synodalité nous conduit à partager la mission commune, un écart semble exister entre la théorie enseignée et la réalité vécue, «  car il est tentant et plus rapide de faire soi-même ». Un véritable dialogue suppose une réelle compréhension de ce que chacun exprime, et la volonté de se laisser interpeler par le fait que l’autre à quelque chose à me dire. La Collégialité ne semble pas être la règle commune dans la prise de décision pour les choix pastoraux ; et si des laïcs participent aux EAP, ils sont souvent perçus comme étant dans la lignée du curé et choisis par lui avec le risque « d’auto référencement ». Sortir de l’entre soi n’est pas si simple.

De plus, si chacun est libre de parler en son nom et de témoigner de sa foi dans ses milieux de vie (famille, travail, loisirs, amis, voisinage…), on note une certaine frilosité ou timidité à s’exprimer, peut-être par peur du jugement, pudeur, manque de conviction… Oser, accepter le débat et la contradiction supposent aussi alors une « foi adulte » et éclairée, nécessitant une formation.

Malgré une récurrence sur le manque de lieux de dialogue dans l’Église, on note  l’importance des petites cellules ou groupes, vrais lieux d’écoute et de dialogue que sont les groupes de parole, les partages autour des livrets diocésains, les mouvements, chorales, l’importance du rassemblement dominical en tant que lieu de partage et d’échange. Sont mis en avant les progrès réalisés avec la mise en place des EAP, des fraternités, parfois des Conseils Pastoraux.…

Les rêves, les envies et les désirs

Les rêves, les envies et les désirs

De nombreuses pistes pour améliorer notre « marcher ensemble » ont été proposées. L’équipe diocésaine tient à signaler que certaines existent déjà dans des paroisses, d’autres sont en balbutiement ou à renouveler. Ces rêves tournent autour de la relation, du fonctionnement ad intra et ad extra et de la formation. C’est pourquoi, nous sommes invités à poursuivre les initiatives prises dans le cadre de la démarche synodale.

Être des « veilleurs de proximité ».

En relation… :

… avec les « oubliés »

Nous sommes invités à aller vers les personnes « oubliées », celles qui se sont éloignées car elles sont en attente d’une Église plus bienveillante, à l’écoute de leurs attentes, allant à leur rencontre, entrant en dialogue avec eux et les accompagnant. D’ailleurs, nous sommes régulièrement sollicités à l’occasion de baptêmes, funérailles, mariages… Ce sont des rencontres à soigner, notamment par un accueil bienveillant à l’égard de ces familles souvent éloignées de l’Église, mais aussi en osant proposer et en assurant un suivi et un accompagnement. « C’est un déplacement à vivre en prenant appui sur le Christ pour accueillir en premier les petits, ceux qui se taisent. »

Pour faire remonter la parole des petites voix et des petites réalités pastorales, des  « personnes relais » sont nécessaires dans nos campagnes, mais aussi dans les villes. Des initiatives nouvelles seraient les bienvenues.

… entre pratiquants

Il est proposé des temps de rencontre, d’échange et de convivialité entre les groupes existants ; de provoquer des rencontres « délocalisées » pour favoriser les liens entre urbains et ruraux pour une Église à taille humaine favorisant les « cellules de fraternité » ; de susciter des rencontres de proximité entre laïcs et prêtres pour des échanges en fraternité.

Connaître les personnes investies, les accompagner, les soutenir et les porter dans la prière seraient tout autant de signes de charité et de fraternité en Église et pour le monde. Faire confiance aux plus jeunes et aux nouveaux, en créant des partenariats permettrait de vivre la synodalité pleinement, en proposant un tutorat avec les piliers de l’Église locale. Pour cela, il serait bon de connaître d’une part les besoins locaux, et d’autre part les compétences et disponibilités, afin de les mettre en adéquation et d’exercer un meilleur discernement. Tout ne doit pas reposer sur le curé et quelques-uns.

Répondre au souhait du Christ « qu’ils soient UN ».

 

… avec la société et les autres confessions

La convivialité est primordiale dans toutes les rencontres. Même si tout le monde n’est pas chrétien, « nous partageons avec beaucoup un souci honnête de collaborer au bien ». Des occasions de rencontre existent déjà : CCAS, Secours Catholique, CMR… Néanmoins c’est un domaine où des progrès sont possibles : en faisant connaître et rendant visible ce que vivent déjà les chrétiens engagés dans la société ; en créant des liens plus étroits avec les domaines politiques et économiques. Se rapprocher des membres des autres Églises chrétiennes nous ferait bénéficier de leur expérience d’engagement dans les questions sociales et au sein même de leurs Églises.

Il est important de s’exprimer davantage ou autrement dans les journaux et revues officielles comme la presse religieuse, la presse régionale ou locale.

Tout cela demande de se former au dialogue avec la société, les médias et les moyens de communication.

