Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

1er janvier 2016, Journée mondiale de la paix : appel du pape François

 

“Gagne sur l’indifférence et remporte la paix !”
Le Pape François nous adresse ce message et ses vœux pour la 49è Journée mondiale de la Paix, ce 1er janvier 2016.

“ Dieu n’est pas indifférent ! Dieu accorde de l’importance à l’humanité, Dieu ne l’abandonne pas ! Au début de l’année nouvelle, je voudrais accompagner de cette profonde conviction les vœux d’abondantes bénédictions et de paix, sous le signe de l’espérance, pour l’avenir de tout homme et de toute femme, de toute famille, peuple et nation du monde, ainsi que des Chefs d’État et de Gouvernement et des Responsables des religions. En effet, ne perdons pas l’espérance de voir en 2016 chacun, engagé fermement et avec confiance, à différents niveaux, à réaliser la justice et à œuvrer pour la paix. Oui, celle-ci est don de Dieu et œuvre des hommes. La paix est don de Dieu, mais don confié à tous les hommes et à toutes les femmes qui sont appelés à le réaliser.”

> Lire le texte complet

mu-paix-2016-1Fête des Peuples Toulouse 2014

Le pape indique des raisons de ne pas perdre l’espérance (§ 2).
Mais attention à l’indifférence qui constitue une menace pour la famille humaine !
Il en évoque certaines formes (§3). L’indifférence provoque surtout une fermeture et un désengagement, et finit ainsi par contribuer à l’absence de paix avec Dieu, avec le prochain et avec la création.
La paix est menacée par l’indifférence globalisée (§ 4).

Il s’agit de promouvoir une culture de solidarité et de miséricorde pour vaincre l’indifférence (§ 5), de vivre la conversion du cœur (§ 6). La paix est fruit de cette culture de solidarité, de miséricorde et de compassion. (§ 7)

———————————————————————————————————————————–

Témoignage : Madeleine, de St-Lieux-les-Lavaur, une vie donnée pour le peuple rwandais.

“Tarnaise et Rwandaise”mu-paix-2016-2

“Madeleine Raffin est partie de chez nous. Sa famille habitait Saint-Lieux-les-Lavaur.
A 20 ans on veut changer le monde. Elle découvre pour cela un appel de Dieu dans son cœur. Pour dire « oui » à Dieu pour toute la vie, elle s’engage comme laïque parmi les Auxiliaires de l’Apostolat. On connaît bien à Lourdes leur centre international de formation, sur la colline, face à la grotte.
D’abord professeur de mathématiques au lycée de Mazamet, elle vit 1968 comme un appel à aller plus loin. Elle part au petit séminaire de Kansi-Butare au Rwanda, puis comme préfète au groupe scolaire Marie-Merci à Kibeho-Gikongoro. Elle y devient aussi responsable de Caritas (le Secours Catholique). Elle est alors pleinement rwandaise de cœur, fraternelle et intimement liée à ce peuple. Elle y reste 30 ans dans ce pays des « mille collines ». Mais après le temps de joyeuses convivialités surviennent les heures terribles du double génocide tourné d’abord contre les tutsis puis contre les hutus.

« J’ai été présente au Rwanda tout au long de l’année 1994. Je n’ai cessé de circuler sans véritable protection. J’ai franchi de terribles barrières, j’ai secouru des blessés, évacué des personnes. J’aurais pu me faire tuer des dizaines de fois, pourtant je suis encore là, presque étonnée d’avoir survécu quand tant d’amis ont péri ».

Au bout de 3 ans, quand les F.F.R. de Paul Kagamé ont pris le pouvoir, le 7 mars 1997, elle reçoit l’ordre de quitter le pays dans les 24 heures. Réfugiée en France, dans la vieille maison familiale de Caussanels à Saint-Lieux-les-Lavaur, elle va lutter sur deux fronts, celui de la vérité et celui de l’entraide. Les intérêts politiques, les ambitions internationales s’entrechoquent au Rwanda. Elle publie « Rwanda un autre regard ».

