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Srs de Gethsémani à Niamey : l’épreuve de la pandémie et nouvelles récentes

« Chers Amis, chères sœurs, écrit Sr Anne en ce début d’été 2021, sûrement vous attendez depuis longtemps cette lettre après une longue interruption.
En effet la pandémie COVID 19 a bouleversé toute notre organisation et tous nos projets.

L’année 2020 a été une épreuve pour tous et partout dans le monde. À Niamey, nous avons aussi vécu le confinement. Dans un premier temps tout s’est arrêté subitement : écoles, sorties, activités à l’extérieur.
Tous les employés sont restés chez eux et nous avons fonctionné en autarcie, faisant tout avec les enfants et les jeunes filles en internat : la cuisine, la lessive, le jardin, etc.
Puis les fonds se sont raréfiés et nous avons dû licencier tout le personnel et enfin changer de maison et diminuer l’accueil en internat, ne pouvant plus payer les factures d’eau et d’électricité de la grande Maison Saint-Vincent.

Alors, en septembre, nous sommes revenues à la première maison où nous avions commencé l’accueil il y a 20 ans exactement avec quelques enfants dans le quartier de Banga Bana.

 

Cela n’a pas été facile, ce déménagement.
Les gens croyaient en plus que nous n’accueillerions plus, que nous n’aiderions plus les enfants et les jeunes.
Il n’en est rien.
Dès les jours précédant la rentrée scolaire d’octobre, nous avions 7 enfants avec nous et nous avons poursuivi l’aide aux externes (12 à 13 jeunes).

Entre temps, une Lettre du Niger en temps de pandémie, écrite par nos sœurs en France, a paru pour la fête de Saint Vincent de Paul, le 27 septembre 2020, pour donner quelques nouvelles.

Un précédent courrier avait été envoyé en janvier 2020 au retour de la visite à Niamey de Sœur Danièle et Sœur Marie-Lise.
Nous nous posions alors déjà des questions quant à l’avenir de l’accueil des enfants à la Maison Saint-Vincent, Foyer d’accueil…

En effet, les exigences du pays en matière de diplômes et de personnel qualifié, le coût de plus en plus élevé pour l’éducation, la santé, la scolarisation… nous ont donné quelques sueurs…la COVID 19, qui a suivi et n’a épargné personne ni aucun pays, a précipité notre petite ONG dans le « rouge ».

Vous savez bien combien il faut, pour créer des évènements et de l’animation, investir en temps, en personnes et tout cela en équipe.
Ce petit virus a été le grain de sable qui a enrayé la machine et a tout bloqué !

Pas d’animations en Centre-Est, en Normandie et ailleurs, chômage partiel pour certains, pertes de revenus, maladie, etc. pour d’autres…
Tous les ingrédients pour stopper nos élans de Solidarité Niger.

Bien sûr vos gestes réguliers ont continué et nous vous en sommes très reconnaissantes, mais l’apport n’a plus été le même.
Vous  devinez combien les ressources sont nécessaires pour durer dans la mission.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus faire en « grand » cet accueil des enfants : cependant, cette décision douloureuse, prise ensemble, en congrégation, n’est pas une fin.

La situation nous a forcées à revenir à l’intuition première, à réfléchir à l’accueil d’enfants orphelins, qui s’est fait depuis l’origine de la congrégation et tout au long de notre histoire.

Un « fil rouge », Gethsémani, traverse notre aventure au service des plus fragiles et des abandonnés.
Nous avons toujours répondu positivement.  Aujourd’hui encore, nous continuons de répondre à un appel, celui de rejoindre « celui qui est seul et abandonné, parce qu’il est le visage du Christ » (Livre de Vie des Sœurs du Christ à Gethsémani).

 

L’avenir à Niamey ?
Nous avons choisi de rester au Niger. Nous avons cédé la Maison Saint-Vincent au diocèse et nous nous sommes regroupés dans ce que nous appelions « l’annexe » du Foyer d’accueil,  la  maison de  « formation » qui accueillait des enfants depuis l’an 2001 (cette maison qui avait été brûlée lors des évènements de 2015 et rénovée aussi grâce à vos dons).

Voici notre projet : les sœurs continueront d’accueillir des fillettes orphelines (de 4 et 9 ans au moment de leur arrivée), ne dépassant pas le nombre de 6. Elles les accompagneront vers leur vie d’adulte, dans un quotidien partagé avec elles, permettant ainsi une croissance harmonieuse en vue de leur autonomie.

Comme Dieu ne manque pas d’humour, aimons-nous dire, et que « l’amour est inventif à l’infini » selon Saint Vincent de Paul, nous avons aussi ouvert la communauté à 5 jeunes filles venant du Burkina-Faso, souhaitant découvrir la vie religieuse apostolique.

