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Retable de sainte Émilie de Villeneuve

Le retable réalisé par Sœur Mercedes, moniale de l’Abbaye Sainte-Scholastique de Dourgne, retrace la vie de sainte Émilie de Villeneuve, de sa vocation aux débuts de la congrégation des Sœurs de l’Immaculée Conception.

Jeanne-Émilie de Villeneuve est née le 9 mars 1811 à Toulouse, et reçoit le baptême le 11 mars à la Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. La vie de la famille se passait entre Toulouse l’hiver et Hauterive l’été. Mais la santé fragile de la maman les obligea à s’établir définitivement à Hauterive. Là, Émilie a vécu son aventure avec Dieu dans une discrétion absolue que rien n’a ébranlée ; pas même le décès de sa maman en 1825, ni celui de sa sœur Octavie en1828. Au contraire, son projet a mûri et a pris un nouveau tournant : la fondation d’une congrégation.

La vie de sainte Émilie en 10 bas-reliefs

Les bas-reliefs de ce retable expriment des moments-clés de la vie de sainte Émilie de Villeneuve.

Au centre du retable, la statue de sainte Émilie en marche, revêtue de bleu et blanc (couleurs de la Vierge), tenant d’une main le pain et de l’autre le livre, symbole de la Parole de Dieu. Ce sont symboliquement les dominantes de sa spiritualité : Dieu et les pauvres… De la Parole au pain ou du pain à la Parole se dégage toute une dynamique qui met en mouvement pour aller « là où la voix du pauvre appelle ». C’est la raison pour laquelle Émilie parle indistinctement d’une consécration à Dieu et aux pauvres. Elle ne peut concevoir donner le pain sans « donner Dieu ». Tout ceci se résume dans la réciprocité de ces deux mots : contemplation-action.

Dernière victime de l’épidémie du choléra, Émilie de Villeneuve meurt à Castres le 2 octobre 1854, laissant le »feu » de son charisme à ses sœurs.

Le 5 juillet 2009, elle est béatifiée par le pape Benoit XVI et le 17 mai 2015, le pape François la canonise. Elle est fêtée le 3 octobre.

Le château de Hauterive

Situé à 5 kilomètres de Castres, on y arrive aujourd’hui par la route de Castres à Labruguière (D60).

La simplicité des lieux reflète l’esprit dans lequel toute la fratrie de quatre frères et sœurs a grandi. Dans ce château, la fratrie écoutait les récits d’aventures et de voyages de leur père, le Comte de Villeneuve. C’est aussi ici qu’Émilie fit ses expériences profondes de rencontre avec Dieu lors de sa première communion ; avec le destin à travers les décès successifs de sa mère et de sa sœur Octavie ; avec les pauvres qu’elle a côtoyés dans le village.

Ce lieu très cher à Émilie porte le secret du processus de maturation de sa foi et de sa vocation. Au moment de le quitter pour réaliser son projet de vie religieuse, elle dira douloureusement : « Bientôt, il faudra quitter tout cela ! Quand la nature y pense elle s’afflige car ces lieux me sont chers : mais quand la grâce se fait sentir, je voudrais les aimer encore plus pour ajouter à mon sacrifice. Oh ! Qu’il me tarde de partir… »

La table de pierre

Elle se trouve encore aujourd’hui dans le parc du château, à droite du domaine. Ce lieu est le « témoin » de l’aveu d’Émilie à son père :

« Père, c’est pour Dieu que je vous quitte. Je veux aller servir les pauvres et les malades chez les Sœurs de la Charité.»

La table est le lieu où l’on partage et discerne les grands moments de la vie, les projets et les rêves. C’est aussi le lieu où on fait les options courageuses qui engagent toute la vie et qui peuvent impacter la société. Pour Émilie, ce fut le projet d’entrer chez les Sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul.

Notre-Dame de la Platé

Cette église fait partie des lieux marquant des origines des Soeurs de l’Immaculée Conception de Castres.

