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Sœur Inès, Fille de Jésus, donnait sa vie pour le peuple centrafricain !

Les religieuses de Massac-Séran confient à notre prière Sœur Inès Nieves Sancho, assassinée dans la nuit du 19 mai 2019 en Centrafrique.

Le parcours de vie de Sœur Inès

Sa vie fut évoquée le 24 mai 2019 à Massac-Séran (Tarn), lors de la messe célébrée à l’intention de Sœur Inès en l’église paroissiale qui jouxte la Maison-mère de la congrégation des Filles de Jésus [appelées communément Sœurs de Massac].

« Sœur Inès est née dans un petit village près de Burgos en Espagne le 22 août 1942.

Toute jeune, son père l’accompagne en France avec sa sœur Elisenda. Sœur Blanche est allée les accueillir à la frontière. Depuis ce jour-là elle a vécu en France, dans le Tarn, à Massac-Séran, où elle a fait ses études primaires.

Le 13 août 1960, elle rejoint les Filles de Jésus. Elle fait sa première profession le 6 septembre 1961 et sa profession perpétuelle le 10 septembre 1966. Sœur Inès vit quelques années dans la communauté de St-Pé de Bigorre, avant de rejoindre l’Orphelinat de la Grande allée à Toulouse.

Ensuite elle part en Espagne, à Jativa d’abord, puis à Murcia, dans une communauté implantée en milieu populaire. Elle s’y investit et restera toujours en lien avec les chrétiens de cette ville.

En 1991, elle arrive à Castres, partageant son grand désir aux autres sœurs : « Je me prépare à partir en Afrique »…

Dès son arrivée à Castres, elle manifeste son désir de travailler et de participer à la vie de la communauté. Mise en lien avec une association d’aide à domicile, elle y donna son plein d’amour auprès des personnes âgées dont elle avait la charge. Elle rejoignit aussi le Comité de quartier de la Cité du Petit Train. Elle était enthousiaste et avait pris en charge quelques jeunes pour les aider à grandir. Une de ses grandes joies a été d’accompagner au baptême Marie-Claire, jeune handicapée mentale, avec l’aide des prêtres Francis Gayral et Louis Gau.

Départ en Afrique

En préparation pour son départ en Afrique, en 1996, elle demanda à s’améliorer en couture. Ce fut possible  en relation avec la communauté des Sœurs Bleues à Lameilhé : toutes les semaines, elle y rejoignait Sœur Marie-Joëlle.

La vie de Sœur Inès est une vie simple, donnée sans mesure, pleine d’amour. Elle avait une grande facilité pour rencontrer les personnes, pour les aider, pour les aimer sans en être «propriétaire». Elle aimait tout ce qui était humble.

En République centrafricaine, elle participa activement au développement du pays, par des moyens simples, en allant vers les adolescentes et les femmes, en leur apprenant la couture, la cuisine, etc. et, au bout de quelque temps, à utiliser leur travail de couture à la vente pour améliorer leur quotidien.

Elle apprenait aux femmes à vivre du fruit de leur travail, bien petitement mais efficacement. Elle voulait leur donner une dignité, aussi elle les stimulait à participer aux rencontres de réflexion organisées par la paroisse.

Fête des 50 ans de profession religieuse de Sr Bénédicte, Sr Inès et Sr Myriam présidée par l’évêque de Berbérati

Donner sa vie pour Jésus

En saluant les francophones lors de l’audience générale de ce 22 mai, le pape François a évoqué la religieuse de 77 ans égorgée deux jours plus tôt. Éducatrice des jeunes filles pauvres depuis plus de 10 ans, elle a été assassinée dans le lieu-même où elle leur apprenait à coudre, a-t-il rappelé en rendant hommage à une femme qui a « donné sa vie pour Jésus dans le service des pauvres ». Le pape a alors invité la foule présente place Saint-Pierre à prier en silence, puis a récité un Je vous salue Marie pour la religieuse des Filles de Jésus, missionnaire dans le village de Nola.

Dans la nuit de dimanche, le gardien, durant sa tournée, a découvert les portes ouvertes et la chambre de Sœur Inès vide et sens dessus-dessous ; il a donné l’alerte. Les religieuses et les villageois ont aussitôt entrepris les recherches. Sœur Inès a été finalement retrouvée, égorgée, de l’autre côté du fleuve au bord de la forêt. Le motif de cet assassinat est resté inconnu.

Piéta (à N-D des 13 pierres – Villefranche-de-Rouergue)

En raison de la très grosse chaleur, l’enterrement de Sœur Inès a eu lieu à Berbérati dès le mardi matin 21 mai.

Messe célébrée à Massac-Séran

Le 23 mai 2019, Mgr Jean Legrez, archevêque d’Albi, a célébré une messe à l’intention de sœur Inès, à Massac-Séran.