Écrire sur le Rwanda aujourd’hui, note-t-elle, n’est pas anodin. Face à la propagande du régime rwandais, face à l’incompétence ou à la malhonnêteté de certains journalistes, mais aussi face au cynisme de quelques-uns de nos dirigeants, « il est important de témoigner. Témoigner parce qu’il faut que le Rwanda se tourne vers son avenir et qu’on ne construit pas sur le mensonge ».

Sur ordre, sans doute, certains médias lui refusent la parole. Elle sait protester auprès de Bernard Kouchner et de certains journaux chrétiens aveuglés par la propagande. Elle, elle était sur place. Désormais elle œuvre pour sauver l’honneur des soldats français de l’opération turquoise. En France elle court de tribunal en cours d’assises quand des réfugiés rwandais sont mis en cause.
Les réfugiés ! Ils sont souvent démunis de tout et en particulier de respect. Elle lance « le tambour de la fraternité » pour défendre les personnes et organiser la solidarité autour d’eux, bien sûr en donnant la parole aux réfugiés eux-mêmes. Pour y contribuer elle, petite femme frêle, organise aussi des fêtes comme « au pays ».
A certains jours, Saint-Lieux-les-Lavaur a semblé devenir capitale du Rwanda libre. Devant tant de dynamisme avec tant de discrétion personnelle, un anonyme résume ce qu’il retenait de Madeleine : « le souci des autres, s’oublier et sacrifier son temps ».

Cependant, avec le temps, de jour en jour sa santé se dégradait. Il lui a fallu quitter sa vieille maison familiale pour vivre les derniers mois à Toulouse, auprès de Pierre, son frère prêtre. Elle y est morte le 3 juin 2015. Peu lui importait les décorations venues de l’Éducation Nationale.
« Elle semait à pleines mains des graines de paix et ces fleurs n’ont pas fini de vivre ».”

P. Claude Cugnasse
(article paru en novembre 2015 dans Le Tarn Libre)

———————————————————————————————————————————–

Le Pape François invite à ancrer notre engagement pour la paix dans l’esprit du Jubilé de la Miséricorde :
(§ 8) “Dans l’esprit du Jubilé de la Miséricorde, chacun est appeler à reconnaître comment l’indifférence se manifeste dans sa propre vie, et à adopter un engagement concret pour contribuer à améliorer la réalité dans laquelle il vit, à partir de sa propre famille, de son voisinage ou de son milieu de travail.

mu-paix-2016-3Fête des Peuples Toulouse 2014

Les États sont aussi appelés à des gestes concrets, à des actes de courage à l’égard des personnes les plus fragiles de leurs sociétés, comme les prisonniers, les migrants, les chômeurs et les malades.[…]

Tournant leur regard au-delà de leurs propres frontières, les responsables des États sont aussi appelés à renouveler leurs relations avec les autres peuples, permettant à tous une participation effective et une inclusion à la vie de la communauté internationale, afin que la fraternité se réalise également à l’intérieur de la famille des nations.
Dans cette perspective, je désire adresser un triple appel à s’abstenir d’entraîner les autres peuples dans des conflits ou des guerres qui en détruisent non seulement les richesses matérielles, culturelles et sociales, mais aussi – et pour longtemps – l’intégrité morale et spirituelle ; à l’effacement ou à la gestion soutenable de la dette internationale des pays les plus pauvres ; à l’adoption de politiques de coopération qui, au lieu de se plier à la dictature de certaines idéologies, soient respectueuses des valeurs des populations locales et qui, dans chaque cas, ne portent pas atteinte au droit fondamental et inaliénable des enfants à naître à la vie.

Je confie ces réflexions, ainsi que mes meilleurs vœux pour la nouvelle année, à l’intercession de Marie, la Très Sainte, Mère attentive aux besoins de l’humanité, afin qu’elle obtienne de son Fils Jésus, Prince de la Paix, d’exaucer nos supplications et de bénir notre engagement quotidien pour un monde fraternel et solidaire.”
(Message promulgué le 8 décembre 2015, à l’Ouverture du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde)

mu-paix-2016-4