C’est ici qu’Émilie a prononcé ses vœux le 8 décembre 1836, avec deux compagnes,et par conséquent fondé la congrégation.

Elle prit le nom de Sœur Marie et les deux autres Sœur Françoise (Élisabeth Boudet) et Sœur Joséphine (Honorine Rigaud).

La première communauté de Sœurs bleues s’établit rue Tolosane, non loin de l’église de Notre-Dame de la Platé. Elles y commencèrent l’atelier de couture, la visite des malades et des prisonniers.

L’ouvroir, ou atelier de couture

Il a commencé en la fête de saint Joseph, le 19 mars 1837. Les sœurs passèrent près de 3 mois dans le silence et la retraite à préparer l’ouverture de cette œuvre : ce temps de silence et de prière avait pour but la recherche de la volonté de Dieu.

Émilie désire vivre en cohérence avec la grâce singulière qu’elle a reçue et rester fidèle au projet de Dieu sur l’Institut. Elle écrit : « Nous avons besoin des lumières du Saint-Esprit pour faire tout selon la volonté de Dieu. Voilà l’ancre dont nous ne devons jamais nous écarter ».

Cet atelier reste le symbole de ce que doit être notre vivre ensemble : tisser des liens d’unité et de fraternité dans la diversité.

La maison d’accueil
le Refuge et la Préservation

Cette oeuvre, suggérée par M. de Barre et fondée en 1846 est celle qui a vraiment inspiré et orienté la fondation de la Congrégation. Elle est à la fois belle et délicate car elle avait pour mission d’accueillir des jeunes filles sorties de situations à risque pour les préserver du pire.

Le son de la cloche annonce l’arrivée d’une jeune fille. Émilie vient alors elle-même l’accueillir et, par un baiser, lui témoigne de son affection. Aujourd’hui, ces mêmes locaux existent, rue des Porches. Ils continuent d’assurer la mission de protéger les personnes vivant avec un handicap et de leur offrir les chances d’être aimées et reconnues par la société.

Une manière d’être tendresse de Dieu pour les blessés de la vie.

Le port de Brest

Émilie a toujours eu à cœur de faire connaître Jésus Sauveur à des âmes qui n’auraient jamais eu ce bonheur. Dès que l’occasion lui fut offerte par les Pères du Saint Esprit, elle a préparé quatre sœurs et les a accompagnées elle-même jusqu’à Brest où les Sœurs devaient voyager à bord du bateau surnommé l’Infatigable.

Les sœurs embarqueront le 24 décembre 1847 pour débarquer en terre sénégalaise le 11 janvier 1848. En août 1849, elles arrivent au Gabon. Depuis, les sœurs de l’Immaculée Conception de Castres œuvrent en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale.

En 1905, un autre vent souffle violemment sur toute l’Église. Il propulse la congrégation vers l’Espagne, l’Italie et l’Amérique latine. Toujours à l’écoute du « Bon vent », elle essaime aujourd’hui en Asie.

La Vierge Marie

Émilie avait une profonde et tendre dévotion pour Marie. Elle l’a même nommée première et perpétuelle supérieure générale de l’Institut.

Toute petite déjà et privée très tôt de sa propre mère, elle s’est jetée dans les bras de Marie, sa mère du Ciel. C’est auprès d’elle qu’elle méditait les grandes décisions de sa vie.
Et quand le moment fut venu d’annoncer à son père sa décision, Coraly, son amie fidèle témoigne : « Elle s’agenouilla encore devant une petite statue de la Sainte Vierge, qui depuis longtemps recevait la confidence de tous ses secrets, et elle lui demanda avec ferveur sa protection et son appui. »

Le profond et intime amour d’Émilie pour Marie explique qu’elle plaça le futur Institut sous sa protection.

Le 15 août 2021, Monseigneur Jean Legrez a béni le retable réalisé par Sœur Mercedes, en présence de religieuses de l'Immaculée Conception et d'une assemblée nombreuse.