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Notre-Dame de la Brune

C’est à deux kilomètres environ du village de Roumégoux, que se dresse la modeste chapelle de Notre-Dame de la Brune, entourée d’arbres et contre laquelle s’étend un petit cimetière garni de cyprès.

Le nom est dû, semble-t-il, à la couleur de la statue primitive en pierre dure, au teint grisâtre. La légende raconte que des bergers la trouvèrent dans le sol en raison de l’obstination de leur brebis à se rendre au lieu où elle était enfouie.

La statue de Notre-Dame de la Brune a été exécutée par un bon artisan d’après un modèle typique du XVIIIe siècle. On y relève quelques maladresses (la main gauche de Marie est assez malhabile avec ses quatre doigts identiques) mais le mouvement général est heureux, les plis du manteau sur la jambe droite sont harmonieux, la main droite est largement ouverte pour tenir on ne sait trop quoi.

La Vierge magnifiquement couronnée (l’enfant ne l’est pas) regarde obliquement d’un œil très vif, presque perçant. L’ enfant regarde face à lui, le bras droit à l’avant, la main gauche tenant ce qui était sans doute un globe. Il est joufflu, vêtu d’une ample tunique qui le couvre entièrement. Des deux personnages ressort un sentiment de grande présence, dû sans doute à la vivacité des regards.

L’autre statue, celle que l’on baise les jours de pèlerinages, est beaucoup moins commune, échappant à tout canon artistique. Mais si elle est gauche, avec des corps mal proportionnés, des bras raccourcis, des visages sans agrément particulier, elle exprime une piété populaire touchante.

Les mains droites de Marie et de l’enfant sont simplement ouvertes, incapable d’esquisser un geste, mais quelle simplicité s’exprime là, et dans la couronne d’où descend une sorte de guirlande, quelle application.

Dans le piédestal on a voulu rappeler la découverte légendaire de la statue : un berger, genou droit en terre, mains jointes, chapeau à ses pieds, un agneau couché à ses côtés, semble en prière devant une apparition figurée par un soleil tout rayonnant.

Informations tirées de Pèlerinages à Notre-Dame en Pays Tarnais du père Gilbert Assémat RDT Collection Rives du Temps – 1988

 

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