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Catherine de Sienne, 32e docteur de l’Église, a quelque chose à nous dire !

Il y a 50 ans, le pape Paul VI déclarait sainte Catherine de Sienne docteur de l’Église.

À Albi, la congrégation des dominicaines de sainte Catherine de Sienne propose, à l’occasion de sa fête le 29 avril, de mieux découvrir ce qu’elle a à nous dire !

En ce temps de confinement, les Filles de sainte Catherine de Sienne souhaitent transmettre la « contagion de l’espérance » par le partage de leur vie. Retrouvez des vidéos de différentes communautés de la congrégation :

Catherine de Sienne nous apprend à nous laisser conduire par Dieu

Elle fait l’expérience de la Providence dès l’âge de 6 ans, lors de la vision de Jésus qui la bénit au-dessus de l’église Saint-Dominique. Le désir de consacrer sa vie à Jésus naît dès ce moment, ce qui la poussera à choisir le style de vie des Mantellatae, tertiaires dominicaines en pratiquant dans la maison familiale pénitence, ascèse, solitude, prière et recueillement, service domestique et en assumant aussi une  présence auprès des malades, des prisonniers, des pauvres. Raymond de Capoue, son confesseur dominicain, nous montre sa foi agissante.

« Pourquoi vous occuper de vous, laissez faire la divine Providence. Au moment où vos craintes sont les plus grandes, elle a toujours les yeux sur vous et ne cessera pas de pourvoir à votre salut »

Catherine nous apprend à vivre dans une « cellule intérieure ».

La « cellule intérieure » fut une de ses découvertes alors qu’elle était adolescente, dans la maison familiale : sans avoir de pièce pour se recueillir, elle se retirait dans sa « cellule intérieure » pour y retrouver le Seigneur. Là, elle vit une connaissance de Dieu et une connaissance de soi : c’est une prise de conscience de la grandeur et de la bonté de Dieu qui nous a créés à son image et ressemblance, « qui nous aimés par grâce et non par obligation. »

Je t’écris avec le désir de te voir habiter la cellule de la connaissance de toi-même et de la connaissance de Dieu à ton égard (Lettre 123)

Je me rappelle l’immense amour de notre doux Sauveur qui se livra à la mort pour nous donner la vie de la grâce (Lettre à ses trois frères de Florence)

 Dieu, en regardant en lui-même, se passionna pour la beauté de sa créature et, comme transporté d’amour, il la créa à son image et ressemblance  (Lettre 210)

Elle nous apprend à regarder, à admirer le « Christ Pont »

Dans le Dialogue de la Divine Providence, Catherine de Sienne, à travers une image singulière, décrit le Christ comme un pont lancé entre le ciel et la terre. Celui-ci est formé de trois marches constituées par les pieds, par le côté et par la bouche de Jésus, crucifié et glorieux.

« Tâche de t’élever tout d’abord à mes pieds, c’est-à-dire à l’affection et au désir de moi… puis tu parviendras à mon côté ouvert dont la blessure te montre mon secret : que tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour l’amour de ton cœur : que ton âme s’enivre »

Catherine, par sa contemplation de Jésus crucifié et son action de réconciliation dans un contexte ecclésial et social si chaotique se révèle docteur de l’Église car elle enseigne ce que Dieu lui révèle. Elle ausculte ce monde meurtri qui se noie dans le fleuve de l’amour propre, du mal, et elle propose le remède d’avancer sur le pont qui est Jésus.

Elle nous apprend à ouvrir l’œil de l’intelligence à la lumière de la foi

Épanouis ton cœur, mon enfant, ouvre l’œil de ton intelligence à la lumière de la foi, ch 148.

Catherine ne dissocie pas raison et foi. Sans cesse, elle nous provoque à cette attitude de discernement, car la raison ne suffit pas. Nous avons à accueillir la Parole de Dieu en plénitude et découvrir aussi que les trois puissances la mémoire, l’intelligence, la volonté sont l’écho de la Trinité en nous.

