Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Le Pape François en Grèce: « Une très grande grâce »

Du Carmel d’Athènes,
Sr Marie-Bernadette nous partage ses impressions après la visite du Pape François :

« Nous venons de vivre ici, en Grèce, une si belle visite du Pape François que je viens vous partager mes impressions encore sur le vif.

Nous attendions ce grand événement avec enthousiasme et ferveur en communauté, nous espérions même pouvoir nous rendre aux rencontres et cérémonies prévues avec lui.

Mais les consignes strictes de sécurité liées à la pandémie nous ont assignées à demeure malgré notre vif désir, et la majorité de la communauté a dû y renoncer, mais heureusement, elle a tout suivi sur KTO.

En effet seuls deux membres par communauté religieuse étaient invités à participer à des célébrations. C’est ainsi que le choix tomba sur les plus jeunes et qu’avec Sr Ana-Isabel nous avons pu faire le déplacement, munies d’une carte d’invitation, du pass sanitaire ou, à défaut, d’un test covid, pour la rencontre à la cathédrale Saint-Denys avec le clergé, religieux(ses) et catéchistes.

À mon grand regret, Sr Ana-Isabel qui n’avait pas les documents voulus pour des raisons administratives, n’a pas pu se rendre avec moi au « Mégaron Concert Hall », -ce « temple moderne » de la musique et des manifestations culturelles d’Athènes- où la messe du dimanche a été célébrée.

Dans cette immense et splendide salle qui pouvait contenir 2000 personnes, seules 900 personnes ont été autorisées à entrer, créant d’immenses problèmes aux prêtres qui devaient choisir « les élus ».

 

Je suis donc allée à la cathédrale catholique d’Athènes et au « Mégaron Concert Hall », et j’ai suivi les autres moments forts du programme avec l’ensemble de la communauté sur l’écran, comme sans doute beaucoup d’entre vous l’ont fait.

 

 

Mais, pour moi qui suis encore toute nouvelle ici, pouvoir vivre cette visite du Pape quelque 18 mois à peine après mon arrivée, a été une si grande grâce et un encouragement !

Et en particulier de m’être sentie accueillie comme membre à part entière de cette petite Église d’Athènes que je découvre chaque jour, d’avoir pu recevoir le message que notre Saint Père venait nous livrer au milieu d’Elle, quelle grâce !!…

J’ai même été favorisée par rapport à d’autres fidèles en ayant le droit d’entrer dans la salle de concert où avait lieu la messe, pour avoir été comptée au nombre des 15 personnes admises de notre paroisse.

Confuse aussi de bénéficier d’un tel privilège alors que tant d’autres personnes auraient souhaité y être aussi et ne l’ont pas pu, à commencer par mes sœurs au Carmel.

Combien il m’était bon de faire cette expérience pour pouvoir m’enraciner un peu plus ici et me revient encore la parole de Saint Paul :

« Vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus Lui-même.

En Lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En Lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu » (Ep 2, 19-22) !

Et le Pape n’a-t-il pas dit, en prenant la comparaison d’un grand cèdre, qu’il « commence par les racines et pousse lentement », et il ajoutait : « vous êtes ces racines, transplantées à Chypre (ou à Athènes) pour répandre le parfum et la beauté de l’Évangile ».

Que le Seigneur nous donne cette grâce de répandre le parfum et la beauté de l’Évangile sur cette terre où il nous a transplantés !

 

 

Le Pape François est passé parmi nous et nous avons respiré ce parfum de l’Évangile et apprécié le message si fort qu’il nous a laissé.

Je voudrais pouvoir rassembler en une gerbe toute embaumée tout ce que j’ai pu glaner, çà et là, au fil de ses discours et homélies.

C’était d’une telle richesse et d’une telle profondeur !

Pour ma part, j’en ai été profondément touchée.

Je pense que chacun a pu recevoir selon ses besoins, son attente.

