Message de Noël de Mgr Jean Legrez
Après avoir vu, les bergers racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant (Luc 2, 17)
Le Pape François vient de publier une lettre apostolique sur la signification et la valeur de la crèche. Il y affirme : « Représenter l’évènement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité et joie » (Admirabile signum, 1.XII.2019). Vraiment aujourd’hui où tant d’enfants ne sont plus catéchisés de manière régulière, l’installation de la crèche dans une famille représente un moment de transmission d’éléments de la foi chrétienne tout à fait essentiel. À cette occasion, le nom de Jésus sera révélé à bon nombre, ainsi que celui de Marie, sa mère et notre mère, et celui de Joseph, protecteur du Messie et de l’Église. L’émerveillement que suscite la beauté et l’ingéniosité des crèches dans nos églises, dans les classes de nos établissements scolaires, et même celles réalisées dans des lieux publics, conduit à s’interroger sur la raison de cette naissance dans la pauvreté et sur l’identité de ce petit enfant.
Le Messie d’Israël s’est d’abord fait connaître à une des catégories sociales les plus méprisées et les plus modestes à l’époque : les bergers. Ces derniers sont allés à la rencontre de Jésus, faisant confiance à l’annonce des anges. Tous nos santons à leur suite se dirigent vers la crèche nous invitant à les suivre pour adorer l’Enfant. Ce Dieu qui se fait proche pour nous montrer le chemin du retour vers le Père, vers cette vie filiale voulue par le créateur en notre faveur de toute éternité. Si nous n’avons pas encore commencé, mettons-nous avec empressement à bâtir une crèche pour les enfants, les petits-enfants, les amis et tous ceux et celles qui passeront le seuil de notre porte en ce temps de Noël. Pour tous, elle sera un signe fort capable de susciter questions, prière, admiration, qui demeureront dans la mémoire et pourront éveiller à une connaissance dont le développement est le secret de Dieu et de chacun.
Toute l’humanité est concernée par la venue du Sauveur. Les missionnaires du XIXe siècle l’ont admirablement compris et ont su porter la Bonne Nouvelle bien au-delà de nos frontières régionales et nationales. La visite pour la sainte Cécile du Cardinal Désiré Tsarahazana nous a permis de mieux connaître l’Église qui est à Tamatave et la situation difficile du peuple malgache vivant dans un pays riche en ressources de toutes sortes, mais stagnant dans une très grande pauvreté. La voix de l’Église y prend la défense des plus déshérités et encourage un développement réalisé dans la justice et le respect de la dignité de chacun. Les liens qui grandissent entre les Églises de Tamatave et d’Albi sont un moyen de prendre conscience de l’universalité du salut apporté par l’enfant de la crèche et des actes à poser pour être fidèle à ce « Verbe qui pris chair parmi nous », afin que nous découvrions sur le visage de tout homme : un frère, une sœur.
À tous, je souhaite d’heureuses et saintes fêtes autour de la nativité du Seigneur. Soyez mes messagers auprès des vôtres, spécialement des malades, pour leur transmettre mes meilleurs vœux et l’assurance de ma prière.
Joyeux Noël et bonne année 2020 !
† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi