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Sœur Adélaïde : «Pour que tout homme soit debout!»

Sœur Adélaïde, religieuse de la congrégation de Notre-Dame de l’Immaculée Conception, vient de passer un an en France. Au cœur de l’été, avant de quitter Castres pour une nouvelle mission, elle a été interviewée sur les ondes de RCF Pays Tarnais.

 

 

« Je quitte le Couvent bleu pour rejoindre la Centrafrique à Berbérati où la Congrégation commence à arriver grâce à l’Alliance qui a eu lieu avec les Sœurs de Massac. »

 

  • Votre vocation, votre cheminement ?

« Béninoise, du diocèse de Cotonou, je suis née dans une famille assez chrétienne et j’ai donc été baptisée, catéchisée…

J’ai rapidement ressenti au fond de moi que le Seigneur m’appelait à autre chose que le mariage.
Je me suis mise à chercher, à prier…
Autour de moi, il y avait beaucoup de congrégations ; j’ai connu les Sœurs bleues par un livre, et je me suis sentie vraiment attirée par ce charisme ! J’ai donc été frapper à leur porte…

Dans cette spiritualité, ce qui m’a le plus attirée tout de suite – je m’en rappelle comme si c’était hier-, c’est que les sœurs essaient de vivre un esprit de famille !
Nous avons pour Père Dieu et pour Mère Marie.

Chapelle du Couvent bleu

L’autre point qui m’a touchée profondément, c’est l’esprit missionnaire : je ne suis pas appelée à rester dans le même lieu, je peux partir à tout moment ailleurs ; et dans mon cœur je me prépare, je reste disposée à partir !

Ces deux aspects, par la suite, je les ai vu se concrétiser, car en communauté, nous essayons de donner sens à ce qui fait le fondement de notre famille religieuse : vivre en sœurs, se pardonner, s’accueillir, s’écouter, partager…
Et cela me réjouit !

Et pour ce qui concerne l’effort missionnaire, nous nous sentons toutes appelées là où la voix du pauvre nous appelle et nous essayons toutes de vivre cette disponibilité.
Cela aussi me donne de la joie.

Pour ma part, je n’en suis pas à ma première mission !
Déjà au noviciat, j’ai passé 3 ans au Sénégal ; puis je suis revenue 4 ans dans mon pays.
Ensuite, de nouveau au Sénégal, durant 10 ans…

Puis nouvelle mission au Bénin pendant 12 ans, et cette dernière année en France.
Maintenant, voici que je repars encore, et je rejoins la ville centrafricaine de Berberati !

Oui, cela construit en moi un « cœur planétaire » : être « toute à tous » (cf. 1 Corinthiens 9, 22). »

 

  • Cette année en France ?

« Cette année s’est très bien passée : je me suis sentie accueillie par mes sœurs et par la population castraise.
Je me suis sentie comme chez moi.

Et je me suis donnée autant que je pouvais : à mes sœurs dans la communauté, dans la paroisse, dans les écoles…
Je me suis préoccupée aussi de ma formation.
Ce fut une année très belle, reposante, qui m’a permis de faire d’autres expériences et qui m’a enrichie !

Vivre dans la maison de notre fondatrice, sainte Émilie de Villeneuve, cela a été très important pour moi.
Je l’ai ainsi côtoyée, dans ces lieux où elle a vécu.

Ça m’a portée à me donner davantage à la mission, à dire davantage :
‘Oui Seigneur, me voici. Fais de moi ce que Tu veux.’ »

  • Emilie indiquait : « Allez où la voix du pauvre vous appelle ». Quelle est la pauvreté que vous avez découverte dans le Tarn ?

« Nous sommes tous pauvres, il y a la pauvreté spirituelle, humaine, matérielle…

Chacun l’expérimente de façon diverse.
Durant cette année dans le Tarn, j’ai découvert surtout la pauvreté due au grand âge ; beaucoup alors ont besoin de soutien, d’accompagnement, d’écoute.

Et j’ai d’abord découvert cette pauvreté ici dans notre Congrégation, où beaucoup de nos sœurs âgées ont alors besoin de l’accompagnement de plus jeunes, d’une proximité.

Lors de la Béatification

 

Une autre réalité m’a procuré de la joie ici dans ma mission : on dit que la foi en France et en Europe s’est affaiblie…

Or j’ai eu la joie de voir des jeunes qui viennent pour la catéchèse, pour les sacrements…

Il y a donc de l’espérance !
Le chemin est ouvert, il nous faut avancer…
Ça va s’éveiller ! »

« Cette étape m’a marquée profondément ; elle rassemblait toute la Congrégation, pour voir le passé, pour s’adapter au présent et pour prendre des décisions importantes pour l’avenir ; nous l’avons toutes vécue et ça nous donne du tonus pour aller de l’avant et porter l’Evangile à tous !

Cette expérience qui nous rassemblait de tous les continents, nous a donné de la joie, et nous a permis de voir comment la Congrégation rayonne dans le monde, de quelle manière chacun essaie de donner le meilleur de lui-même pour que Jésus soit connu et aimé, pour que le charisme soit vécu selon les réalités des lieux.

Car chaque pays réfléchit comment rayonner le charisme dans son milieu ; ce qui se fait ici, ne se fait pas ailleurs ; nous ne sommes pas toutes dans la Pastorale ou toutes infirmières… Et il y a vraiment des floraisons !

Car partout où on nous appelle, on essaie de répondre, nous devons répondre ! »

 

  • Garderez-vous un lien spécial avec le Couvent bleu ?

« Le Couvent bleu c’est ma ‘maison’ ! je resterai toujours en lien avec le Couvent bleu, jusqu’à mon dernier souffle. Je resterai par le cœur et la prière avec vous tous. »

  • Que souhaitez-vous que nous demandions pour vous ?

« L’audace missionnaire, la joie à donner et à recevoir, la disponibilité, l’humilité, l’amour du prochain !

Cette ardeur missionnaire qui se révèle surtout par les actes.

Elle n’est pas faite de paroles sur les lèvres, elle n’est pas dans le grandiose ; elle nous fait agir à partir des petites choses : tout ce qui aide l’autre à se remettre debout, ce qui lui redonne sa dignité, ce qui lui apporte de la joie. »

  • Merci de saluer de notre part les sœurs de Centrafrique. Quelle est votre prière pour notre diocèse ?

« Je demande pour le diocèse d’Albi, que la foi grandisse dans les cœurs et que la joie y soit pour toujours ! »

 

Des Sœurs de diverses congrégations -Sr Adélaïde est à gauche- lors de la Journée diocésaine de la Vie consacrée (octobre 2022)