Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Saint-Marcel de Campes : église Notre-Dame de la Nativité

C’est une église romane solidement ancrée sur son emplacement, dont la construction en grès du pays (pierre de Salles) a des proportions massives et harmonieuses d’une sobre élégance.

Elle est du XIIe siècle car selon Charles Portal, elle existait en 1105. Le clocher de style roman, haut de 15 mètres est constitué essentiellement d’une tour à base carrée par laquelle on accède à l’intérieur de l’église, consolidée au nord et au midi de puissants contreforts atteignant la corniche qui termine ce premier étage.

La porte d’entrée et la fenêtre qui la surplombe en sont les seules ouvertures. Au-dessus de la corniche, une partie également carrée, de faible hauteur dans les murs de laquelle se découpent douze baies romanes (trois par façades) en partie murées aujourd’hui.

Seules les trois alignées sur la façade principale, la baie centrale de la façade nord et deux baies de la façade exposée au midi sont ouvertes. Enfin, le dernier étage est constitué par une tour octogonale de faible hauteur percée de grandes baies en plein cintre. « Il contient une cloche qui pèse un peu plus de deux quintaux ». [1]

Cette partie octogonale a été bâtie à la suite des destructions dont l’édifice a souffert lors de la croisade menée par Simon de Montfort qui ordonna en 1211 la destruction des villages et des églises de la vallée du Cérou.

Saint-Marcel de Campes - église Notre-Dame de la Nativité

La porte d’entrée située sur la façade principale est à triple voussure [2] en arc brisé avec entablement [3] surmonté d’une corniche supportée par sept modillons [4] non sculptés.

L’ensemble constitué par cette porte et la fenêtre qui la surplombe, évoque le style gothique et montre qu’il s’agit d’une œuvre de transition bien que l’art roman domine très nettement.

Des origines à aujourd’hui

À l’origine, le chœur à chevet droit et à voûte coupole très élevée était percé de cinq fenêtres, deux sur les côtés et une au chevet à ouverture très étroite à l’extérieur.

La nef et le chœur ont été remaniés en gothique au XVe siècle et les voûtes refaites, ne laissant subsister de l’époque cistercienne, que la fenêtre au chevet, dissimulée aujourd’hui derrière un retable du XVIIe siècle, profondément remanié au XVIIIe siècle, enlevant ainsi à l’ensemble son caractère primitif, que dénaturent encore des bas côtés formés des anciennes chapelles sous croisées d’ogives dont on a enlevé les murs de séparation.

La chapelle de gauche était dédiée à Notre Dame, celle de droite était dédiée à saint Amans. Dans le chœur, retable du maître autel, en bois sculpté, peint et doré. Un compartiment délimité par deux colonnes pamprées à chapiteaux corinthiens et deux volutes richement ornées en appui.

Au centre , dans une niche cintrée, se trouve la statue d’une Vierge à l’Enfant en bois doré du XVIIIe siècle.
Niche entourée par quatre anges en haut relief.
Couronnement : entablement et fronton cintré.
Dans le tympan apparaît le Père Éternel entouré de nuées.
Ornementation : guirlandes, chutes de fleurs. XVIIe siècle – I. MH 1975 [5]

Le tabernacle rapporté, plus ancien, est en bois doré doublé de soie. Des trois églises que possède aujourd’hui la commune de Saint-Marcel-Campes, c’est Notre-Dame-de-la-Nativité qui est régulièrement utilisée pour les célébrations religieuses.

Une très belle croix en pierre sculptée est abritée dans la nef.

Elle est remarquable par l’expression des personnages qui ornent les deux faces de la croix. D’un côté, la Vierge Marie soutenue par un ange tenant une couronne, tandis que saint Jean et sainte Madeleine enveloppent le Corps du Christ supplicié avant l’ensevelissement.

Sur la face opposée, malheureusement très mutilée, on peut deviner un personnage assis, peut-être un moine, montrant le ciel à un personnage couronné, qui se tient à genoux devant lui, avec les mains jointes.

À l’origine, c’était une croix de chemins ou de cimetière placée sur un support, qui se trouve encore à proximité de l’église, soutenant aujourd’hui une autre croix beaucoup plus modeste.

Regards no 44 – mars 2012

Cordes – Cahuzac – Vaour

—————————————————————————————————————————————————-

[1] Archives diocésaines, PV de visite faite le 21 mai 1824

[2] courbure d’une voûte

[3] partie appuyée par une colonnade qui se situe entre le chapiteau et la corniche

[4] élément d’architecture qui sert à soutenir une corniche

[5] Dans À la découverte des retables tarnais par Sylvie Soukovatoff sous la direction de Jean le Pottier – Archives et patrimoine 1992