Pour de nombreux Malgaches, le P. Roustit est Dadabe, le grand-père !
- Le Père André Roustit nous a quittés ce 5 avril. La nouvelle a rejoint aussitôt Madagascar.
Voici quelques-uns des messages reçus :
Sr Marie Odette, l’une des premières sœurs qu’il avait rencontrée au début de ses voyages dans la Grande Île, a écrit :
« Je vais demander une messe pour rendre grâce pour tout ce qu’il a fait pour moi et pour toutes nos œuvres à Madagascar…
Je suis sûre qu’il continue de m’aimer et d’aimer tous les Malgaches, il prie pour nous de là-haut. »
Le P. François Renaizy, qui fut prêtre étudiant dans notre diocèse :
« On a bien prié pour lui jusqu’au moment de l’enterrement. Son absence reste un grand vide non seulement à Albi mais aussi au diocèse de Fénérive-Est*.
On continue de prier pour lui. »
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* De ce diocèse, dépend la petite île Ste-Marie, où furent célébrés les 1ers baptêmes catholiques par le P. Pierre Dalmond, arrière…grand-oncle du P. Roustit.
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Voici le message du Cardinal Désiré Tsarahazana, archevêque de Tamatave (Toamasina en malgache) et qui était auparavant évêque du diocèse voisin de Fénérive-Est :
A Mgr Jean-Louis Balsa et à tous les Chrétiens du diocèse d’Albi
« Je vous présente mes condoléances pour le départ au ciel de notre cher Abbé André Roustit.
Nous n’oublierons jamais son amour envers nos deux diocèses : diocèse de Fénérive-Est et le diocèse de Toamasina.
Union de prière et de cœur pour la messe d’action de grâce à Dieu, et pour le repos de son âme. »
- La rencontre du P. André avec Madagascar : « Un coup de fouet plutôt qu’un coup de foudre ! Je suis revenu tout autre ! »
En 1987, l’évêque de Diego-Suarez vient en France pour retrouver le lieu de naissance du fondateur des premières communautés catholiques à Madagascar ; son arrivée à Cambieu près de Villefranche d’Albi bouleverse le P. André.
« Ah Madagascar ! raconte-t-il lors d’une interview en 2009 sur RCF Pays Tarnais [à écouter en podcast sur https://www.rcf.fr/actualite/hommage, en date du 8 avril 2024].
Ma rencontre avec Madagascar m’a remis sur pied… On a tous des passages dans la vie où on a besoin de se ressaisir : la monotonie, l’aspect fonction prend le dessus, et le sens des activités peut décliner.
Cet évêque a atterri à la maison… Et c’était le 150e anniversaire de la fondation de l’Église : on a été invités à Madagascar.
J’ai donc eu l’occasion d’y aller et de découvrir ces communautés jeunes, dynamiques et nombreuses ; ça a été un coup, pas de foudre mais un coup de fouet !
Je suis revenu probablement tout autre ! Enfin si on avait pris une photo avant le départ ou après, c’était la même, mais l’’intérieur c’était autre chose.
Voilà !
Alors, depuis, ces liens existent et en 1996, on a fondé l’association Tarn-Madagascar parce qu’on s’est dit :
« Si les Malgaches viennent en France voir où est né Pierre Dalmond, il faut que les liens soient réciproques.
Cette association répond actuellement à des projets de développement qu’on accompagne, avec les moyens qui sont les nôtres.
Mais c’est surtout le lien et la connaissance réciproque qui sont importants ! »
- Hommage par Monique Soulié, présidente de l’Association Tarn-Madagascar (extraits) :
« André, vous resterez toujours dans notre cœur.
Cette association que vous avez fondée, vous y étiez très attaché.
Tant que votre santé vous l’a permis vous ne manquiez jamais ni réunions, ni manifestations.
Dans les discussions, votre présence paisible avec votre humour et vos jeux de mots permettaient de détendre et de prendre une décision.
Dès que cela vous était possible, vous partiez, pour un mois ou deux, à Madagascar.
Pays dans lequel vous aviez 10 ans de moins !
Aussi, nous vous entendions souvent dire avec un grand sourire :
« La vie est belle Tsara be ! »
Votre regard lumineux ne voyait que les sourires de tous ceux qui vous entouraient et vous répétiez :
« Change ton regard et le monde changera ».
Pour de nombreux Malgaches, vous étiez Dadabe, le grand-père, celui qui est de leur famille, qui les comprend, celui qui écoute, à qui l’on vient se confier.
Ils sont nombreux à vous remercier et à prier pour vous. »
Parmi les messages de Madagascar cités, celui de Sœur Blandine qui a passé plusieurs années à Albi :
« Les personnels et les gens, jeunes et enfants de notre Centre Social, prient pour lui et pour vous tous.
Le Père Roustit va maintenant recevoir la récompense de ce qu’il a semé auprès du Père Eternel. »
Anaïs qui a partagé un voyage avec lui, en apprenant son décès, écrit :
« Je ne peux alors que penser à cette belle personne et à ces bons moments passés ensemble à Madagascar. »
« Aujourd’hui, l’équipe de Tarn-Madagascar est « orpheline » ; nous avons perdu notre Père.
André, nous vous remercions, vous nous avez transmis votre amour pour le peuple malgache et l’importance de tisser des liens de fraternité entre les peuples comme l’indique le nom que vous avez donné à l’association : Tarn (tiret) Madagascar.
Trait d’Union auquel vous teniez tant.
Vous nous quittez pour rejoindre notre Père du Ciel, sachez qu’avec votre soutien, nous continuerons votre œuvre, de notre mieux, pour qu’il y ait de l’amour et que l’amour soit universel. »
Le chant « Les Habitants de la planète » (Eddy Renaud & Fridah) filmé par André et interprété par les enfants de l’orphelinat des Sœurs à l’île Sainte-Marie accompagna la fin de la célébration :
« Si je t’aime / Ce n’est pas à cause de ta couleur / Ni de tes cheveux, ni de ta culture /
Mais j’écoute tout simplement mon cœur […]
Nous sommes tous des habitants de la planète ! Que l’amour n’ait pas de prix / Que l’amour n’ait pas d’origine.
Alors prions tous, Pour qu’il y ait de l’amour / Que l’amour soit dans nos veines/ Que l’amour soit universel. »
- Le P. André s’est ensuite inscrit dans l’aventure du jumelage interdiocésain Albi-Tamatave !
Ce Jumelage entre les deux diocèses a été officialisé en 2016 par Mgr Jean Legrez et Mgr Désiré Tsarahazana.
Auparavant, en décembre 2014, Mgr Legrez avait été le 1er archevêque d’Albi à aller à Madagascar.
Il s’y rendait pour la bénédiction de la chapelle qui venait d’être construite sur le lieu du martyre de Mgr Henri de Solages.
Il était accompagné par des membres de la famille de Solages et par le P. André Roustit.
Une visite dans l’île Ste-Marie sur les pas de Mgr Dalmond avait beaucoup intéressé Mgr Legrez.
C’est donc tout naturellement que le P. André devint membre du Comité tarnais du Jumelage.
Il participa aux réunions tant que sa santé lui permit des déplacements.
Le Comité a toujours bénéficié de ses conseils avisés, de sa connaissance de l’âme malgache et de sa prière bienveillante.
