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Période d’élections : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse »

En cette période d’élections les opinions les plus variées et même contradictoires sont exprimées dans les médias et par des particuliers sur le rôle de la hiérarchie de l’Église catholique dans les diverses campagnes en cours. J’inviterai volontiers les uns et les autres à lire ou à relire le décret de Vatican II sur l’apostolat des laïcs. En outre, je me permets de rappeler que les évêques de France, par le biais de leur conseil permanent, ont publié en octobre 2016 un opuscule intitulé : « Dans un monde qui change retrouver le sens du politique ». Ce petit ouvrage a pour ambition d’aider les catholiques à réfléchir sur les questions essentielles de la vie en société pour aider chacun à discerner en vue de voter.

Les évêques pas plus que les curés n’ont à prendre parti pour tel ou tel candidat. Cela ne relève pas de leur compétence, ni de leur ministère. Par contre, rappeler au peuple de Dieu les exigences de l’Évangile dans les différents domaines de la vie en société est un devoir pour tout clerc et pour tout enseignant chrétien. Le Concile nous enseigne que « le propre de l’état des laïcs est de mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes » de telle sorte qu’« ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des hommes » (Décret sur l’apostolat des laïcs, n° 1). Les rôles de la hiérarchie et des fidèles laïcs sont différents et absolument complémentaires. Leur distinction doit permettre un engagement original des laïcs dans le contexte post-chrétien qui est souvent le nôtre.

Durant ces derniers mois, aussi bien de manière officielle par des documents et des prises de parole que dans la pastorale habituelle, de nombreux ministres ordonnés ont rappelé aux fidèles que la recherche du bien commun suppose en premier lieu la défense de la vie de son origine à sa fin naturelle, puis le souci du pauvre, de l’étranger, de la paix, de la protection des chrétiens dans le monde – en particulier en Orient –, de la justice sociale, du respect de la terre – notre maison commune – et de la famille ; sans oublier le développement d’une culture respectueuse de la personne et appelée à l’épanouissement des dons de chacun, en particulier des plus jeunes… Sans doute l’Église n’a pas toujours la capacité et les moyens d’une communication performante, mais la surdité et l’ignorance peuvent relever aussi d’un intérêt trop faible pour le bien commun, fruit d’une désaffection pour le politique et de l’individualisme aux antipodes de l’Évangile.

Que chacun s’examine ! Plutôt que d’accuser les politiques ou les ecclésiastiques des malheurs du temps, le devoir et la mission des chrétiens dans notre société n’est-elle pas d’être des semeurs d’espérance, en s’appuyant sur le roc de la Parole de Dieu et de la très riche doctrine sociale de l’Église ? Participer aux élections, ce n’est pas seulement déposer un bulletin dans une urne, c’est d’abord prendre connaissance des programmes des candidats et aller à leur rencontre pour les interroger sur leurs engagements ou non dans des domaines incontournables pour le respect de la foi chrétienne. Ce type de dialogue peut aider les candidats à préciser leur position et favoriser le discernement des électeurs.

Que l’Esprit Saint, acteur principal du développement de l’Église mais aussi du dessein de Dieu sur l’univers entier, guide et conseille tout homme de bonne volonté en cette période de l’histoire de notre pays ! Avec confiance et ferveur, demandons-lui de nous accorder le dynamisme d’un véritable amour fraternel et la capacité de nous réjouir de ses dons.

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

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