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Mgr Carré : « Permettre à d’autres de rencontrer le Christ »

Invité à intervenir dans notre diocèse dans le cadre de la Semaine Missionnaire Mondiale, Mgr Pierre-Marie Carré a donné une conférence les 20 et 21 octobre à Castres  puis à Albi sur le thème retenu cette année par le Pape François : « Vous serez mes témoins » (Actes 1,8)

 

A Castres…
A Albi

 

Outre la joie pour plusieurs participants de saluer leur ancien archevêque (de 2000 à 2010), l’apport de celui qui est depuis peu archevêque émérite de Montpellier a nourri la réflexion des participants, permettant un approfondissement biblique à partir des Actes des Apôtres et une prise de conscience plus profonde de l’engagement personnel et communautaire à vivre en disciples-missionnaires.

 

 

L’essentiel, indiquait Mgr Carré, est de réfléchir au mot de « témoins », prononcé par Jésus avant l’Ascension :

« Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous.
Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Cela s’adresse aux apôtres.
Il y a une autre allusion à la fin de l’évangile de Luc :

« De cela, vous êtes témoins. » (24, 48)

 

 

« Jésus constitue ce groupe d’apôtres comme témoins.

 Est-ce que nous sommes concernés ? Oui, car si le témoignage s’arrêtait avec la mort du dernier apôtre, il y a longtemps que la foi chrétienne aurait disparu. Jésus s’en remet à nous et nous le demande.

Des témoins donc qui vont être capables de dire ce qu’ils ont vu, de dire leur expérience ; et voilà ce qui nous revient, c’est-à-dire de pouvoir communiquer notre rencontre avec Jésus. Voilà l’essentiel, témoigner de la rencontre avec Jésus, bien sûr en espérant qu’on l’a faite ; si on ne l’a pas faite encore, demander dans la prière au Seigneur de la faire et au moins, de se mettre dans les dispositions pour être trouvés par Lui. Vraiment, être témoins !»

 

  •     Le témoignage selon les Actes des Apôtres :

Qui rend témoignage ?
Ce sont les Apôtres essentiellement.
Les Actes donnent aussi ce titre à Paul et même à Etienne.
Il y a aussi un témoignage que rend Dieu par l’Esprit Saint.

 

  • De quoi, de qui sont-ils témoins ?

« C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus… » (Ac 4, 33).
Il s’agit d’abord de rendre témoignage du Christ ressuscité. 

 

Apparition du Ressuscité à Thomas (Voûte de la cathédrale d’Albi)

 

Paul donne un témoignage portant sur le Royaume de Dieu, sur le salut donné par le Christ.

Les Actes insistent beaucoup sur l’espérance et sur l’action de l’Esprit Saint :

« Quant à nous, déclarent Pierre et les Apôtres, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » (5, 32)

Ce texte indique que l’Esprit Saint n’est pas seulement une force intérieure qui anime les Apôtres, mais qu’Il est lui-même à l’œuvre.
(Méditer les différentes étapes dans le témoignage évoquées en Ac. 11, 19-26).

  •     Pourquoi être témoins ?

Cela ne vient pas de notre initiative, c’est un appel que nous adresse le Christ, afin que d’autres puissent expérimenter la grâce de rencontrer le Christ, de Le connaître, de L’aimer.

 

  •     Comment témoigner ?

Mgr Carré, interviewé sur les ondes de RCF Pays tarnais, l’expliquait synthétiquement en présentant le témoignage sous deux facettes :

« Le témoignage, je crois qu’il commence par être une question de groupe, et je repense au mot de Jésus :

« C’est à l’amour que vous avez les uns pour les autres que tous sauront que vous êtes mes disciples » (Jn 13, 35).

Il s’agit donc de vivre une communion fraternelle, vivre vraiment des communautés de personnes qui s’aiment comme dit saint Paul dans ses lettres ; et s’aimer, ça veut dire se supporter, estimer les autres supérieurs à soi, porter les fardeaux les uns des autres.