 

Je ne peux m’empêcher pourtant de rapporter ici cet extrait du discours donné dans la cathédrale Sain​t-Denys, sur la confiance :

« Ayons confiance, car être une Église petite fait de nous un signe éloquent de l’Évangile, du Dieu annoncé par Jésus qui choisit les petits et les pauvres et qui change l’histoire avec les gestes simples des humbles.

À nous, en tant qu’Église, il n’est pas demandé d’avoir un esprit de conquête ou de victoire, la gloire des grands nombres ou la splendeur mondaine. Tout cela est dangereux. C’est la tentation du triomphalisme.

 

 

Il nous est demandé de nous inspirer de la graine de moutarde, qui est toute petite mais qui pousse humblement et lentement :

« C’est la plus petite de toutes les semences, dit Jésus, mais quand elle a poussé, elle (…) devient un arbre » (Mt 13, 32).

Il nous est demandé d’être le levain qui fermente, caché patiemment et silencieusement dans la pâte du monde, grâce à l’œuvre incessante de l’Esprit (cf. v. 33).

 Le secret du Royaume de Dieu est contenu dans les petites choses, dans ce qui, souvent, ne se voit pas et ne fait pas de bruit.

L’apôtre Paul, dont le nom même évoque la petitesse, vit dans la confiance parce qu’il a pris à cœur ces paroles de l’Évangile, au point d’en faire un enseignement pour ses frères de Corinthe :

« Ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » ; « ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort » (1Co 1, 25-27).

 

Alors chers amis je voudrais vous dire : bénissez la petitesse et accueillez-la. Elle vous dispose à faire confiance à Dieu et à Dieu seul.

Être minoritaires -et dans le monde entier l’Église est minoritaire- ne veut pas dire être insignifiants, mais parcourir la voie ouverte par le Seigneur, qui est celle de la petitesse, de la kénose, de l’abaissement, de la condescendance, de la « synkatabasis » de Dieu en Jésus Christ.

Il s’est abaissé jusqu’à se cacher dans les replis de l’humanité et dans les blessures de notre chair.

Il nous a sauvés en se mettant à notre service.

e fait, Paul nous dit qu’il « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Ph 2,7). Nous avons si souvent l’obsession des apparences, de la visibilité, alors que « la venue du règne de Dieu n’est pas observable » (Lc 17,20).

Il vient caché, comme la pluie, lentement sur la terre.


Aidons-nous mutuellement à renouveler cette confiance dans l’œuvre de Dieu, à ne pas perdre l’enthousiasme du service.
Courage, en avant sur cette route de l’humilité, de la petitesse ! »

 

Le cœur et le sommet de son pèlerinage en Terre grecque fut la célébration de la messe au « Mégaron Concert Hall », comme l’a si bien souligné notre archevêque Mgr Théodore Kontidès dans son mot de remerciement au Pape :

« Très Saint Père, Pape François, unis à vous, nous avons offert ce Sacrifice eucharistique pour la Gloire de Dieu et le salut de tous les hommes.

Votre présence nous fait sentir et reconnaître que nous sommes unis à l’Eglise universelle comme un seul corps dans le Christ avec les fidèles de toutes les parties du monde.

 Cela se produit à chaque messe mais aujourd’hui nous le vivons d’une manière particulière car nous voyons en vous l’unité et l’universalité de l’Eglise.

Nous vous remercions du fond du cœur d’être venu jusqu’à nous, nous vous remercions de célébrer la sainte messe ensemble » L’EUCHARISTIE : de la langue grecque, -disait le Pape à la fin de la célébration- est venu pour toute l’Eglise ce mot qui résume le don du Christ : EUCHARISTIA. Ainsi, pour nous chrétiens, l’action de grâce est inscrite au cœur de notre foi et de notre vie.
Que l’Esprit Saint fasse de tout notre être et de tout notre agir, une Eucharistie, une action de grâce à Dieu et un don d’amour à nos frères.

Oui, comment ne pas rendre grâce pour cette si belle visite du Pape François en Grèce ! «