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Madagascar : « Les travailleurs s’adaptent à toutes les situations. »

Élise, toulousaine, vient de vivre durant six mois une mission de journaliste à la radio et télévision catholique du diocèse de Tamatave.
Elle a ainsi interviewé divers travailleurs et approché des secteurs d’activité variés.
Pour les lecteurs de la revue Missions étrangères de Paris et pour les Tarnais jumelés avec Tamatave, elle évoque la rudesse du travail à Madagascar :

« Les difficultés et les conditions de vie des Malgaches amènent la population à travailler beaucoup pour avoir un salaire et subvenir à leurs besoins.

 Ils ont souvent plusieurs activités en même temps, un travail le matin et un autre l’après-midi.

Des grandes associations permettent d’aider à mettre en valeur les métiers manuels, notamment en brousse à travers l’artisanat ou encore dans l’agriculture.
Le projet SPICIES, par exemple, en lien avec le diocèse, forme des jeunes aux différentes techniques d’agronomie et de culture de la terre.
Grâce à lui, des hommes et des femmes ont pu lancer leur propre activité entrepreneuriale.

Ce qui m’a marquée, c’est la détermination et le mental des travailleurs à s’adapter à toutes les situations.

Sur les chantiers, les ouvriers font tout à la main, le ciment se fait sur place, sans machines pour mélanger le sable et les gravillons.
En utilisant la nature, leur environnement et ce qu’ils ont à disposition, ils arrivent à accomplir de belles choses. »

Un exemple particulier : Frère Lucien. Il peint et il prie !

Frère Montfortain de Saint-Gabriel, le frère Lucien qui se prépare à la prêtrise, est également un peintre talentueux.
Entré depuis cinq ans dans la congrégation des Pères Montfortains de la Compagnie de Marie, il est actuellement en stage à la paroisse du Sacré-Cœur à Tamatave.

Il a été également appelé par le diocèse pour réaliser une fresque dans la chapelle de l’évêché.
Cette peinture murale représente la Sainte Famille : Joseph, Jésus glorieux et Marie. [Voir photos dans l’article publié le 14 juin ]

Frère Lucien a commencé dès l’enfance à dessiner, d’abord sur le sol, puis au crayon, pour ensuite se perfectionner à la peinture à l’eau et à l’huile. Au lycée, il recopiait des dessins dans les livres jusqu’à les maîtriser et esquissait ensuite des photos pour être le plus réaliste possible.
Il a appris la composition des couleurs de base afin d’être à l’aise dans ses choix des teintes.

« La peinture m’apporte beaucoup de choses », confie-t-il en précisant que c’est d’abord un loisir mais qu’aujourd’hui, c’est aussi un travail qui lui permet d’avoir un salaire.
Cette passion l’anime chaque jour, il imagine en croquis son environnement, les paysages, les personnes qui l’entourent, afin d’apprendre toujours de nouvelles techniques et de progresser.

« L’image de Jésus, de Marie, de Joseph ou encore des saints, aide à augmenter notre foi. C’est à partir de ces fresques que nous pouvons nous imaginer comment étaient ces personnes, et ça nous aide à prier. »

Son talent devient un travail au service de la foi.

 

Doctoresse Olga, ophtalmologue à Tamatave

Sortie de la faculté de médecine de Mahajanga en 2004, la doctoresse Olga est actuellement au service d’ophtalmologie à l’hôpital Bé à Tamatave.

Les consultations s’enchaînent dans son cabinet et elle ne compte pas les heures. La journée est rythmée par de petites chirurgies, des opérations de la cataracte et des consultations routinières de la vue.

Elle est accompagnée de dix personnes dans son équipe : paramédicaux, bénévoles et infirmiers.

Polyvalente, elle possède aussi un diplôme d’urgentiste et a suivi une formation « Médecin contre la douleur ».

Elle s’est également occupée de la santé infantile et de la prise en charge des femmes vulnérables.

Fille d’un couple d’infirmiers, elle a côtoyé le monde de la médecine depuis son enfance et elle a tout naturellement appris à l’aimer.

Olga fait également partie de la Coordination diocésaine de la santé, le CDS. Cette association est née en 2011 et a pour but de rassembler le personnel catholique dans le secteur de la santé afin de partager et de répondre aux besoins des patients tout en respectant les valeurs chrétiennes.

Pour elle, vivre son métier avec le Saint-Esprit est un réel besoin. Elle précise :
« On n’a pas la force de travailler sans la foi, c’est un booster. »

A Madagascar, le personnel de la santé fait face à de nombreux défis, notamment au niveau de la pauvreté et de la corruption.
Le CDS est donc une nécessité : agir ensemble pour aider les populations les plus vulnérables.