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Homélie pour la Cène du Seigneur

Frères et sœurs,

Nous venons d’entendre le récit mystérieux de l’institution du repas pascal où Moïse et Aaron sont chargés par le Seigneur d’expliquer à la communauté d’Israël comment chaque famille devra prévoir ce repas qui précèdera leur délivrance de l’esclavage en Égypte. Déjà les indications données pour cet évènement annonce l’achèvement futur de la Pâque chrétienne. L’agneau doit être sans défaut, car il préfigure le Christ, l’agneau de Dieu. Il faut être en tenue de voyage, car le chrétien est un pèlerin prêt à quitter ce qui l’empêche d’aller vers Dieu, vers cette terre promise qu’est le Ciel. Le sang de l’agneau répandu sur les maisons annonce le sang du Christ qui nous sauve et nous protège.

Ce qui avait été vécu puis célébré tous les ans par Israël dans l’Ancienne Alliance, trouve son achèvement parfait dans la Pâque vécue par Jésus Christ, quand il célèbre l’Alliance Nouvelle lors de la Cène, de la passion et de la résurrection. Celui qui se livre et se donne dans un acte d’extrême amour devient nourriture et boisson pour nous communiquer sa vie divine. De plus, par ce sacrifice unique le Seigneur Jésus invite ses disciples, les bénéficiaires de son sacrifice, à l’actualiser tout au long de l’histoire de l’Église jusqu’à son retour. « Faites ceci en mémoire de moi. Mangez et buvez le sang de l’Alliance Nouvelle et éternelle »… À chaque eucharistie nous sommes rendus contemporains de la Pâque de Jésus, comblés de sa personne qui fait de nous d’autres christs.

L’Eucharistie nous rappelle sans cesse l’amour infini du Sauveur se livrant jusqu’à la mort pour que nous vivions par lui. Cette manifestation sublime et indépassable de l’amour divin pour l’humanité nous entraîne toujours davantage à aimer comme le Sauveur lui-même, en remerciant le Père pour le don du Fils, particulièrement dans l’Eucharistie, et en donnant notre vie pour nos frères.

Le lavement des pieds que nous allons accomplir suivant l’exemple du Maître, illustre à merveille cet amour humble qui est devenu l’exemple du service de la charité pour tout disciple du Christ. Dans son exercice le chrétien se livre en nourriture et en agréable boisson pour ses frères. Le Père Antoine CHEVRIER* ne disait-il pas, en parlant des prêtres, que le prêtre est un homme mangé ? Il voulait signifier à quel point par une vie livrée à Dieu et à ses brebis, le prêtre est un pasteur donné comme le Bon Pasteur.

En faisant mémoire de le Cène du Seigneur, nous rendons grâce pour l’institution de ce grand sacrement ainsi que pour l’institution du sacrement de l’Ordre. Confions tous les prêtres du diocèse et du monde à la Mère de Dieu, Reine des Apôtres, afin qu’elle obtienne pour chacun un abandon au Père semblable à celui de son Fils, et le zèle du Bon Pasteur pour aller chercher la brebis perdue avec patience, bonté et persévérance.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

 

* Père Antoine CHEVRIER (1826–1879) fondateur du Prado

 

En la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, jeudi 18 avril 2019

1ère lecture : Ex 12, 1-8.11-14
Psaume : 115, 12-13, 15-16ac, 17-18
2ème lecture : 1 Co 11, 23-26
Évangile : Jn 13, 1-15