Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Ascension

Voici 40 jours que nous avons célébré la fête de Pâques ; nous sommes toujours dans ce temps pascal et voici la fête de l’Ascension

Située entre Pâques et la Pentecôte, c’est-à-dire entre la résurrection du Christ et la venue de l’Esprit Saint sur le groupe des apôtres, l’Ascension ne peut être comprise qu’en lien avec ces deux évènements. L’Ascension fait partie du déploiement inouï de Pâques : par sa mort et sa Résurrection, le Christ a sauvé l’homme qui, à sa suite, est désormais appelé à rejoindre Dieu pour vivre dans sa gloire. La fête de l’Ascension, célébrant l’entrée du Christ dans la gloire de Dieu, est une des principales fêtes chrétiennes, qui s’inscrit dans le prolongement de Pâques et annonce la Pentecôte, dix jours plus tard. Le jour de l’Ascension, la couleur des vêtements liturgiques (que porte le prêtre) est le blanc, couleur de la fête, de la lumière et de la joie.

Que célèbre cette fête ? 

L’Ascension est relatée par l’évangile de Marc (chapitre 16, verset 19), l’évangile de Luc (chapitre 24, verset 51) et le livre des Actes des Apôtres (chapitre 1, versets 6-11). Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, quarante jours après Pâques, Jésus apparaît une dernière fois à ses disciples et leur annonce : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre ». Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. L’évangile de Luc précise quant à lui que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie ». 

Ainsi s’achève le temps des rencontres du Ressuscité avec ses disciples. Cependant, selon sa promesse, Il sera toujours avec eux, mais d’une autre façon, dans une présence intérieure : ils ne le verront plus de leurs yeux. Le Christ n’est plus visible, mais il n’abandonne pas ses disciples. Il leur promet la venue de l’Esprit à la Pentecôte. Désormais, les disciples devront « croire sans voir », ou plutôt « croire parce qu’ils ont vu » (Jn 20, 30-31). C’est sur leur témoignage crédible que nous fondons notre foi. 

La fête de l’Ascension célèbre donc la montée de Jésus vers Dieu son Père. Elle est fêtée en France le jeudi de l’Ascension, quarante jours après Pâques. Mort et ressuscité, il quitte ses disciples tout en continuant d’être présent auprès d’eux, mais différemment. Il promet de leur envoyer une force, celle de l’Esprit-Saint. 

Pourquoi 40 jours après Pâques ? 

Et bien, si on parcourt la Bible, le nombre de 40 est très présent. Dans l’Ancien Testament, le déluge a duré 40 jours et 40 nuits (Genèse 7,12). Après avoir tué un Égyptien, Moïse s’est enfui à Madian, où il a passé 40 ans à garder des troupeaux dans le désert (Actes 7,30). Ensuite, il a passé 40 jours et 40 nuits sur le Mont Sinaï (Exode 24,18) et intercédé pour Israël pendant 40 jours et 40 nuits (Deutéronome 9.18, 25). Les Israélites ont erré 40 ans dans le désert (Deutéronome 8,2-5). Israël a été asservi aux Philistins pendant 40 ans avant que Samson ne les délivre (Juges 13,1). Goliath a provoqué l’armée de Saül pendant 40 jours avant que David ne vienne le tuer (1 Samuel 17,16). Dans le Nouveau Testament, Jésus a été tenté au désert pendant 40 jours et 40 nuits (Matthieu 4,2). Jésus est monté au ciel 40 jours après sa résurrection (Actes 1,3). En fait, dans tous ces exemples, après les 40 jours ou les 40 ans, un nouveau départ se produit : un retour vers Dieu, une conversion, un changement dans le mode de présence. Cela nous dit finalement que la rencontre avec Dieu se prépare et qu’un temps de retraite et de silence peut nous y aider. Finalement, on pourrait dire que 40 est le nombre de la foi : c’est le temps de l’épreuve, de la préparation, de l’ascèse, le temps qu’il faut pour approcher Dieu, se convertir et faire appel à sa miséricorde. 

Qu’est-ce que l’Ascension dit pour nous, qui n’avons pas vu le Christ de nos yeux ?  

En fait, la liberté des chrétiens passe par une prise de distance de la part du Christ. « Il est bon pour vous que je m’en aille », dit Jésus (Jean 16,7). Lui qui ne se laisse pas posséder ni étreindre ne s’impose pas davantage : il laisse ses disciples libres de croire, et donc d’aimer véritablement car librement. 

Mais cette absence est en même temps forte d’une promesse et d’une invitation à la mission : « vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». 

Il ne s’agit pas de rester les yeux levés vers le ciel. « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?  » (Ac 1, 11) s’entendent dire les apôtres : l’Ascension du Christ est aussi un appel à un plus grand engagement dans le monde pour porter la Bonne Nouvelle, un appel à la responsabilité. C’est aux chrétiens désormais d’être témoins du Christ ! Le mystère de l’Ascension signifie que le temps des témoins commence, le temps de l’Eglise. Sans Ascension, pas d’Eglise. Jésus va rendre ses disciples et apôtres définitivement capables de porter témoignage. Désormais Pierre va parler et enseigner avec autorité comme Jésus, de même que Paul. 

Finalement, ce n’est pas un départ triste ? 

Non, les disciples étaient tristes avant, quand ils ne comprenaient pas le sens des événements de Jérusalem, quand ils ne comprenaient pas que le Messie devait souffrir pour entrer dans la gloire, surtout tant qu’ils n’avaient pas compris que Jésus devait monter vers le Père pour envoyer l’Esprit. Mais une fois que cela sera compris, une fois que l’Esprit Saint sera venu éclairer leur cœur, alors ils resplendiront de la joie divine. 

Finalement, la fête de l’ascension marque un nouveau mode de présence du Christ ? 

Croire que le Christ ressuscité est entré dans la gloire est un acte de foi. L’Ascension est source de liberté : loin de s’imposer aux hommes, Jésus les laisse libres de croire, et donc d’aimer véritablement. Jésus ne cesse d’inviter les hommes à le suivre : dans la foi, ils doivent apprendre à lire les signes de sa présence et de son action, en particulier dans la célébration des sacrements, notamment l’Eucharistie, mais aussi dans sa Parole, son Peuple, ses ministres (évêques, prêtres, diacres)… 

Pour les croyants, monter aux cieux c’est rejoindre Dieu et vivre en son amour. Ici, nulle question de magie ou d’action spectaculaire. À propos du Ciel, le Catéchisme de l’Eglise catholique parle de « l’état de bonheur suprême et définitif ». Jésus ne s’est pas éloigné des hommes mais maintenant, grâce à sa présence auprès du Père, il est proche de chacun, pour toujours. 

Marie-Véronique du Pasquier – Responsable diocésaine de la formation