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1 an à Jeunesse Bonheur : Antoine, JL toulousain, raconte !

À la suite de Jeunesse-Lumière à Pratlong, la communion Jeunesse-Lumière comprend d’autres écoles: les Enfants de la Lumière à Lodz en Pologne, les Sentinelles du matin de Pâques à Florence en Italie et Jeunesse Bonheur à Ouidah au Bénin.

L’année dernière, l’école Jeunesse Bonheur a accueilli pour la première fois un JL (France) comme aîné JB (Bénin) : Antoine, toulousain, après avoir fait Jeunesse Lumière, est parti faire une  2ème année au Bénin !  

Dès l’arrivée dans ce pays, il a été frappé par le sens de la famille, de l’hospitalité et du respect. Touché par la joie des enfants, il a aussi été bouleversé par la pauvreté.

Concernant l’école, il a  retrouvé un univers un peu plus familier en ayant vécu la même chose l’année précédente à Jeunesse-Lumière. Deux Françaises venues avec Fidesco étaient aussi présentes durant 6 mois pour aider. C’est donc à Ouidah, où se trouvent les locaux provisoires de l’école prêtés par le diocèse, qu’a débuté l’année avec l’accueil de 15 jeunes le 24 septembre 2019.

Les sessions de formations sont rythmées par la vie de prière de la communauté. Les cours sont donnés par un formateur qui peut être prêtre, religieux ou laïc, et sont répartis sur une semaine. Les jeunes apprennent aussi la fabrication de jus de fruits ; le travail agricole, la production de  miel et de pâtisseries, ainsi que la confection de chapelets permettent d’assurer des revenus ponctuels et une aide pour l’alimentation.

 

 

Le mois d’octobre a été assez intense du fait de la préparation de la fête des 5 ans de l’école qui a eu lieu le 26 octobre. Un évènement important car il inaugura le premier bâtiment définitif: l’hôtellerie, la location de cette salle pouvant ensuite aider au financement de la suite du chantier. Ce fut une belle célébration avec l’archevêque de Cotonou et une vingtaine de prêtres.

 

Antoine est bien visible au dernier rang !

Premières missions en novembre : répartis en trois fraternités de dix, les joeunes partaient deux semaines sur deux lieux.Antioine est ainsi d’abord allé en mission sur la paroisse Saint Antoine de Padoue d’Agouna (Abomey), dans un village très pauvre sans électricité : « Durant cette semaine nous allions surtout rejoindre les gens là où ils étaient, à travers des visites aux malades et dans les maternités, des temps de partages avec les élèves des écoles alentour, mais aussi des rencontres avec les différents groupes engagés dans la vie paroissiale. Certains nous invitaient même à venir parler avec leurs salariés pendant les horaires de travail. »

 

Groupe de couturières

Bilan : il en était surtout ressorti le soutien des JB au ministère du prêtre qui gère seul sept clochers, et aussi la nécessité d’un dialogue inter-religieux vu l’abondance des sectes et des animistes avec la question du vaudou.

La deuxième semaine se passa dans le centre psychiatrique Saint Camille de Tokan (Cotonou), sauf pour Antoine qui développa les symptômes du paludisme et dut être soigné.

Vers la grande fête de Noël : « La vie a ensuite repris son cours, les jeunes ont pu suivre un cours sur la vie de la mère de Jésus, et un cours de communication. Le 24 au soir, nous nous dirigions silencieusement vers une église voisine, celle des soeurs de la léproserie. Un grand feu sur le parvis et beaucoup de louange, avec la messe suivie d’une procession. Puis le 25 décembre il y eut le partage des cadeaux fabriqués les uns pour les autres. « Un Noël inoubliable ! » disait Blandine.

Un début 2020 bien rempli avec les cours, et des WE d’accueil de groupes de jeunes.  À noter, l’animation d’une belle veillée française le 25 janvier, avec déguisements en chevaliers, etc.

Le clou du mois de février : la participation au pélé diocésain dans la ville de Dassa-Zomé, avec plus de 5000 jeunes du diocèse !

 

Pélé diocésain

 

Puis ce furent les 2e missions :
« Ma fraternité et moi-même sommes partis sur Tohwé (Porto-Novo), dans une communauté des Petites sœurs des pauvres : nous avons aidé les soeurs dans leurs tâches quotidiennes au service des personnes âgées. C’était ponctué par des missions externes dans la rue et dans 2 collèges. »

La deuxième semaine se déroula à Akpakpa Dodomè (Cotonou) sur la paroisse Christ Roi de Enagnon : elle se composa essentiellement de visites à domicile, des paroissiennes guidant les JB dans les rues à la rencontre des gens.

