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Orgue et Carême

« Il est tout à fait souhaitable que les organistes et autres instrumentistes ne soient pas seulement experts dans le jeu de l’instrument qui leur est confié ; mais ils doivent connaître et pénétrer intimement l’esprit de la liturgie pour qu’en exerçant leur fonction, même dans l’improvisation, ils enrichissent la célébration selon la vraie nature de chacun de ses éléments, et favorisent la participation des fidèles. » Musicam sacram, article 67

« On ne doit pas toucher l’orgue à l’Office du temps : les dimanches et les féries de l’Avent, du Carême et des Quatre-Temps. On excepte le troisième dimanche de l’Avent et le quatrième du Carême, à la messe et aux deux Vêpres ; le jeudi saint, au commencement de la Messe, si c’est l’usage, et au Gloria in excelsis, mais seulement jusqu’à la fin de celui-ci ; le samedi saint, à la Messe, depuis le commencement du Gloria in excelsis, et aux Vêpres. » R. P. Joseph Haegy, Manuel de liturgie et cérémonial selon le rite romain

L’orgue pendant le Carême et la passion

Chapelle Sainte-Cécile à Saint-Sulpice-sur-Tarn

L’usage de l’orgue, comme de tout autre instrument de musique est normalement proscrit de la liturgie tout le temps de Carême. Mais il semble bel et bien admis aujourd’hui qu’il s’exprime non seulement pour l’accompagnement du chant (ce qui est autorisé), mais aussi en tant qu’instrument soliste. Il faut donc veiller à « se fondre » dans l’esprit du temps liturgique en adaptant son répertoire, ses registrations… au caractère spécifique de cette période sans Alléluia.

Il peut introduire l’office de manière méditative plus que processionnelle.

L’offertoire doit être un moment de méditation.

Le morceau de sortie sera sobre.

 

Ce temps de carême commence le mercredi des Cendres.

 

Le quatrième dimanche de Carême, appelé « dimanche rose » ou « dimanche de Laetare » correspond à la « mi-carême », plus festif. D’ailleurs, son introït « Laetare, Jerusalem … Gaudete cum laetitia », « Réjouis-toi Jérusalem, … Tressaille de joie » évoque cette pause dans la contrition :

Ce dimanche donnait lieu à différents rituels comme le scrutin des catéchumènes, le couronnement des princes… La musique peut alors s’exprimer de manière moins austère ce jour-là.

 

Le dimanche des Rameaux introduit le temps de la Passion. Si l’orgue peut reprendre sa place ce jour-là, c’est pour évoquer l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem. Il pourra alors ne plus intervenir que pour l’accompagnement des chants après la lecture de l’évangile laissant la place au silence pendant l’offertoire et la sortie pour marquer l’entrée du temps de la passion.

 

Le répertoire

Du fait même que l’orgue était muet pendant le Carême, il n’existe que peu de répertoire pour l’orgue pour ce temps liturgique. Mais les luthériens n’ayant pas instauré cette période de jeûne, on trouvera beaucoup de chorals adaptés à ce temps liturgique.

Suivant le répertoire proposé par Marc Meyraud, dans Les grands thèmes de la musique liturgique pour orgue aux Editions Le Solitaire, on peut sérier, et pour exemple, les chorals de la manière suivante (liste non exhaustive !) :

  • Les cantiques de pénitence
    • Ach Gott und Herr
    • Ach Herr, mich armen Sünder
    • Erbam dich mein
    • Wo soll ich fliehen hin ?
  • Les cantiques de foi
    • Durch Adams Fall ist ganz verdebt
  • Les cantiques de confiance
    • Wer nur den lieben Gott
  • Les cantiques de la prière, du comportement des chrétiens
    • Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ
  • Les cantiques sur les commandements
    • Dies sind Heiligen Zehn Gebot
  • Les paraphrases de psaumes
    • Aus tiefer Not schrei ich zu dir

Pour le 4ème dimanche de carême, on mentionnera le seul office complet de carême catholique de Charles Tournemire (l’Orgue Mystique).

 

Et la semaine Sainte ?

Le Jeudi Saint

L’hymne Ubi caritas sur lequel de nombreux compositeurs du XXe siècle ont écrit des pièces d’orgue, Dom Paul Benoit, Jeanne Demessieux, Maurice Duruflé, Jacques Berthier …

Les chorals « pour la sainte Cène » sont aussi de circonstance. Parmi les plus célèbres et abordables, on citera « Jesus Christus unser Heiland » et « Schmücke dich, o liebe Seele » dont il existe de nombreuses versions pour orgue.

 

Le Vendredi Saint

La liturgie catholique n’admet aucune musique instrumentale ce jour-là, même en accompagnement des chants normalement. Inutile donc de chercher un répertoire pour ce jour.

Par contre, chez les Protestants, la musique y est mise en valeur, ne citons que les Passions de Bach et autres. Il y a de nombreux chorals de la Passion.

  • Christe, du Lamm Gottes
  • O Lamm Gottes
  • Herzlich tut mich verlangen
  • O Mensch, bewein dein Sünde groß

 

La veillée pascale

L’orgue ne commence à jouer qu’au début du Gloria. On entre alors dans le temps pascal, mais c’est une autre histoire…

 

Les partitions

On trouvera de nombreuses partitions téléchargeables sur le site IMSLP en recherchant par titre ou par compositeur des pièces de tout niveau sur les thèmes cités plus haut.

 

Didier Adeux,
Organiste à Gaillac et à Lavaur,
membre de la Commission Diocésaine de Musique Liturgique