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Décès de l’Abbé Pierre Trouche

Monseigneur Jean LEGREZ, archevêque d’Albi,
les prêtres, les diacres et les communautés chrétiennes du diocèse d’Albi,
sa famille et ses proches
font part du décès le 25 février 2023 à Albi à l’âge de 97 ans de

L’Abbé Pierre Trouche

Ils vous invitent à partager leur foi en la Résurrection,
et leur espérance en la Vie éternelle,
en participant ou en vous unissant à la messe célébrée

le mardi 28 février en l’église Saint-Joseph d’Albi.

En 2020, l’Abbé Pierre Trouche, pasteur toujours dévoué pour l’annonce de l’évangile, avait donné le témoignage suivant dans le cadre du Dimanche de prière pour les vocations :

Né à Assac le 7 avril 1925, Pierre Trouche comprend très vite que son destin est lié à Dieu. « Je suis issu d’une famille de paysans où la religion avait une place très importante. Ma relation à Dieu a donc toujours été très naturelle. »

Après des études au petit séminaire de Valence et au grand séminaire d’Albi, ainsi qu’à l’Institut Catholique de Toulouse, il est ordonné prêtre en la cathédrale Sainte-Cécile en 1951. Un temps enseignant aux petits séminaires de Saint-Sulpice et Valence, son envie de découvrir le monde va le mener vers le Cameroun en 1967. « Là-bas, je me suis transformé en étant au contact d’une autre culture » confie celui qui occupera pendant sept ans les fonctions d’aumônier religieux et directeur de collège. Des problèmes de santé le contraignent à regagner la France et à s’établir à Paris, quelques années, pour gérer le départ des prêtres français vers le continent africain, au sein de la coordination épiscopale. *

En 1980, il retrouve Albi, d’abord comme vicaire à la cathédrale Sainte-Cécile, puis comme curé à Saint-Joseph d’Albi où il est resté en service jusqu’au bout de sa vie.

Avec de belles homélies, simples et profondes, une attention aux gens qu’il accompagnait et recevait, il était un modèle de l’attention du Christ à tous, des plus jeunes aux plus anciens. Il s’est éteint à Albi le 25 février 2023.

Jésus lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. (Luc 5, 28)


Présentation de Pierre Trouche lors de la messe de funérailles

Pierre, il y a des années de cela, j’étais séminariste, nous regardions des photos où vous apparaissiez comme supérieur du petit séminaire de Valence.

Les photos étaient en noir et blanc et vous portiez des lunettes à grosse monture noire qui renforçaient votre air sévère. J’ai osé vous le faire remarquer et avec votre fine pointe d’humour vous m’avez dit : « A cette époque, j’étais redoutable ! »

Cette photo avait été prise avant que vous ne partiez au Cameroun comme prêtre fidei donum de 1967 à 1974. Vous n’en êtes pas rentré le même et il semble que ce fut là un moment charnière de votre existence. Le licencié en lettres qui avait jusque là enseigné dans les institutions scolaires diocésaines s’est trouvé transformé par les découvertes culturelles, les rencontres, les situations inattendues et tout l’imprévu de l’Afrique. Le supérieur de petit séminaire a laissé la place au pasteur.

Pour tous ceux que vous avez accompagné en près de 40 ans dans cette paroisse Saint-Joseph, et ce jusqu’au dernier jour, vous avez su indiquer le chemin de la rencontre d’un Dieu incarné, proche, d’un Dieu d’amour, Père de Jésus, dont la quête vous a passionné.

Ce chemin n’était pas celui de l’enseignement ou du respect d’un règlement mais celui de la recherche de l’Esprit qui parle au cœur.

 

En revenant à Albi, après avoir été responsable national du service d’accompagnement de la mission en Afrique, nommé à la cathédrale, vous avez retrouvé l’abbé Pierre Antoine votre ami de longue date et surtout le Père Lucien Gaben, un cousin de votre mère. Vous ici, à Saint-Joseph, lui devenu vicaire à la cathédrale avec Georges Pontier comme curé, avez su marcher avec bienveillance, avec empathie au rythme de cette population albigeoise au milieu de laquelle s’est épanoui votre ministère presbytéral. Votre vie spirituelle s’est alimentée dans la participation au mouvement jésuite des Groupes Évangile et Mission où vous vous retrouviez avec des laïcs pour discerner l’action du Christ dans votre vie.

En 1984 en arrivant ici, vous avez aussi trouvé un jeune séminariste, Bruno Bories (avec qui j’ai écrit ce texte) que vous avez accompagné vers l’ordination. Je lui ai emboîté le pas en 1987.

Votre humanité toute en retenue, votre culture, votre sage recul ont su guider, former, conseiller ceux qui sont devenus vos deux jeunes vicaires alors bien fougueux. Les repas du samedi soir avec la présence de Michel Combés restent des souvenirs lumineux de partage d’opinions très variées et très libres avec beaucoup d’humour. D’ailleurs avec vous disparaît le titre de chanoine honoraire du chapitre de la cathédrale, un titre que nous vous chahutions, mais il n’est pas sûr que ce soit à vos yeux une grande perte.

 

Je termine en soulignant que vous deviez votre étoffe humaine à vos racines. Assac est la terre qu’ont travaillé vos parents, vos ancêtres. C’est là que vous êtes né et où vous avez grandi  avec vos deux frères et votre sœur. C’est à partir de ce terroir et de ces racines que vous avez pu ouvrir votre regard vers l’universel, accueillir un beau-frère camerounais, vos belles-sœurs, vos nièces et vos neveux, leurs enfants, si importants pour vous.

C’est dans ce recoin du Tarn que vous reposerez dorénavant auprès de ceux qui vous ont précédé en attendant le jour de la résurrection bienheureuse où nous vous reverrons.

Bruno Bories et Jean-Marc Vigroux.


* Source : Le Journal d’Ici, 18 mars 2021, à l’occasion des 70 ans d’ordination du Père Pierre Trouche

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