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Niger – Visite à Niamey de Sœurs de Gethsémani

« Le 14 janvier, écrivaient ensuite sœur Danièle et sœur Marie-Lise, nous sommes parties retrouver nos sœurs de Gethsémani et de Jeanne Delanoue en mission au Niger, à Niamey, pour un court séjour (14 – 22 janvier 2020).

Communauté des Sœurs « Jeanne Delanoue et Gethsémani » :
(en partant de la droite) 1ère Sr Marie-Lise, 3è Sr Danièle, 5è Sr Anne -de Labessonnié-

Nos sœurs et les enfants sont venus avec deux voitures, pour nous accueillir à l’aéroport. Joie des retrouvailles après quelques minutes d’attente devant le bâtiment de l’aéroport… un bel exemple pour dire que nous avons eu des contrôles rapides et modernes qui ne nous ont pas retardées.

Avec nous, nous avons emporté tout votre soutien, votre prière, vos partages, votre affection et vos recommandations de prudence. Il n’est pas nécessaire d’insister sur ce point ; pourtant la situation du pays, tant dans sa précarité économique, la pauvreté de sa population, son instabilité politique et les évènements fragilisant les pays de l’Afrique Subsaharienne, dont le Niger, les faits d’attaques non loin de la capitale et à divers endroits du pays, nous ont troublées et émues. Comment ne pas être affectées, rester insensibles ?

Nous sommes au Niger depuis 1967 et nous savons combien la jeune Église du Niger s’est construite dans la fraternité et la foi partagées avec ses frères nigériens, enrichissant les rencontres chrétiens – musulmans.

Le « vivre ensemble » souhaité par les chrétiens et les musulmans depuis longtemps est mis à mal. Pourtant la jeunesse du pays, le dynamisme et le courage des communautés chrétiennes, dont les paroisses catholiques, ouvre des espaces de rencontres possibles, un désir de vivre au Niger et de se tourner vers l’avenir avec confiance.

Les petits marchés le long des avenues

Pharmacie ambulante de médicaments souvent vendus à l’unité

Famille installée devant l’entrée du Relais St-Vincent à Banga-Bana

L’avenir : nous l’avons perçu dans la transformation totale de l’aéroport, aux structures modernes, accueillantes…plus rien à voir avec l’aéroport d’autrefois. Nous l’avons perçu dans la rénovation du centre de Niamey : avenues plus larges, travaux divers dont le recouvrement d’un égout, aménagement des berges du fleuve Niger favorisant la culture du riz et les jardins maraichers.

Au-delà de ces transformations non négligeables, la pauvreté reste aussi prégnante et poignante. De quoi et comment vit-on au Niger ? Les paillotes collées aux murs des concessions, les baraques de tôles, parlent d’elles-mêmes. L’exode des populations fuyant les zones à risque terroriste viennent grossir les rangs de celles et ceux qui ont du mal à vivre. Le poids de l’islam radical se fait sentir et s’impose dans le port du voile pour les fillettes et les femmes…

Cette « période froide », température entre 17° la nuit et 34° dans la journée, n’est pas épargnée par le vent porteur de sable et de pollution. La ville est écrasée par la pollution, comme si le brouillard s’installait durablement. Aussi les épidémies, bronchites, toux… n’épargnent personne. Les gens circulent en vélo, moto et à pied, avec un masque sur le visage.

C’est dans cette ambiance que nous avons partagé la vie de nos sœurs et des enfants et que nous avons organisé un programme de rencontres.

Nous avons logé à la Maison saint Vincent et c’est là que durant tout notre séjour, les sœurs de Gethsémani se sont retrouvées matin et après-midi, le plus souvent possible pour travailler ensemble. Il s’agissait d’un temps fort pour préparer le chapitre général des sœurs de Gethsémani qui se déroulera à Valfleury (Loire) du 12 au 17 mai 2020. Comme nous l’avions dit dans un mail, « travail sans modération » ! Dans une ambiance fraternelle et détendue, nous avons pu avancer dans notre préparation de chapitre et rencontrer l’évêque du diocèse de Niamey.

Nous avons vécu dans le même lieu que les enfants et partagé avec eux leur quotidien. Levés à 5h45, pour partir tôt à l’école y compris les plus jeunes en maternelle, nous avons eu avec eux, de bonnes journées. Les horaires d’école sont compris entre 8h et 14h.

Levées tôt, nous avions la messe en paroisse à 6h30 pour que les chrétiens puissent ensuite partir au travail. Leur foi est un beau témoignage.

Maison Saint Vincent, jour de lessive

Groupe d’enfants

Un dortoir

Dans la Maison saint Vincent, les sœurs accueillent un groupe de 5 à 6 petits, filles et garçons, internes et externes. Les enfants plus grands sont une dizaine. Nous n’accueillons plus d’adolescentes et adolescents. Des relais sont pris dans d’autres structures ou dans la grande famille. Actuellement, à la Maison saint Vincent, trois sœurs assurent le quotidien et la gestion, aidées par un personnel rémunéré, pour les tâches courantes (cuisine traditionnelle, lessive, entretien du linge, nounous, veilleurs de nuit, gardien…).

Nous nous interrogeons sur la suite à donner pour l’accueil des enfants. Nous ne pouvons pas continuer la prise en charge des enfants sans le soutien local des nigériens. C’est pour cette raison que nous avons créé l’ONG FAVED, « Viens et deviens » dont le conseil d’administration est composé de nigériens et de soeurs. Nous avons eu une réunion du conseil d’administration pour se préciser le but de l’ONG, avant toute démarche de reconnaissance auprès de l’Etat nigérien. Nos amis nigériens s’engagent à nos côtés. Ensemble nous nous nous sommes redit le but de l’ONG : les enfants abandonnés et toute situation d’abandon concernant les personnes dans un « prendre soin » qui soutient, accompagne, éduque, répare… Cette orientation nous donnerait la possibilité d’ouvrir un petit centre de soin pour les plus pauvres…et de répondre plus largement si nécessaire à des appels allant dans le sens de notre charisme.

La création de l’ONG n’est pas la fin de votre soutien…Au contraire ! Nous continuons de compter sur votre participation aux différentes actions qui sont proposées en France par nos amis et sur votre aide financière qui nous est très précieuse. Le coût de la prise en charge des enfants ne cesse d’augmenter et nos ressources baissent. Pourtant les enfants doivent être scolarisés, nourris, soignés, accompagnés…Jean Ferrat chantait « que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre… ». Oui, que serait notre mission au Niger si vous n’étiez pas là ! Continuons ensemble, de croire à un monde plus juste et plus fraternel  Merci à chacune et chacun de vous.

Les enfants ont chanté lorsque nous repartions : « Ensemble, ensemble, nous pouvons faire ensemble, un monde plus beau. »

S’ils le chantent, nous tous, construisons ce monde avec eux. »

Pour contact et/ou soutien : Lien