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Homélie pour la Journée Mondiale des Vocations

En la cathédrale Sainte-Cécile, 3 mai 2020 ((sans assemblée, dû au confinement lié à la pandémie de la Covid19)

 

Frères et sœurs,

Aujourd’hui nous avons entendu un passage de l’évangile de saint Jean, qui nous présente Jésus enseignant à Jérusalem. Il s’oppose de manière tout à fait frontale aux pharisiens alors que quelques jours avant il a guéri l’aveugle-né. Il vient de le rencontrer et de se faire connaître à lui, puis de rencontrer aussi ces pharisiens qui n’admettent pas que Jésus ait pu guérir cet aveugle de naissance. Or, à travers deux courtes paraboles Jésus évoque l’image du pasteur qui conduit ses brebis. Elles le suivent – nous dit-il – car elles connaissent sa voix. Les pharisiens refusent de l’écouter, malgré les signes, ces miracles que Jésus accomplit et qui devraient les aider à reconnaître son identité messianique. Eux qui étaient versés dans les Écritures savaient, que le Messie devait poser un certain nombre de signes qui permettraient, justement, de le reconnaître. Puis, avec une seconde très courte parabole, Jésus affirme : « Je suis la porte des brebis ». Toutes doivent passer par lui pour trouver un pâturage et être en sécurité en rentrant dans la bergerie.

Rarement dans les évangiles, Jésus s’exprime de manière aussi affirmative. Ceux qui sont venus avant lui sont des voleurs et d’ailleurs les brebis ne les ont pas écoutés. De toute façon ils ne voulaient que profiter des brebis et même les faire périr. Lui, Jésus, vient pour que les brebis aient la vie en plénitude. Jésus ressuscité apporte à l’humanité, par le don de l’Esprit, de participer à la vie divine, à la vie éternelle. Cette vie qui n’est que communication de l’amour qui est Dieu, de l’amour qui circule en Dieu. Toute la révélation biblique trouve son accomplissement dans cet évènement de la résurrection de Jésus, qu’il a d’ailleurs annoncée et dont les apôtres ont été les témoins.

La prédication de Pierre, rapportée dans les Actes des Apôtres, l’affirme : « Dieu a fait Seigneur le Christ, ce Jésus que nous avez crucifié.  Convertissez-vous, vous recevrez le don du Saint Esprit ». Cette prédication de Pierre demeure absolument actuelle. Dans une époque où chacun pense pouvoir décider de ce qui est bien, de ce qui est bon, de ce qui est profitable, aveuglé souvent par des modes, par des idéologies, par une recherche du plaisir, du confort… À travers de multiples errances l’homme contemporain pense pouvoir se passer de berger. Ainsi il passe à côté du Salut, de cette vie en abondance que le Christ ressuscité nous offre.

Si Paul VI a choisi ce dimanche où est lu l’Évangile du Bon Pasteur pour inviter les fidèles à prier pour les vocations, c’est bien pour que nous comprenions que d’une part nous sommes tous appelés par le berger à le suivre, à écouter sa voix, afin de connaître une plénitude de vie, un bonheur immédiat et éternel en vivant dans l’amour de Dieu et dans l’amour de nos frères humains ; et que d’autre part certains sont appelés à répandre le message magnifique du bon berger par une vie totalement donnée pour la diffusion de cette bonne et unique nouvelle. Cette donation peut prendre des formes diverses ; à travers le ministère diaconal ou presbytéral, à travers les différentes formes de consécration religieuses. Quelle que soit la vocation, il s’agit toujours d’œuvrer de manière diverse à la diffusion d’un message de bonheur, d’œuvrer en quelque sorte pour que l’humanité ait la vie en abondance, un ministère de vie.

Demandons de manière insistante auprès du Seigneur qui appelle toujours, de donner courage et force à de nombreux jeunes pour qu’ils osent répondre avec confiance, sachant que le serviteur n’est pas plus grand que le maître ; qu’ils osent répondre à l’appel du Seigneur à le suivre de près pour répandre son enseignement de vie. C’est, il est vrai, un chemin souvent difficile où le Seigneur donne jour après jour la grâce de lui être fidèle et de devenir témoin de son œuvre, témoin des merveilles qu’il accomplit en faveur de ses enfants. Être appelé suppose certes du courage, mais apporte une joie que personne ne peut reprendre. Le Seigneur ne laisse pas tomber ceux qui le suivent pour le faire connaître et aimer.

Frères et sœurs, priez pour que tous les appelés soient durablement fidèles, qu’ils acceptent de se convertir jour après jour pour être fidèles à leur vocation. Priez pour que des jeunes aujourd’hui, quelles que soient les difficultés, quelles que soient les meurtrissures que traverse l’Église, osent se donner pour leur bonheur, mais aussi pour le bonheur de l’humanité, car le message du Christ est unique, il n’y a pas d’autre sauveur !

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

 

1ère lecture : Ac 2, 14a.36-41
Psaume : 22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
2ème lecture : 1 P 2, 20b-25
Évangile : Jn 10, 1-10