Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Noaillac : église Notre-Dame

Ce coin de terre du secteur de Labruguière englobé dans la commune de Boissezon était inscrit au cadastre par « secteur Notre-Dame », du nom de la paroisse. C’est 1928, après son indépendance administrative par sa séparation de Boissezon que ce secteur cadastral devint commune de Noailhac. Les limites de la commune sont celles de la paroisse qui existe depuis plus de 1000 ans.

Noaillac 1

L’église Notre-Dame qui encore de nos jours n’est pas sise au milieu de l’agglomération, mais à quelque distance dans une prairie délimitée par une partie de la rue Notre-Dame, par la rivière Durenque et le ruisseau Ganoubre ; elle a le particularisme d’être entourée par le cimetière, lieu de recueillement pour le dernier repos, mais plein de vie à l’approche des offices.

Les murs de base du clocher et du sanctuaire dénotent la plus haute antiquité, la voûte en bois a été certainement incendiéé ou détruite , puis reconstruite plus tard dans un autre style.

Il apparaît que l’église ait trouvé son architecture actuelle vers 1884. Dans cet édifice nous observons du style roman et du gothique. Tout le reste date du XIXe siècle : clocher (1863), sacristie (1873), sanctuaire et chapelle (1884 et années suivantes) (ADT, O 2).

La nef plafonnée a certainement été réalisée après un incendie,(elle l’était en 1771 [1]. Cette voûte en bois de forme carénée, faite en planches avoisinant les 2,5 cm fixées par des clous forgés, est polychrome ; y sont représentés en médaillons les disciples, les apôtres, les évangélistes, la Sainte Famille ainsi que différentes étapes du début de la vie de Jésus. Ce type de plafond peint sur bois est très rare dans la région. La réalisation de ces peintures est, sans doute, due au peintre A. Céroni.

Noaillac 2

Cette nef est longue de 18,65 m et large de 8,50 m et conserve encore, de 5,50 en 5,50 m à partir du chœur, trois colonnes engagées semi-cylindriques terminées par de très frustes chapiteaux inachevés (rendus inutiles par l’absence de voûte) à corbeilles arrondies décorées de deux rangées superposées de grêles languettes ou feuilles d’eau et reposant sur des bases polygonales. Si on y ajoute une petite fenêtre à l’arc en accolade percée dans le mur occidental au-dessus du porche et la naissance d’un arc de voûte de style ogival dans la sacristie, c’est ce qui dans cet édifice rappelle le style gothique.

Noaillac 3

Le portail rural [2], est un des rares témoignages de l’art roman dans le pays castrais ; il est situé au milieu du mur occidental du monument et sert de base au clocher. Il est le seul vestige de l’église romane qui a précédé l’édifice actuel. Pour des travaux de ravalement (octobre 2004), a été mis à nu le mur de la façade occidentale : sont apparus les vestiges du toit du porche, qui précède le portail et sur lequel s’élève le clocher ; ce porche est donc antérieur à la construction du clocher en 1863. C’est ce porche qui a permis que le portail soit abrité des intempéries.

M. Maurice Greslé-Bougnol : [3] « Son ordonnance est simple : elle comporte trois voussures de bonnes pierres appareillées, les deux premières très légèrement brisées et la troisième, qui encadre directement l’ouverture de la porte, en plein cintre. L’angle apparent de cette dernière voussure est adouci par un large chanfrein, celui des deux autres est vif, par contre elles seules portent une ornementation discrète : pour les voussures du milieu, trois rangs superposés de demi pointes de diamant qui courent sur tout le tiers externe de la voussure, s’appuyant à l’intrados de la précédente. Celle-la est décorée sur son tiers externe , d’une rangée de palmettes nervées à cinq lobes inscrites dans des cercles très légèrement oblongs. Cette doublure s’adosse à la moulure d’archivolte sans autre ornementation. Au sommet, c’est a dire à la brisure, la saillie de l’archivolte supporte une petite console en forme de tronc de pyramide renversé, ornée elle-même de palmettes et servant de socle à une statuette de bois polychrome représentant la Vierge et l’Enfant et qui ne paraît pas très ancienne. »

Noaillac 4

À l’intérieur de l’édifice, on peut également admirer une chaire en bois qui porte, sculptés sur son tablier, quatre personnages représentant les quatre évangélistes.

Dans le chœur, se trouve un lutrin du XIXe siècle [4]. C’est un modèle très caractéristique de l’époque : un pupitre constitué d’un aigle aux ailes déployées, ses serres reposant sur une sphère.

De chaque côté du chœur, adossées au mur, sont installées des stalles qui dénotent de la position de la paroisse de Notre-Dame sur celles de Saint-Salvy, Saint-Jean Baptiste (Saint-Eutrope) de Boissezon, Saint-Michel de Payrin et Sainte-Madeleine d’Augmontel. S’y trouve aussi une stalle en bois sculpté.

La Sainte Table et les fonds baptismaux en marbre proviendraient de l’ancien couvent bénédictin de Castres.

Les vitraux

Noaillac 5

Dans l’abside, sur l’arrière de l’autel une verrière dans laquelle sont représentés, côté gauche, Marie, tenant son fils Jésus sur ses genoux et en arrière plan un personnage de couleur, tenant à sa main gauche un bâton de berger se terminant en forme de croix en sa partie haute.

Côté droit, Jésus sur la croix, au pied de laquelle se trouve sa mère Marie ; fixée sur cette croix au dessus de la tête du Christ se trouve une tablette en bois sur laquelle est inscrit INRI.