Cette semaine a été raccourcie d’un jour à cause du corona… Antoine a décidé de rester au Bénin.

Pendant le confinement : 

« Une fois tous rentrés à l’école, nous avons décidé avec les pères de maintenir l’école ouverte le plus longtemps possible.
Étant donné qu’en mission, nous avions été beaucoup en contact avec de nombreuses personnes, nous avons d’abord démarré par deux semaines de confinement entre nous dans le respect des gestes barrières et des mesures préventives du gouvernement tout en coupant les contacts avec l’extérieur.

 

Retour de mission avec distanciation…

Puis à la fin de ces deux semaines, nous avons pu démarrer la Semaine Sainte précédant Pâques comme si de rien n’était, puisque personne n’avait contracté la maladie durant cette période de confinement intra-scolaire.

Nous avons cependant gardé les portes de l’école closes en refusant les invités et en choisissant de passer les congés de Pâques dans l’école. »

 

«Cette fête de Pâques, raconte Charlotte, m’a vraiment fortifiée dans ma foi et donné une joie ainsi qu’une paix intérieure que je n’avais jamais ressentie avant.
C’est la manière dont la liturgie était vécue, qui m’a le plus touchée, c’était conforme à ce qui est écrit dans les saintes Écritures.
Chaque moment était pour moi vraiment unique et spécial. Le Christ est ressuscité ! »

 

Feu de Pâques

Dans les différentes mesures prises à cause du corona pour maintenir l’école ouverte jusqu’à la fin, il y eut l’annulation du retour en famille pour la semaine de congés de Pâques. « Nous sommes donc tous restés au sein de l’école pour cette semaine de vacances où nous avions essayé de réorganiser le programme habituel pour que chacun puisse se reposer le mieux possible.

La vie a repris ensuite. Au troisième trimestre les jeunes ont pu avoir 5 sessions de formations : entreprenariat, bioéthique, leadership, pneumatologie (cours sur l’Esprit Saint) et philosophie.
Deux sessions ont dû être annulées car des professeurs étaient bloqués dans d’autres pays.
Le père Cyrille a réussi à transformer ce problème en opportunité.
En effet c’était la saison des mangues, et il en pleuvait à ne plus savoir qu’en faire.
Nous avons donc profité de notre temps libre pour fabriquer des confitures, sirops et jus de mangues qui ont mieux fait connaître l’école.
Nous avions beaucoup de commandes.

Ces activités étaient entrecoupées par des veillées régions/pays.
Nous en avons eu de nombreuses dans les régions du Bénin aux cultures très différentes : le nord qui est plus pauvre avec un accès à l’eau plus faible, la région d’Abomey qui est celle des grands rois aux beaux palais et aux nombreuses femmes, et le sud qui est plus riche grâce aux cultures de cotons, à la pêche et au commerce maritime. Nous avons aussi eu les veillées Congo, Cameroun et Ghana. J’ai pu entendre d’incroyables histoires de querelles de territoires, de rites, de sorcellerie, etc. »

Les troisièmes missions ont dû être annulées à cause du confinement extérieur. Cependant le 11 mai des classes d’examens ont pu retourner étudier (CM2, 3e et Terminale) et il y eut la réouverture des séminaires.

Les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte à Jeunesse Bonheur ont été belles.

Et l’année JB s’est conclue par une messe célébrée le 12 juin par Monseigneur Agabanou, évêque de Lokossa.
Antoine a pris le vol du retour le 17 juin.

 « Antoine a brillamment réussi sa mission d’aîné au Bénin, déclare le P. Cyrille Miyigbena, responsable de l’école Jeunesse Bonheur. Que ce séjour l’ait transformé humainement et spirituellement, il n’y a pas besoin de le démontrer.

Nous remercions tous ceux qui l’ont soutenu dans son projet et sa mission au Bénin. Merci à tous les donateurs qui lui ont permis de réaliser son rêve missionnaire et qui, par ricochets, ont contribué à la vie de l’école Jeunesse Bonheur en sa sixième année.

Que le Seigneur vous bénisse et qu’Il vous le rende au centuple. 

Comme Antoine, venez nous voir au Bénin ! »

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[ Nouvelles et photos : Antoine Cléry ]