Pour la Maison de Lorette, « Les disciples d’Emmaüs »
« … deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé… »
Le Jour de Pâques, à la messe du soir, on peut entendre cet épisode de l’Évangile selon saint Luc (§ 24, v. 13 à 35), le mercredi de l’Octave de Pâques également.
En ce Temps pascal et ce mois qui précède la Béatification de Pauline Jaricot qui se déroulera à Lyon à Eurexpo le 22 mai à Lyon, arrêtons-nous dans la Maison de Lorette où elle vécut devant une œuvre réalisée en 2006 par Arcabas.
Cet artiste en effet, après une visite de ce lieu qui l’a enthousiasmé, a réalisé pour la Maison de Lorette l’huile sur toile (160 x 130 cm) intitulée « Les disciples d’Emmaüs ».
Parce qu’il avait découvert la spiritualité de Pauline Jaricot, il a proposé cette peinture sur le thème de la rencontre autour de l’Eucharistie, source de la mission.
Arcabas a traité ce même thème dans une trentaine d’autres œuvres.
« Avec une constante, le Christ se fait reconnaître à travers l’Eucharistie, précisait le 9 janvier 2007 Bernard Berthod, Conservateur du musée de Fourvière, lors du dévoilement de la peinture dans l’accueil de la Maison de Lorette ; pour Arcabas, le Christ Emmanuel vraiment convivial va cheminer avec les deux disciples, partager avec eux, se faire reconnaître et ensuite les envoyer en mission. »
Bernard Berthod soulignait cependant l’originalité du Christ dans cette toile :
« Arcabas a fait un Christ du XIXe siècle comme Pauline aurait pu le voir […], un Christ vraiment pour Pauline ».
Ce visage traduit en effet une intense et très délicate humanité.
« Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. »
Le Christ central est tout donné !
Nimbé d’un halo d’or qui enveloppe ses compagnons, il est le Christ aux mains ouvertes -le pain est rompu-, Christ offert en continu, Christ au vêtement déployé tissé de ciel et de service, Christ vivant relié au Ciel et à ses frères.
Sur le devant, au bas du tableau, le sel de l’hospitalité et de l’accueil réciproque, les figues du terroir -de ces arbres sous lesquels on lit l’Écriture (cf Jn 1,48 : « Quand tu étais sous le figuier… »)-, et dans la main des deux pèlerins, une coupe de vin– « Vous y boirez aussi », leur avait-il dit un jour…-
Ils écoutent !
L’un d’eux le dévisage déjà de ses deux yeux, son cœur est brûlant après avoir, en chemin, mieux compris les Écritures…
Leurs avant-bras tracent deux lignes inclinées en V, guidant notre regard vers le pain rompu…
« Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards […] À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem … »
Cette suite, comme Pauline, c’est à nous de la « peindre », de la traduire en actes par nos vies, en envoyés, en missionnaires !
Rose-Line C. , Service Mission universelle et OPM