Retraite des prêtres du diocèse d’Albi à Ars
Quelques jours après la clôture du Jubilé, les prêtres du diocèse étaient invités à une retraite sacerdotale à Ars pour aller puiser à la source de la miséricorde par l’intercession de celui qui a si bien su l’incarner : saint Jean-Marie Vianney. Du lundi 21 au vendredi 25 novembre, une vingtaine de prêtres et Monseigneur Jean Legrez ont suivi une retraite prêchée par Monseigneur André Dupleix.
Le Père Eméric Akpovo, vicaire à Puylaurens, revient sur cette récollection…
Arrivé du Bénin en France il y a tout juste un an, quelle grâce de me rendre à Ars pour la première fois à l’occasion de cette retraite ! On sent que quelque chose se passe dans toute cette petite ville et que nous sommes invités à nous laisser profondément toucher par la vie du saint curé. Nous avons été conduits dans cette démarche spirituelle par Monseigneur André Dupleix, qui ne se contente pas d’une connaissance théorique de saint Jean-Marie Vianney : il entretient avec lui une vraie amitié spirituelle ! Ce prédicateur a conservé toute la jeunesse de son sacerdoce et il a su nous en transmettre la saveur, en particulier au cours des deux conférences quotidiennes qu’il nous donnait.
Pendant la retraite, j’ai été touché par l’exemple que nous donne saint Jean-Marie Vianney… Bien sûr, les conditions de vie ont changé et il ne s’agit pas pour nous de reproduire exactement ce qu’il faisait, mais je retiens son amour de Dieu et l’amour du ministère qui lui était confié. L’amour de son sacerdoce se traduit par un souci brûlant des âmes dont il avait la charge. Il nous interpelle à notre tour sur la façon de vivre la charge ministérielle qui nous est confiée, sans aucun mérite de notre part. Comme prêtre, nous sommes un instrument entre les mains de Dieu, pour son peuple : il nous fait confiance malgré ce que nous sommes… Quelle miséricorde !
Saint Jean-Marie Vianney nous apprend également à vivre une amitié profonde avec Jésus-Christ. Son ministère nous montre cinq axes où puiser des forces, où vivre d’une union profonde à Dieu : l’eucharistie, l’adoration, la confession, la vénération à la Vierge Marie et la charité fraternelle. Sur ce dernier point, se faisant tout à tous pour le salut des âmes, saint Jean-Marie Vianney a permis de grandes réalisations en faveur des plus pauvres dans sa paroisse. Il est d’ailleurs frappant de voir quelle place il laissait aux laïcs dans la gestion courante de ces œuvres de miséricorde (éducation des enfants, orphelinat, accueil des pauvres…) Vivre le sacrement de la réconciliation à Ars fut également source d’une grande joie.
La figure de ce prêtre exceptionnel aura marqué notre retraite sacerdotale et rejailli certainement sur l’ensemble du presbyterium… Si nous parlions peu pour garder une atmosphère de recueillement, nos échanges fraternels manifestaient l’amitié profonde qui unit entre eux les prêtres du diocèse et notre évêque. Renouvelé par cette retraite et convaincu de la grâce inouïe qui nous est faite dans le sacerdoce, je peux reprendre à mon compte les paroles du psalmiste : « Que ma langue s’attache à mon palais si je perds le souvenir… d’Ars ! »
