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Afrique du Sud et réconciliation

Le 16 février 2019 à St-Sulpice et le 17 février  à Rabastens, la Paroisse de St-Vincent de Paul a proposé un ciné-débat avec la projection du film « Forgiven » de Joseph Joffé.

Ce film paru en 2017 met en scène l’archevêque anglican, Desmond Tutu, dans son travail de président de la commission Vérité et réconciliation. Il avait été nommé à ce poste en 1995 à la fin de l’Apartheid, par Nelson Mandela.

Après trois ans d’enquêtes et des milliers d’auditions, il rendit publiques les conclusions de la Commission. Ce dossier est aujourd’hui considéré comme l’une des pierres angulaires de la réconciliation sud-africaine.

Le film présente l’archevêque se heurtant souvent au silence d’anciens tortionnaires. Un jour il est mis à l’épreuve par Piet Blomfield, un assassin condamné à perpétuité. Il se bat alors pour retenir un pays qui menace de se déchirer une nouvelle fois.

Desmond Tutu est joué avec finesse par l’acteur Forest Whitaker qui a rencontré à plusieurs reprises cet homme qu’il admire depuis toujours.

Réaction de spectateurs tarnais : ce film interdit aux moins de 12 ans, est « dur et extrêmement violent. »


« Le jeu des acteurs est très bon et se perfectionne au cours de la projection. Mais certaines scènes sont insoutenables. »

« On comprend combien la manifestation de la vérité est nécessaire… »

« Ce film met en lumière l’importance du doute qui travaille les esprits et peut faire avancer. »
« La mise en vérité, c’est laborieux mais c’est le seul chemin vers la réconciliation ! »
P. Sébastien Diancoff proposant le débat à la fin de la projection

L’exemple de la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud est cité par exemple par l’Observatoire Pharos en 2016 dans son rapport sur la situation difficile en Centrafrique.

« La commission Vérité et Réconciliation sud-africaine, fut instituée fin 1995 sous la présidence de l’archevêque Desmond Tutu. Elle a rendu son rapport final en 2003.

La CVR a souvent été érigée comme modèle notamment pour les raisons suivantes :

-Son caractère démocratique et public : en tant que commission établie par le Parlement et non par le Président, sa création a fait l’objet d’un vaste débat public.
-Sa structure complexe : 3 comités au sein de la CVR (un comité amnisties, un comité sur les violations des droits de l’homme et un comité sur la réparation et la réhabilitation)
-Son caractère innovant : par la combinaison de la vérité (pour les victimes) et de l’aveu (pour les coupables), alors qu’avant le dilemme était « Pardonner/oublier » ou « Poursuivre/punir ». Désormais, la Constitution intérimaire sud-africaine propose d’établir un pont historique entre le passé d’une société divisée et un futur basé sur la démocratie et la coexistence pacifique. Pour ce faire, il est proposé l’amnistie en échange d’une totale révélation de la vérité (amnistie conditionnelle).


L’amnistie civile et criminelle était accordée sur demande individuelle aux personnes qui avaient fait des révélations complètes sur les faits pertinents et qui démontraient que les actes criminels pour lesquels l’amnistie était demandée avaient été commis dans un objectif politique. »

Admirons les multiples couleurs du drapeau de la République d’Afrique du Sud, en vigueur depuis le 27 avril 1994, date des premières élections nationales non raciales dans le pays.

Une nation arc-en-ciel, comme l’a surnommée Desmond Tutu.