Cela signifie finalement se regarder comme des frères et des sœurs à aimer, ce qui n’est pas facile, mais une véritable communion est un signe éloquent !
Le premier temps du témoignage est cette dimension commune, et elle est vraiment importante car beaucoup de gens aujourd’hui recherchent des groupes où ils pourront se sentir reconnus, accueillis… 

 

Partage sur l’aspect communautaire du témoignage

 

Ensuite bien sûr, le témoignage est personnel : il est important d’être capable de dire son expérience de foi.

J’ai essayé d’insister, de travailler ici puis à Montpellier pour qu’on soit -comme dit le Pape François, – disciples-missionnaires, disciples de Jésus, qui Le connaissent, qui savent que Jésus les aime et qui s’efforcent de L’aimer à leur tour.

Et puis ces disciples, ils ont envie que cette amitié qu’ils ont avec Jésus, d’autres la découvrent et la partagent.

Un missionnaire, ce n’est pas faire de grands discours, c’est écouter les autres avec ce qu’ils ont à vivre, et puis pouvoir -quand le moment paraît opportun, dire une parole évangélique, une parole de confiance, de paix, qui stimule… »

Mgr Carré a invité à relire plusieurs passages de l’exhortation apostolique « La Joie de l’Evangile »  dans laquelle le Pape François invite chaque baptisé à percevoir qu’il est disciple-missionnaire :
non pas « j’ai une mission » mais « je suis une mission » (§ 273).
Il n’a pas éludé les difficultés et les tentations (découragement, tiédeur spirituelle, pessimisme, repli sur soi, guerre entre nous…) auxquelles chacun de nous doit résister

 

 

 

 

  •     L’espérance chrétienne est fondamentale pour être témoins. 
    « Ne vous laissez pas voler l’espérance ! »

« L’espérance, c’est ce qui nous pousse de l’avant, c’est comme l’horizon que Dieu nous présente et cet horizon c’est Lui !
C’est Lui qui nous attire, c’est Lui qui nous permet de marcher.

En même temps, l’espérance chrétienne a quelque chose de toujours un peu étonnant parce que nous espérons quelque chose et la réalisation ne correspond pas à ce qu’on attend.
Dans la Bible, c’est fréquent : Dieu promet une terre à Abraham et quand Abraham meurt, il a juste l’espace d’un caveau pour enterrer sa femme et pour lui-même.

La terre viendra bien longtemps après, à ses héritiers. Dieu lui promet une descendance nombreuse, il a un fils né avec Sarah; donc la descendance est encore maigre.

Et pourtant peu à peu le peuple grandira.

Regardons ensuite Siméon : il espère la libération d’Israël, et puis que voit-il ?
Un enfant de quarante jours qu’il prend dans ses bras.

Donc il faudra attendre encore longtemps, et la libération ne sera pas non plus comme Siméon l’imaginait.

En conséquence, je crois que l’espérance chrétienne ce n’est pas simplement attendre et recevoir quelque chose de bien concret, c’est faire confiance à Dieu : Dieu nous donnera ce qu’il nous faut à sa manière, et donc être prêt à le recevoir. »

 

Témoignages…
  •     Être témoins, un style marial !

« Marie, écrit le Pape François, est aussi bien la femme orante et laborieuse à Nazareth, que notre Notre-Dame de la promptitude, celle qui part de son village pour aider les autres ‘en hâte’ (cf. Lc 1, 39-45).

Cette dynamique de justice et de tendresse, de contemplation et de marche vers les autres, est ce qui fait de Marie un modèle ecclésial pour l’évangélisation.

Nous la supplions afin que, par sa prière maternelle, elle nous aide pour que l’Église devienne une maison pour beaucoup, une mère pour tous les peuples, et rende possible la naissance d’un monde nouveau. » (§ 288)