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Le temps pascal, qu’est ce que c’est ?

Le temps pascal

Nous venons de fêter Pâques, à l’issue d’un long temps de préparation, le Carême. Que se passe-t-il maintenant ?

Nous l’avons déjà dit dans des chroniques précédentes, Pâques est la fête chrétienne la plus importante. Nous y célébrons ce qui fonde notre foi : Christ est ressuscité pour nous sauver ! Alors, comme après toute grande fête, ce peut être difficile, comme on dit, de « redescendre sur terre ». Aussi l’Église nous offre 50 jours pour nous laisser habiter par cette joie de Pâques : c’est ce qu’on appelle le Temps pascal. Ce Temps pascal est comme une dilatation du jour de Pâques, cinquante jours célébrés dans la joie et l’exultation comme si c’était un jour de fête unique ou mieux un grand dimanche comme disait saint Augustin.

50 jours, ce n’est pas trop long ?

En fait, le temps pascal se déroule sur sept semaines, du dimanche de Pâques au dimanche de la Pentecôte. C’est plus long que le Carême qui ne dure que 40 jours. Cette période est jalonnée de temps fort : d’abord, il y a la semaine qui suit Pâques que l’on appelle l’octave de Pâques, puis 40 jours après Pâques, nous célébrons la fête de l’Ascension, et enfin 10 jours plus tard la fête de la pentecôte qui clôt ce temps pascal et nous fait revenir au temps dit ordinaire.

Qu’est-ce que l’Octave de Pâques ?

L’octave de Pâques désigne, dans le calendrier liturgique latin, les huit jours qui suivent la fête pascale, du dimanche de Pâques au dimanche in albis, qui est devenu depuis l’an 2000 le dimanche de la divine Miséricorde institué par le pape Jean-Paul II en 2000. Pendant ces 8 jours, chaque jour est Jour de Pâques, comme en un long dimanche qui se prolonge toute la semaine ! Ces huit (octo en latin) jours sont donc traditionnellement appelés « Octave de Pâques ».

L’Octave de Pâques permet de redire que la Résurrection se prolonge au-delà du jour de Pâques. Durant l´Octave, on célèbre tous les jours la messe, avec les prières du jour de Pâques ; la Préface, notamment, et des passages de la Prière eucharistique. C’est donc une semaine où reviennent les mêmes prières, les mêmes chants. C’est un temps privilégié pour échapper à l’écoulement du temps qui nous asservit tous. Il s’agit de redire et acclamer, encore et encore, pour raviver l´événement du dimanche de Pâques, et rappeler ainsi que la Résurrection se prolonge par-delà la fête pascale.

D’où vient cette pratique ?

La pratique de l’octave religieuse, qui prolonge une fête pendant huit jours, se trouve déjà dans l’Ancien Testament pour la fête de Souccot (fêtes des Tentes ou des Tabernacles) (Lv 23-26), qui célèbre l’aide que les Hébreux ont reçue de Dieu pendant l’Exode.

C’est l’empereur Constantin qui l’a introduite au IVe siècle dans la liturgie catholique. L’octave se pratique aussi pour la fête de Noël. L’octave de Noël se termine avec la fête de Marie, Mère de Dieu le 1er janvier. L’octave donne une solennité particulière à ces fêtes qui sont les plus importantes du calendrier liturgique de l’Église catholique.

Mais le temps pascal est bien plus long que cette octave ?

Oui, l’octave de Pâques ne dure que 8 jours alors que le temps pascal se déploie sur 50 jours. Cette période, instituée au cours du IIIe siècle, se déploie au cours de huit dimanches consécutifs, et forme ainsi une octave de dimanches, une « semaine des semaines », ainsi que la décrivait saint Basile.

Chaque dimanche de Pâques du Temps pascal forme ainsi un seul et unique jour de fête, le jour de la résurrection du Seigneur ! Saint Irénée disait à ce propos que chacun « a la même portée que le dimanche de Pâques ».

Cela signifie que l’Église nous invite à célébrer la résurrection du Christ durant 50 jours. Pourquoi ?

Si l’Eglise nous invite à célébrer la résurrection du Christ sur une période de cinquante jours, c’est pour que le Temps pascal nous aide à approfondir la joie d’être sauvés, et que nous fassions pleinement nôtre la promesse de Jésus : « Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi » (Jean 17, 24)

Ainsi, de Pâques à la Pentecôte, les cinquante jours du Temps pascal célèbrent la présence vivante du Christ ressuscité à nos côtés, dans notre vie et dans notre monde, car, comme nous le dit saint Paul « si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur » (1 Corinthiens 15, 17).

Ainsi, chaque dimanche de ce temps pascal nous invite à découvrir la présence de Jésus ressuscité ?

Oui et petit à petit, ils nous font entrer dans le mystère du Christ par les évangiles qui jalonnent ce temps.

Dans un premier temps, les évangiles retracent les différentes apparitions du Christ, après sa résurrection. Ainsi, chaque année, nous relisons le récit de la découverte du tombeau vide lors de la Vigile pascale, ainsi que l’aveu de foi du disciple “bien-aimé” dans l’évangile de Jean. Le fameux récit de l’incrédulité de saint Thomas est également lu annuellement.

Au troisième dimanche de Pâques, les évangiles diffèrent selon l’année liturgique en vigueur : nous lisons soit l’apparition de Jésus à ses disciples sur la route d’Emmaüs (Luc 24, 35-48), soit le récit de la pêche miraculeuse (Jean 21, 1-19), ou encore le récit du repas du Christ avec ses disciples (Luc 24, 41).

Puis, à partir du 4e dimanche de Pâques, les évangiles apportent une méditation sur la nature du Christ, sur ses commandements et annoncent la Pentecôte :

– au 4e dimanche, nous lisons le discours de Jésus sur le bon Berger : “Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.” (Jean 10, 11-18)

– du 5e au 7e dimanche, nous lisons des passages de l’évangile de saint Jean, qui rappelle les commandements de Jésus : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime” (Jean 15, 9-17) et annonce déjà la venue de l’Esprit-Saint : “Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur, je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira”. (Jean 14, 18)

Le 8e dimanche est celui de la Pentecôte, nous lisons encore saint Jean qui nous révèle les paroles de Jésus concernant la venue du Paraclet, du Défenseur : “Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous.” (Jean 14, 15-16 ; 23b-26)

On peut donc dire que le Temps pascal, c’est encore un chemin de conversion ?

Ce Temps est l’occasion de parcourir spirituellement un chemin de conversion en méditant les différentes apparitions du Christ ressuscité, par la lecture, l’écoute et la méditation des évangiles proclamés les dimanches.

Ces cinquante jours sont aussi un temps de joie et de lumière : d’une part, nous réalisons que la présence de Jésus à nos côtés est bien réelle ; d’autre part, nous sommes déjà dans l’attente d’une effusion de l’Esprit-Saint lors de la Pentecôte. La venue de l’Esprit signe alors la nouvelle alliance de Dieu avec les Hommes et inaugure le temps de l’évangélisation : “Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés.” (Matthieu 28, 16-18) !

Et puis, les dernières paroles de Jésus avant son Ascension attestent de sa présence aimante à nos côtés : “Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde” (Matthieu 28, 20)

 

Marie-Véronique du Pasquier – Responsable diocésaine de la formation