 

Un fonctionnement… :

… pour une conversion personnelle et communautaire

Chacun a une responsabilité, celle de prendre sa juste place dans la communauté paroissiale, en devenant acteur de la vie paroissiale au lieu de simplement demeurer consommateur. Pour cela, chacun doit travailler à sa propre conversion pour participer humblement et efficacement à la vie de la paroisse. Il est donc proposé de favoriser la complémentarité des uns et des autres, mais aussi la communication notamment entre l’EAP et la communauté, de créer des conseils pastoraux là où il n’y en a pas, et enfin, de promouvoir la convivialité.

Pour cheminer ensemble et discerner, des temps d’évaluation ou de relecture (choix pastoraux, structures mises en place, expériences pastorales…) pourraient être institués ainsi qu’une instance de régulation des conflits, au niveau du doyenné ou de la paroisse.

La question des Équipes d’Animation Pastorale (EAP) et des Conseils Pastoraux est récurrente. Il ressort la nécessité de gros efforts pour améliorer la communication quant aux choix pastoraux, ainsi qu’au sujet des décisions prises (le refus dans certaines paroisses de permettre à des femmes de donner la communion ou à des jeunes filles d’être servantes d’autel…). Ce manque de dialogue au sein de la communauté paroissiale se ressent dans l’esprit de clocher, encore très présent, mais aussi dans la manière de gérer les différentes sensibilités, les oppositions, les divergences de point de vue et les conflits.

… pour des lieux de parole

Pour pallier le manque de lieux de parole, une mise en place de rencontres transversales (entre mouvements, spiritualités différentes, cultures, générations, groupes  des livrets, structures existantes telles que l’EAP, les fraternités…) serait à organiser pour des temps de connaissance, de gratuité et de convivialité.

En saisissant l’occasion d’évènements particuliers des rencontres sur un thème précis pourraient être prévues et animées par une personne compétente, pour permettre une vraie prise de parole de tous.

La Parole de Dieu est la véritable boussole
qui nous montre le chemin, la direction et l’horizon !

 

Une formation

La formation est essentielle et, dans ce domaine, chacun porte une responsabilité personnelle.. Cependant, elle ne doit pas « formater » les personnes. Elle devrait être simple, pratique, locale, et permettre d’apporter une aide concrète, en valorisant le parcours personnel. Cela engage et demande du temps ainsi que de bonnes conditions favorisant en particulier la convivialité.

Ainsi, il est proposé de « donner des clés pour un marcher ensemble », de mettre l’humain au premier plan, de proposer des catéchèses simples pour tous, et enfin, d’être réceptifs aux changements et aux propositions faites. D’ailleurs, les jeunes, qui ont participé à cette démarche, invitent à une remise en question de nos catéchèses auprès des enfants afin qu’elle ne constitue pas un simple apprentissage de savoirs, qui demeurent cependant nécessaires, mais qu’une prise en compte de leur milieu de vie, soit effective. Cela nécessite une adaptation de nos manières de faire et d’être, en pensant la catéchèse comme un lieu de vie tel que cela peut être le cas en aumônerie.

Toute participation à la vie de la paroisse est une expérience féconde.

 

Par ailleurs

Il a été question, dans très peu de synthèses, de la place des femmes dans l’Église ,  notamment par rapport à des responsabilités qui pourraient leur être confiées, du mariage des prêtres…

Une fête du synode, organisée le dimanche 5 juin 2022, en la solennité de Pentecôte, a réuni les chrétiens du diocèse d’Albi. À cette occasion, lors de la célébration, Monseigneur Jean Legrez a remis la synthèse diocésaine à chaque paroisse, représentée par le curé et un membre de l’EAP. Ceci est bien sûr symbolique. Chacun peut trouver la synthèse sur le site du diocèse d’Albi.

 

Conclusion

Conclusion

En lisant les nombreuses synthèses, nous avons à la fois perçu des peurs et des joies, un désir commun de changements et de cheminement. Nous avons constaté des disparités selon les lieux et les personnes, avec des vœux et des rêves différents.

Il est important de relever à la fin de cette phase diocésaine que beaucoup ont redécouvert et souligné la place centrale de la Parole de Dieu et de l’Esprit Saint, bien souvent méconnu. Un processus est enclenché et nous appelle, laïcs, prêtres et évêque, à plus d’écoute, dans l’accueil et la fraternité, à un engagement, dans l’humilité et le service, en veillant les uns sur les autres avec respect et gratuité, en se formant afin que tout concoure au bien de chacun et de l’Église, dans le monde dans lequel nous vivons.

Pour cela, à la suite du Pape François et de bien d’autres, engagés dans la synodalité, nous sommes invités à passer du « Je », personnel et individualiste, au « Nous » de la communion, en demeurant attentifs aux signes des temps. Nous sommes l’Église, Peuple saint de Dieu, cheminant et grandissant, attentif aux plus petits, participant à la Tradition venue des Apôtres. Cette Église synodale est une Église « en sortie[4] », comme le dit le Pape François.

Ainsi, nous serons « signe et instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain[5] ».

 

 

[1]https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/october/documents/papa-francesco_20151017_50-anniversario-sinodo.html

[2]Id.

[3]Id.

[4]Pape François,  Exhortation Evangelii Gaudium, 2013, au numéro 46.

[5]Lumen Gentium, 1964, au numéro 1.

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