Elles poursuivent leur scolarité à Niamey tout en participant au partage des tâches quotidiennes et en assurant une présence aux enfants. »

 

Sœur Anne poursuit :

« Maintenant, voici presque 8 mois que j’ai quitté le Niger, suite à l’insécurité grandissante, mais je reste très proche des sœurs, des enfants et des jeunes, par la pensée et surtout grâce aux moyens de communication tels que WhatsApp, application gratuite sur les smartphones…

Je reçois régulièrement par Sœur Pascaline, des photos, des petites vidéo, des texto et même des audio, et quand nous sommes en ligne, c’est la conversation téléphonique qui s’engage…

Justement, voici quelques nouvelles récentes envoyées par Sœur Pascaline aussi par courriel :
« Nous avons commencé l’année scolaire 2020 -2021 avec sept enfants et une externe nous a rejointes  au mois  de novembre.

Le 23 décembre 2020, notre petit Raoul Ibrahim, 5 ans, nous a quittées pour rejoindre ses parents adoptifs nigériens qui sont au Sénégal à cause de leur travail.
Entre temps, on nous a demandé d’accueillir une petite fille de 5 ans afin de lui éviter la prostitution  enfantine.
Ce qui fait qu’au final, nous avons 8 internes (2 fillettes de 5 ans, 1 de 7 ans, 4 adolescentes, plus un petit garçon de 4 ans) et nous suivons régulièrement neuf externes et trois autres de temps en temps.

 

Les internes sont : Innocent,  Daniella et Arlette, en petite et grande section de la maternelle. Solange est en  CI (Classe d’Initiation = CP1), Pomoanli et sa sœur jumelle, Dangouma, en CE2. Zouèra est maintenant en classe de CM2, Malika  en classe de 5ème.

Les externes réguliers : Bienvenu est en classe de CM2 ; Taïbou et Rosine en classe de 6ème ; Manirou  ainsi que Marie-Jeanne sont en classe de 5ème ; Abdourahamane  en classe de 4ème ; Ibrahim et Jean de Dieu Moussa en classe de 3ème. Enfin Mohamed termine sa formation professionnelle en comptabilité.

Les externes plus ou moins réguliers : Fatouma et son petit Oumarou, Maazatou et sa petite Chantal, Chaïbou en 1ère.

Dans la maison, nous sommes deux sœurs, Marie-Sophie et Pascaline, plus cinq jeunes filles : Sylvie, Larissa, Larissa Ida, Natacha et Bienvenue qui poursuivent leurs études au collège et lycée  dans un établissement privé pas loin de la maison (Cheik Anta Diop). Nous nous organisons  de notre mieux pour l’encadrement des enfants.

Les externes qui sont à Harobanda passent une journée par semaine à la maison avec les internes. Ils déjeunent ensemble. Après, je leur apprends comment vivre en groupe, surtout avoir du respect entre eux, envers les adultes et ne pas s’insulter. Je les encourage aussi à redoubler d’efforts et à bien travailler à l’école.

Ceux qui sont dans la ville de Niamey, viennent une fois dans le mois. Tous les deux mois, ils viennent chercher un sac de riz de 25 kg.

Je rappelle aussi que tous nos enfants sont inscrits dans les établissements privés dans Harobanda (derrière le fleuve) et, pour les externes, certains vivent et vont à l’école en ville.

Durant cette année scolaire, la vie de la maisonnée s’est bien déroulée  dans son ensemble, de même pour ceux qui sont en externat. Les externes reviennent aussi nous voir quand ils sont malades. C’est la maison qui prend en charge leurs soins selon nos  moyens.

Enfin, nous remercions Dieu pour ce qu’Il réalise à travers vous, en faveur de nos enfants et de nous-mêmes.
Nous saisissons cette occasion pour traduire toute notre reconnaissance envers vous tous, chers amis, chers bienfaiteurs qui militez de près ou de loin pour l’épanouissement et le bien-être de nos enfants.
Nous comptons toujours sur votre aide pour la rentrée prochaine.
Nous savons qu’avec le COVID 19, le côté financier n’est pas facile pour tous.
Mais ce sont vos « petites gouttes d’eau » qui vont remplir la « jarre » et  permettre à nos enfants d’étancher leur soif. 
»

 

Oui, merci infiniment pour votre soutien fraternel, priant, votre enthousiasme et votre inventivité pour vous associer à notre mission.

Nous comptons sur vous : ainsi, les enfants orphelins ou vulnérables verront encore leurs besoins fondamentaux pris en charge…
Même si les enfants accueillis en ce moment sont un peu moins nombreux en internat, (mais toujours là et suivis en externat), l’important pour nous, c’est qu’ils puissent à leur tour grandir, se former et ensuite se débrouiller dans la vie… fonder un peu plus tard une famille et surtout gagner leur vie…

Nous espérons que vous allez bien, et je vous promets d’autres nouvelles, suite à ma visite au Niger en octobre prochain.  Au nom de la communauté, des enfants et des jeunes, très fraternellement.»

 

La fidélité de votre soutien nous est indispensable.

Pour tout don par chèque établi à l’ordre de: «Association Gethsémani- Solidarité Niger »
l’envoyer à : «Solidarité Niger» Soeurs de Gethsémani, 19 rue Galibert-Ferret – 81200 MAZAMET

A Mazamet, une sœur se charge d’envoyer le reçu qui vous revient pour vos déclarations.