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La quête

Aujourd’hui, nous allons parler d’argent dans l’Église !
Quelles sont les ressources financières de l’Église ?

L’Église catholique assure ses missions grâce à la générosité des fidèles, aux dons des fidèles. On peut citer le denier de l’Église, le casuel, les honoraires de messe et la quête.

Depuis 1905, la première de ses ressources est le Denier de l’Église ou denier du culte. Il s’agit d’une contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur diocèse qui est destinée à assurer la vie matérielle des prêtres. Le Denier n’est pas un don comme un autre. Son sens est lié à la dîme d’Abraham et à l’offrande au temple. Nous pourrions l’appeler la « dîme de gratitude » ou « la dîme au temple ». Jésus a lui-même versé l’offrande au temple et il a signifié toute l’importance de ce que faisait la veuve qui mettait des pièces dans le tronc du temple. Parce que tout nous est donné, nous pouvons à notre tour donner en retour à l’Église, qui est le temple de Dieu. C’est aussi un signe de communion avec tous ceux qui forment l’Église, un signe d’appartenance.

On appelle « casuel » la participation donnée lors d’un baptême, d’un mariage ou de funérailles. Cette contribution permet de participer aux frais généraux de la paroisse et de couvrir les frais occasionnés par l’ouverture de l’église lors de ces célébrations (frais de chauffage ou d’électricité par exemple). Le terme casuel vient de « cas », pour désigner cette offrande que l’on fait au cas par cas, pour des cérémonies bien identifiées.

Enfin, il est possible de faire dire une messe pour une intention particulière. La plus courante est celle de prier pour les défunts, mais on peut aussi prier pour les vivants. L’honoraire de messe est ainsi la somme d’argent fixée par la Conférence des Evêques de France pour assurer cette intention. Bien entendu, si des personnes ne peuvent verser l’offrande préconisée, cela n’empêchera pas de prier à leur intention.

Et puis il y a ce moment de la messe considéré par certains comme banal et par d’autres comme déplacé. Je veux parler de la quête.

Beaucoup de chrétiens, y compris des pratiquants réguliers, comprennent mal le sens de la quête au cours de la messe, estimant qu’elle vient déranger le cours de la célébration. Pourtant sa place est réfléchie et fait sens. Et ce sens est directement lié au moment symbolique où elle se déroule : ni à l’entrée car ce n’est pas un droit d’entrée, ni à la sortie car ce n’est pas une participation libre aux frais, mais au milieu au cœur de la messe.

La quête fait donc partie intégrante de la célébration ?

Oui. Elle recueille et rassemble la participation de chacun à l’offertoire de l’eucharistie. Le geste montre qu’il s’agit de la célébration d’une communauté !

Si nous lisons l’apôtre Paul, nous constatons qu’il a organisé la collecte chaque fois qu’il se déplaçait de communauté en communauté. C’était la pratique juive de la « tsedaka », inspirée par le souci de l’équité entre tous. Ce partage était initialement relié à la foi des premiers disciples de Jésus ressuscité, dans le but de soutenir solidairement l’action de la communauté. Les Actes des Apôtres soulignent le fait que fidèles à la fraction du Pain et à l’écoute de la Parole, les disciples avaient à cœur de mettre leurs biens en commun, c’est-à-dire de participer aux besoins des autres.

« Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette de côté ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin que l’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons » (1Cor 16.2)

La quête est donc bien un acte réfléchi effectué à la fois pour Dieu et pour les autres ?

Bien sûr, la quête est une ressource vitale pour votre paroisse qui sert à couvrir les frais de fonctionnement comme le chauffage, l’électricité, le fleurissement de l’église ou les différentes activités pastorales. Mais elle est bien plus que cela.

Au-delà de l’indispensable solidarité matérielle, la quête a aussi, par sa place dans la liturgie, une forte dimension spirituelle. La quête se fait à l’issue de la prière universelle, au moment de la présentation des donc (offertoire). Notre aumône nous rappelle la grande aumône que le Christ nous fait par le don de sa vie dans le sacrifice eucharistique qui est le sacrifice de la croix. Elle nous rappelle aussi que l’on n’est jamais à la messe en simple spectateur d’un mystère qui se trame sans nous. Les quelques euros que nous jetons dans la corbeille manifestent l’offrande que nous faisons de nous-mêmes à Dieu. Tous les fidèles s’unissent en effet au Christ qui s’offre à son Père. Telle est l’eucharistie : le sacrifice de toute l’Eglise, comme le proclame précisément le prêtre célébrant juste après la quête. « Que l’Esprit saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire ! »

La quête est donc un acte liturgique ?

Oui, car elle est associée à l’offrande du pain et du vin pour l’eucharistie. L’offrande des fidèles pour les pauvres et l’Église lors de l’eucharistie s’inspire de la générosité du Christ qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2 Co 8,9). Il permet aux fidèles de participer ainsi, par un geste concret de don, au don du Christ pour notre salut et le salut du monde.

La Présentation Générale du Missel Romain le dit clairement à plusieurs reprises. Le n°73 présente la préparation des dons mentionne le pain et le vin qui deviendront le corps et le Sang du Christ qui sont déposés sur l’autel et ajoute « Puis on apporte les offrandes : faire présenter le pain et le vin par les fidèles est un usage à recommander (…); Même si les fidèles n’apportent plus, comme autrefois, du pain et du vin de chez eux, ce rite de l´apport des dons garde sa valeur et sa signification spirituelle. De l’argent ou d’autres dons au profit des pauvres ou de l’Église peuvent être apportés par les fidèles ou recueillis dans l’Église ; on les dépose à un endroit approprié, hors de la table eucharistique ».

Lors de l’eucharistie, on s’offre surtout soi-même à Dieu, avec ce que l’on est, avec ses ressources, conscient que tout vient de lui et va à lui. De ce fait, c’est à chaque célébration eucharistique que la quête devrait trouver sa dimension d’offertoire librement assumé dans la foi et dans la charité, avec le désir conscient et volontaire de contribuer aux multiples besoins de la communauté, laquelle est organisée au service de tous, et qui a besoin de moyens pour assumer ses multiples tâches.

Finalement on peut dire que la quête est un geste liturgique important. Comment s’y préparer ?

La quête est donc explicitement et intimement un geste liturgique. Comme le pain et le vin, elle se prépare avant la messe. Elle est participation active à la célébration eucharistique, source et sommet de la vie chrétienne. Il nous faut donc préparer notre offrande avant la messe, de la même façon que le pain et le vin sont prévus avant la célébration. Il faut aussi nous souvenir que par notre offrande lors de la quête, nous nous associons à l’action du Christ qui s’offre à son Père dans ce geste de la dernière Cène. Notre participation se joint à celle des autres

membres de la communauté assemblée et à celle du pain et du vin déposés sur l’autel. Tous ces fruits de la création et du travail des hommes deviennent offrande eucharistique.