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En mémoire de l’Armistice de 1918, célébrer et construire la Paix !

Ces 10 et 11 novembre 2018, de nombreux chefs d’États, les institutions européennes, les Nations unies et plusieurs autres organisations internationales se retrouvent à Paris pour commémorer le centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, puis participer à l’ouverture de la 1e session du Forum de Paris sur la Paix.

Et c’est aussi temps de mémoire et d’engagement pour construire la Paix, dans les villes et villages de notre pays.

 

A Busque par exemple, non loin de Graulhet, la commémoration comporte deux volets : une cérémonie et une exposition à la salle des fêtes.

  • La cérémonie – anticipée au matin du 10 novembre- a débuté par une messe pour la Paix et la Justice en l’église St-Georges.

 

Le curé de la Paroisse, le P. Daniel Rigaud, commentant l’appel de Jésus à rester en tenue de service, a appelé à être avec persévérance serviteurs de la paix aujourd’hui.

Il a conclu avec une courte histoire amérindienne :
Un homme expliquant à sa petite-fille que dans notre cœur habitent deux loups -un bon et un méchant-, répond à l’enfant qui lui demande :
« – Quel est le loup qui gagne ?  – C’est le loup que tu nourris… »

Tous ont prié pour les peuples actuellement victimes de conflits, et la lettre d’un Poilu écrivant à sa famille lors de la 1ère Guerre mondiale a relié dans les cœurs la connaissance des souffrances vécues en temps de guerre au début du XXème siècle et au début de notre nouveau millénaire.

 

Ensuite, se sont réunis devant le monument aux Morts, les personnalités, les Anciens Combattants, l’Harmonie, les enfants des écoles et de nombreux habitants.

 

 

Madame la maire de Busque, avant de lire le message du Président de la République, a adressé un hommage fort pour « tous ceux qui nous ont défendus hier comme pour ceux qui nous défendent aujourd’hui ».

Elle a insisté sur la multitude de ceux qui sont venus de différents pays du monde, donner leur vie sur notre sol afin que nous conservions la liberté et vivions en paix, biens si précieux et tellement fragiles ! Rappelant l’engagement  du Maréchal Foch « Je sais vouloir », elle a souhaité que tous, nous sachions vouloir lutter contre l’indifférence, l’intolérance et l’individualisme.

Ce siècle (1918-2018) nous a appris la précarité de la Paix.
Soyons vigilants !
« Vive la Paix, vive la République, vive la France ! »

Lors de cette cérémonie (présentée par Nadine Bonleux dans Le Réveil Graulhétois), un hommage a été rendu par les conseillers municipaux accompagnés chacun d’un écolier.
Ils ont déposé au pied du monument un présentoir contenant de la terre prélevée sur les champs de bataille où les soldats busquois sont morts.

 

Les enfants de l’école étaient particulièrement bien préparés par leurs maîtres depuis la rentrée, avec chaleur et enthousiasme.
Il ne s’agissait pas seulement des gestes et de la diction, mais surtout du sens profond de cette cérémonie comme le titre l’évoque : « Mémoire, recueillement, respect, reconnaissance : La commémoration de l’Armistice de 1918 ».

Les enfants ont récité deux poèmes pleins de sens et chanté avec cœur la Marseillaise, puis « Viens regarder ma terre, alors tu comprendras / Que par delà les frontières un chant d’espoir est là » et « Viens comprendre ma terre » (Mireille Julien – Michel Schwingrouber).

Ces moments emplis de recueillement, de dignité et de force ont été salués par des applaudissements.

 

  • L’exposition que plusieurs visitèrent ensuite, est centrée sur les batailles de la Grande Guerre, batailles terrestres et navales, et le matériel utilisé.

 

Nadine Bonleux commente : « Ce qui m’a profondément touchée, c’est le panneau qui relate le parcours et les circonstances de la mort des 13 soldats busquois tombés au champ d’honneur.

Pour chacun d’eux, un encadré présente les détails de l’incorporation, l’âge et les circonstances de la mort, des photos des lieux et parfois une carte situant l’endroit de sa mort.

Redonner une réelle existence à ceux qui n’étaient plus qu’un nom sur le monument est un geste d’une grande dignité qui nous les rend proches et charge d’émotion notre hommage.
J’ai été particulièrement intéressée par l’histoire de l’un d’eux :
Vers 1905, à vingt ans, il avait refusé d’être incorporé pour le service militaire, il était donc déserteur, ce qui, à l’époque, était impardonnable.
En 1914, quand on appela les hommes pour défendre la patrie, il se présenta pour prendre les armes… et fut tué quelque temps après.
Quel beau choix de courage et de responsabilité ! »

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Mgr Georges Pontier le 8 novembre lors de son discours de clôture de l’Assemblée plénière des évêques de France, a rappelé à l’occasion de ce centenaire, l’appel de Paul VI à l’ONU :

« C’est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ! »

« L’Europe, déclarait Mgr Pontier, a connu tant de conflits meurtriers dans son histoire, et le centenaire de 1918  nous le rappelle, pour que nous sachions que la paix est  toujours fragile et à consolider, alors que des conflits demeurent aux portes de l’Union.

Le 11 Novembre, dans nos diocèses, nous participerons aux manifestations en mémoire de l’armistice de cette terrible guerre. Des messes seront célébrées pour les victimes et pour la paix.
Après les grands conflits des voix s’élèvent pour dire : « Jamais plus cela ». Le Pape Paul VI vient d’être canonisé à Rome voici deux semaines.
Lors de son voyage à l’ONU, en 1965, pour les vingt ans de son institution, il s’était ainsi exprimé :

« Ici Notre Message atteint son sommet.
Négativement d’abord : c’est la parole que vous attendez de Nous et que Nous ne pouvons prononcer sans être conscient de sa gravité et de sa solennité : jamais plus les uns contre les autres, jamais, plus jamais!

N’est-ce pas surtout dans ce but qu’est née l’Organisation des Nations-Unies: contre la guerre et pour la paix ?
Écoutez les paroles lucides d’un grand disparu, John Kennedy, qui proclamait, il y a quatre ans : « L’humanité devra mettre fin à la guerre, ou c’est la guerre qui mettra fin à l’humanité ».

Il n’est pas besoin de longs discours pour proclamer la finalité suprême de votre Institution.
Il suffit de rappeler que le sang de millions d’hommes, que des souffrances inouïes et innombrables, que d’inutiles massacres et d’épouvantables ruines sanctionnent le pacte qui vous unit, en un serment qui doit changer l’histoire future du monde : jamais plus la guerre, jamais plus la guerre! C’est la paix, la paix, qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité! » 

Comment ne pas rendre hommage aux artisans de paix, à ceux qui le sont dans leurs hautes responsabilités et à ceux qui le sont dans leur vie quotidienne. La paix se construit dans les cœurs. C’est de là que partent les pensées violentes, les désirs de domination, le mépris des frères en humanité, les appétits monstrueux.

 

Oui, encore et toujours : ‘Heureux les artisans de paix, ils seront appelés Fils de Dieu’. (Mt 5,9) »

 

L’Harmonie à Busque le 10 novembre 2018