« J’ai créé l’âme à mon image et ressemblance en lui donnant trois puissances : la mémoire, l’intelligence et la volonté. »

« J’ai donné à l’homme la mémoire pour qu’il se souvienne de mes bienfaits en le faisant participer à ma Puissance de Père ; Je lui ai donné l’intelligence afin que dans la Sagesse de mon Fils il puisse connaître et comprendre ma volonté qui dispense toutes grâces dans un feu d’amour ; Je lui ai donné la volonté pour aimer, le faisant ainsi participer à la clémence et l’amour de l’Esprit-Saint, et ainsi aimer ce qu’il a vu et connu par l’intelligence. Voilà ce que ma douce Providence a fait pour que l’homme soit capable de me comprendre, de me goûter en jouissant de ma bonté.

Catherine exhorte souvent à ne pas oublier les bienfaits de Dieu, à fermer notre volonté à l’amour propre mais à l’ouvrir au désir et à l’amour de Dieu et à la dilection du prochain. »

Elle nous apprend à prier avec d’humbles et continuelles prières

 Elle implore inlassablement Dieu, qui se découvre à elle comme un océan de paix et de bonté de faire miséricorde, au monde, à l’Église, à ceux qu’elle aime :

« Ta Miséricorde donne vie. De quelque côté que je me tourne je ne trouve que miséricorde. »

« La prière continuelle n’est pas autre chose qu’un saint désir et un doux mouvement d’amour et l’amour suit l’intelligence »

« Je suis ce Père qui vous donne le pain de la Grâce… ne relâche jamais ton désir de m’appeler à l’aide. Ne baisse point ta voix qui m’appelle pour que je fasse miséricorde au monde. »

 

Elle nous apprend à aimer et servir l’Église avec audace et humilité

La passion de Catherine de Sienne pour l’Église provient de son attachement à Jésus crucifié. Elle réclame la réforme de l’Église, fustige ceux qui la ternissent, encourage ses correspondants à tout mettre en œuvre pour qu’elle soit belle, sainte, sans rides. Infatigable apôtre de l’unité, elle ira trouver le pape Grégoire XI à Avignon, passera les derniers mois de sa vie à Rome souffrant, priant, offrant sa vie pour l’Église, la portant comme une barque sur ses épaules .

« Soyez assurés, si je meurs, l’unique cause de ma mort est l’amour de l’Église qui me brûle et me consume »

 

Elle nous apprend à louer la Trinité

O trinité éternelle ! O déité dont la nature divine a donné tout son prix au sang de ton Fils. Trinité éternelle, tu es un océan profond, plus je m’y abime plus je t’y trouve, plus je te découvre,  plus je te cherche. (Dialogue Ch. 167)

 

Il convient de nous laisser interroger par la foi agissante de Catherine qui se traduit dans sa vie, dans le Dialogue et ses Lettres. Elle a su rayonner la paix et courir sur la route de la Vérité… Ainsi fut-elle reconnue Docteur de l’Église par Paul VI le 4 octobre1970. Ce titre exceptionnel concerne actuellement 36 saints (dont 4 femmes), témoins remarquables de la doctrine catholique, par leur œuvre ou par leur influence dans le monde.

36 docteurs depuis 21 siècles ! Catherine de Sienne la 32e, la seconde femme après sainte Thérèse d’Avila, nous fait entrer dans le Mystère de Dieu, de l’homme, de l’Église et nous ouvre sur la splendeur et la bonté de Dieu « qui nous a aimés par grâce et non par obligation »

Elle agissait toujours au nom de Jésus crucifié, ce qui se traduisait en commençant chaque lettre par : « Au nom du Christ Jésus crucifié et de la douce Marie je vous écris dans son précieux sang avec le désir de vous voir… »

Ce qu’elle leur souhaitait reste encore un souhait pour nous !

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