L’original de cette tablette en bois sur laquelle serait peinte, en rouge sur fond blanc, de droite à gauche, l’inscription en hébreu, en grec et en latin : « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » serait conservé dans l’église Sainte-Croix de Jérusalem, à Rome.

Détail de la verrière du chœur

En haut du vitrail, à l’intérieur du sommet de l’ogive de la verrière et au sommet intérieur des deux vitraux latéraux un médaillon représente, en vitrail, le Sacré Cœur de Jésus.

- Abside : sur le côté gauche, un vitrail, (don de M. le Marquis de Boisséson) représente saint Paul (Sanctus Paulus ).
Sur le côté droit, un vitrail, don de la famille Nayral représente saint Pierre (Sanctus Pétrus).

Noaillac 6

À hauteur du chœur, coté gauche, sainte Cécile, représentée dans un vitrail, don de M. le comte de Boisséson.

Toujours dans le chœur, au dessus de la porte de la sacristie un vitrail (don de M. Barthe Guillaume, ancien curé de Noailhac) représente saint Guillaume.

Ce vitrail n’apparaît pas dans toute sa luminosité, ce qui est dommage, car son côté extérieur donne sous la toiture de la sacristie.

Dans la verrière située sur le côté de la nef latérale gauche, dans la chapelle Saint-Joseph un médaillon, situé à l’intérieur du sommet de l’ogive et pris entre le sommet intérieur de la partie supérieure des deux vitraux, représente saint Joseph tenant dans sa main une fleur de lys.

Toujours dans cette nef latérale gauche, mais dans la chapelle des fonds baptismaux, au dessus d’un autel voué au Christ Roi se trouve également une verrière avec deux vitraux surmontés d’un médaillon en vitrail.

Côté nef latérale droite, dans la chapelle dédiée à la Vierge Marie se trouvent également deux vitraux surmontés à leur partie supérieure et sous la partie inférieure de l’ogive de cet ensemble formant une verrière, un médaillon en vitrail à l’effigie de Marie.

Toujours nef latérale droite, chapelle Sainte-Thérèse, il y a également une verrière identique a celles des autres chapelles, mais le médaillon représente le visage de la vierge Marie.

Les statues

Placée sur un socle au dessus du tabernacle du Maître Autel, la Vierge Marie représentée dans le mystère de l’Assomption mise en place le 14 janvier 1911 a été déplacée récemment.

Noaillac 7

- Dans le chœur,
bas côté gauche : les statues de sainte Germaine, mise en place à l’occasion du jubilé de 1875, et de saint François d’Assise.
bas côté droit : les statues de sainte Jeanne d’ Arc bénie le 17 mai 1922 (don du baron Michel de Boisséson), et saint Jude.

Dans la chapelle située dans la nef latérale gauche la statue de saint Joseph est placée sur l’autel de la chapelle qui lui est dédiée. Toujours dans cette chapelle, accrochée au mur la statue de saint Michel, archange.

Dans la chapelle des fonds baptismaux posée sur un tronc destiné à recevoir les offrandes, la statue de saint Antoine de Padoue et une statue représentant le Christ-Roi.

Noaillac 8

Lorsque nous entrons dans l’église par la porte de service qui donne accès à la nef latérale gauche une statue représentant Marie pleurant son fils Jésus à la descente de la Croix, c’est une Piéta qui servait, de 1919 à 1922, de monument en souvenir des morts de la Grande Guerre (14-18) ; elle se trouvait dans la nef principale de l’église, adossée au pilier de séparation des chapelles latérales droites.

Elle a été déplacée lorsque l’abbé Gros a fait ériger le monument aux morts à l’extérieur de l’édifice.

Dans la nef latérale droite la statue de Marie, avec l’Enfant Jésus dans ses bras posée sur un socle accroché au mur au dessus d’un autel en marbre blanc de belle facture. Dans cette chapelle dédiée à la Vierge Marie la statue de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Polychromies de la nef centrale

Sur cette voûte, de la partie abside et chœur jusqu’à la tribune sont peints dans des médaillons avec encadrements « trompe l’œil » des visages représentant les disciples de Jésus et diverses scènes du début de l’histoire du christianisme.
Au centre, un de ces médaillons semble mettre en scène la Sainte Famille, il est accompagné, côté gauche de deux médaillons : un représente l’Annonciation, l’autre la Nativité. Sur le côté droit, également deux médaillons , représentant l’Épiphanie et la Présentation de Jésus au Temple.
On peut également admirer les portraits des quatre évangélistes etdes apôtres.

 Une parenthèse pour indiquer que la statue que l’on appelle couramment « la Vierge de la Beelloterie’’ représentant la Vierge de Lourdes a été mise en place en 1876, don de Mme la Marquise de Boisséson.

Notre-Dame de Noailhac était aussi connue par les deux pèlerinages qui s’y déroulaient bien avant 1632, ils avaient pour vocation première de protéger de la peste. Le premier avait lieu le lundi de Pâques pour remercier le Seigneur de n’avoir pas été atteint de ce mal. Le second le 16 août jour de la saint Roch, pour implorer sa protection contre toutes les pestes et leurs contagions. Le temps passant, la peste disparue ces pèlerinages ont été lentement oubliés.

D’après André-Jean Blattes – Photos JJMH et A.-J. Blattes

Labruguière

———————————————————————————————————————-

[1] PV de visite pastorale. ADT, E1072

[2] Portail inscrit à l’Inventaire sommaire des Monuments historiques 1972

[3] Dans le Bulletin de la SSABLT, pp. 672 à 679 -1958

[4] Lutrin inscrit à l’Inventaire sommaire des Monuments historiques, 1984