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Le P. Sers, oblat de St Benoît, et le P. Keady, libanais, ont témoigné !

Une belle assemblée représentative des fraternités de la Paroisse Notre-Dame de l’Assomption a participé le 2 mars 2024 à Montfranc à une soirée de Carême originale.

Le P. Jean-Claude Ferret avait proposé au P. Jean Sers de présenter l’ordre des Oblats de Saint Benoît auquel il appartient, et au P. Tony Keady de parler de son pays, le Liban, en exposant la richesse de sa culture, son histoire et les défis actuels.

 

Pain et pommes  ont été partagés.
Pour qui le désirait, une contribution pour soutenir le Liban était possible.

  • Le P. Jean a évoqué brièvement son cheminement : l’école chez les Sœurs, le petit séminaire de Massals, le premier appel perçu lors de sa préparation à la 1ère communion…

 

 

Il fit plus tard le Grand Séminaire à Toulouse et a été ordonné prêtre en 1984.
Le travail d’éducateur de cas sociaux et d’enfants porteurs de handicap qu’il poursuivit dans son engagement religieux d’Oblat de St-Benoît, l’a constamment passionné.

Il est maintenant heureux d’être vicaire sur ces terres de Montfranc où Aveyron et Tarn se côtoient.

Sa présentation du P. Ernest Colombier (1837-1925), natif de Puylaurens et fondateur des Oblats, a intéressé l’auditoire : vicaire à l’église St-Salvy, le P. Colombier se soucie des orphelins.

 

Les Sœurs de Notre-Dame lui donnent alors une petite maison.
Il fonde les Oblates de St-Benoît, ayant pris conseil auprès de l’abbé d’En Calcat ; l’Orphelinat St-Jean doit son nom à l’archevêque Mgr Jean Fonteneau.

Cas sociaux, IMP, école d’apprentissage…
L’œuvre s’étend peu à peu : Plaisance-du-Touch, Lourdes, Tarbes, Orléans, Agde.

Quatre Pères et des Sœurs vont fonder au Sénégal, le centre d’apprentissage sera réputé et transmis plus tard aux prêtres du diocèse.
La simplicité et la générosité du P. Colombier étaient louées unanimement.
On le surnommait « le Père des pauvres ».

 

  • Le P. Tony nous a ensuite transportés au Liban, terre d’histoire, de diversité et de résilience !

 

Ce petit pays (2 fois notre département) aux paysages très variés et berceau de civilisations anciennes, est caractérisé par une grande diversité culturelle et religieuse. 

 

Sa population est estimée à 6,7 millions d’habitants, sans compter une diaspora atteignant plus du double dans le monde entier.

Les religions y sont réparties en 18 confessions reconnues par l’État et représentées à l’Assemblée Nationale libanaise grâce à un système de réservation de sièges, principalement musulmanes et chrétiennes.

Des réfugiés vivent au Liban en très grand nombre : surtout des Syriens depuis la guerre civile en Syrie en 2011 (environ 1,5 million) ;
des Palestiniens depuis 1948 et 1967 (environ 500 000) ;
des réfugiés d’autres nationalités, Irakiens, Asiatiques, Africains, qui ont fui conflits ou persécutions (environ 1 million).

C’est, de loin, proportionnellement avec la taille du pays, le plus grand nombre de réfugiés au monde.

Pour les chrétiens, la Vierge Marie est Patronne et Protectrice du Liban (cf. le Sanctuaire de Notre-Dame du Liban).

Sont honorés les Saints Maroun,

Charbel Makhlouf et Nimatullah Kassab Al-Hardini, Sainte Rafqa–Rebecca, les Bienheureux Estephan Nehmeh et Jacques Haddad.

« Je vous invite, déclare le P. Tony, à venir visiter ce pays extraordinaire pour parcourir cette terre sainte, découvrir son histoire (Tripoli, Sidon, Tyr, Byblos qui serait la plus vieille ville du monde, la Vallée de Qadisha …), pour vous émerveiller devant ses paysages, savourer sa cuisine connue pour sa diversité et sa saveur (le taboulé libanais, à base de persil et de tomate et quelques graines uniquement de semoule, le Houmous de pois chiche, le Kibbeh, fait de semoule et de farce de viande hachée et épicée et grillée…) »

 

Rappelons-nous que le Liban est le pays de naissance de Khalil Gibran qui a écrit « Le Prophète ».

Entre autres écrivains et poètes, on peut citer Amin Maalouf, Alexandre Najjar, Emily Nasrallah…

 

Au niveau social et économique, le Liban est confronté actuellement à plusieurs défis majeurs :

– Une crise économique très sévère.


La pandémie de COVID-19 puis l’explosion du port de Beyrouth  l’ont aggravée.

La pauvreté croît, le chômage est massif. L’inflation a atteint des niveaux alarmants et la monnaie locale a perdu 92 % de sa valeur.

Les banques, qui étaient auparavant un pilier de la stabilité financière du Liban, sont confrontées à d’énormes difficultés, limitant l’accès des citoyens à leurs économies et crédits.

Il y a pénurie de carburant et des problèmes persistants d’approvisionnement en électricité.

La présence massive et croissante des réfugiés ajoute une pression supplémentaire sur les ressources et les services publics.

– Une situation politique complexe.
Les appels à la réforme et à la stabilité politique se heurtent à un système politique divisé et complexe, rendant difficile la mise en œuvre de changements significatifs.

Le Liban connaît une période prolongée sans Président de la République  qui exacerbe la crise politique et institutionnelle.

Les préfectures et les établissements de l’État sont en grève, ce qui signifie une interruption dans la délivrance des documents officiels et une paralysie des services publics.
Cette situation limite l’accès à des services essentiels et freine les activités économiques.

– Conflits au Sud du Liban et à Gaza.
Le Sud du Liban a été le théâtre de tensions et de confrontations entre le Hezbollah et Israël, contribuant à l’instabilité régionale.
En parallèle, la guerre à Gaza entraîne des répercussions sur le Liban, augmentant les tensions politiques et sécuritaires.

– Émigration de Libanais.
Plus de 64000 jeunes sont partis en 2023 !
Une des causes :  80% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté.

 

Le P. Tony rappelle la lueur d’espoir pour le Liban exprimée par Jean-Paul II, lorsqu’il affirmait :

« Le Liban est un pays vers lequel les regards se tournent souvent.
Nous ne pouvons oublier qu’il est un des phares de la Méditerranée.
C’est dans cette région du Proche-Orient où Dieu a envoyé son Fils afin d’accomplir le salut de tous les hommes, que pour la première fois, les disciples du Christ reçurent le nom de chrétiens ».

Et il conclut à l’adresse des Tarnais :

« Venez à la rencontre de ce peuple chaleureux, accueillant et toujours souriant. Un peuple dont la force, à mon avis, est l’union vécue dans les familles. Ensemble, soutenons le Liban, mon pays, un pays de légende, un pays d’histoire millénaire, une terre de diversité, un exemple de résilience. »

 

Les cèdres du Liban