Vendredi de la 5ème semaine de Pâques

Dans l’église de Massac-Séran, aux côtés des Filles de Jésus de la Maison-mère. Des sœurs de la communauté de Toulouse étaient aussi présentes. Des religieuses d’autres Congrégations les entouraient : Clarisse, Sœurs de l’Immaculée Conception…

Dans l’assemblée, très recueillie et unie par une immense émotion : des amis, des voisins, des élus, des collégiens aussi qui avaient choisi de venir prier pour Sr Inès ou lui rendre hommage.

Mgr Legrez,commentant les lectures de la liturgie du jour a souligné combien ces textes semblaient faits pour la circonstance !

« C’est moi qui vous ai choisis et établis… »

Dans le passage du livre des Actes des Apôtres (15, 22-31) , il est question de l’élection et de l’envoi de certains en mission. Ce mystère –certains sont « appelés »– s’est produit dans la vie de Sœur Inès : elle a été « choisie », elle a répondu à l’appel de la vie religieuse, et sa Congrégation l’a envoyée en mission au milieu de tous.

La croix et le livre des Constitutions signifient la réalité de l’engagement de Sr Inès à la suite du Christ dans la vie religieuse

Dans l’évangile selon saint Jean (15, 12-17), Jésus déclare : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez… » et encore « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Sœur Inès a véritablement donné sa vie au quotidien dans différents services, en particulier en Afrique. Par sa manière d’être, elle a donc été configurée au Christ, l’envoyé du Père. Et dans sa mort aussi, elle a été rendue semblable au Christ.

Sœur Inès, une vie totalement donnée

Mgr Legrez insistait :

« Les circonstances de son décès sont atroces ! Et nous en sommes bouleversés car nous ne sommes absolument pas masochistes. Mais le martyre (et cette vision des choses est forte depuis le début de l’Église) est un honneur. Le martyr est celui qui est rendu semblable au Christ dans sa vie comme dans sa mort. Dans la foi, nous percevons combien la vie de Sœur Inès qui s’est conclue dans le martyre en un petit village d’un autre continent, a une répercussion universelle.

Votre sœur ne vous appartient plus, mes sœurs… Sa vie de consacrée est accomplie, elle est donnée ! Elle témoigne que Christ, mort sur la croix, est ressuscité pour nous emporter dans sa Vie. (…) Le désir de Sœur Inès, j’en suis persuadé, était que la paix advienne en Centrafrique. Demandons au Seigneur par son intercession que, dans ce pays, la Paix avance et que l’Église aussi puisse progresser. »

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Témoignage de Sœur Bénédicte

Interviewée pour le Journal de Radio Vatican (diffusé le 22 mai), Sœur Bénédicte qui est présente en Centrafrique depuis 47 ans, est revenue sur ses heures dramatiques, témoignant de son inquiétude face à la violence :

« On nous a appelées en pleine nuit en nous disant que Sœur Inès avait disparu. Puis on l’a retrouvée à 22 h dans la nuit du dimanche, jetée dans la forêt et égorgée […] Nous avons été sérieusement choquées, tout le monde a été choqué. Les gens de Nola nous ont bien entourées, les jeunes qu’elle avait formées étaient là.

Mais c’était quand même horrible ! Et on ne sait pas qui a fait ça.

A l’heure actuelle, le pays n’est pas sûr, je crois que personne n’est en sécurité. Sans arrêt, on nous amène des gens tués à coups de balle, à coups de couteau. Moi qui suis ici à l’hôpital, je vois sans arrêt des situations terribles, des jeunes martyrisés ; on leur a arraché le cœur, il y a la haine dans tout le pays !

Je ne reconnais plus la Centrafrique qui était un pays tranquille où les gens n’étaient vraiment pas comme ça ici.

Il faut que l’Église s’investisse davantage et il faut, nous, donner des exemples d’amour. On ne va pas se venger, on va quand même accepter tout ça, parce que, je vous le dis, c’est grave ! »

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Dans nos prières

En communion avec les religieuses à Massac-Séran, confions au Seigneur Sœur Inès qui donnait sa vie pour ses frères et sœurs centrafricains.

Jésus et Marie auprès de Joseph à l’heure de sa mort (à N-D des 13 pierres – Villefranche-de-Rouergue)

Prions particulièrement pour sa famille éprouvée (en Espagne et à Toulouse).

Portons dans la prière toute la communauté des Filles de Jésus en Centrafrique. Prions aussi pour les villageois qui sont sous le choc de cet assassinat.

Prions aussi pour le (ou les) meurtrier(s). Demandons avec foi qu’il()s chemine(nt) et que jamais plus il(s) n’attente(nt) à une vie humaine.

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