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P. Tony en Jordanie : dialoguer pour préserver la dignité humaine

En Jordanie, les chrétiens représentent 2% de la population (dont 50% sont grecs-orthodoxes, 40% catholiques, 5% arméniens-coptes-syriaques, 5% protestants).
Ils sont exceptionnellement bien intégrés dans la société et l’économie du royaume hachémite dont la constitution reconnaît à tous les citoyens l’égalité devant la loi et garantit le droit à la liberté de croyance (*).

Pour leur implication, le roi de Jordanie Abdallah II et son épouse Rania ont reçu en 2019 à Assise la Lampe de paix de saint François et en 2022 le prix Zayed pour la fraternité humaine.

 

Ce mois-ci, avec d’autres religieux et laïcs musulmans et chrétiens de différents pays arabes, le P. Tony Keady, libanais, actuellement en études à l’ICT et vicaire à la Paroisse Notre-Dame de l’Assomption, a participé pour la 2ème fois en présentiel à un congrès de dialogue interreligieux organisé dans ce pays par KAICIID, Centre international de dialogue interreligieux et interculturel.

 

Le P. Tony avec d’autres participants chrétiens : des prêtres libanais et syriens (Église antiochienne syriaque maronite, Eglise grecque catholique de rite byzantin, Eglise orthodoxe) et une personne laïque.

 

Il nous relate le thème de son intervention :

« Lorsque notre dialogue avec l’autre vise à préserver la dignité humaine et non à le marginaliser…

Pour des milliards de personnes dans le monde, la foi est un aspect fondamental de la vie.

Dans les moments difficiles, la foi peut être une source de force et favoriser un fort sentiment de communauté si elle est bâtie sur le dialogue avec Dieu et autrui, qui vise en priorité à préserver la dignité humaine et non à le marginaliser.

Indépendamment de leur foi, les croyants en grande majorité coexistent pacifiquement avec leurs voisins, mais chaque religion a une minorité bruyante qui est prête à imposer des idées fondamentalistes par une intolérance et une violence extrêmes.

La fréquence et la gravité des actes de violence à motivation religieuse sont devenues alarmantes, et leur gravité et leur intensité menacent la coexistence pacifique entre les groupes.

Dans la plupart des sociétés du monde, on observe des manifestations d’intolérance et de discrimination fondées sur les convictions religieuses.

L’histoire démontre que la plupart des génocides ont été largement commis au nom de la religion.

Cependant, toutes les religions partagent la valeur de l’humanité et de la justice malgré les différences idéologiques à travers le vaste monde de la foi.

La plupart des religions et croyances prêchent que tout le monde est égal en droits, obligations et opportunités.
Au lieu d’uniformité, l’égalité fait référence à l’harmonie dans la diversité, une philosophie qui considère la diversité raciale, religieuse, historique, linguistique et culturelle comme un aspect positif.

Il faut être convaincu qu’il n’y a pas de société homogène : toutes les sociétés sont diverses, composées de différents groupes nationaux, ethniques, raciaux ou religieux ; et il faut reconnaître que la diversité des cultures et des croyances sociales est source de force, de paix et d’unité… et qu’elle ne doit pas être source de division, car le respect et l’acceptation de la dignité de tout homme, enlèvent les désaccords : cela construit des signes de dialogue et de développement humain aux niveaux humain, sociétal, économique et religieux. »

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(*) Information donnée par L’Œuvre d’Orient dans son Bulletin trimestriel n° 810 (Janvier 2023)