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“Le bonjour de saint Paul” par l’archevêque maronite de Damas

Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, de passage en France, a célébré la Fête de St Joseph le 1er mai au sanctuaire de Montrouge. Quelques Mazamétains, Castrais, Puylaurentais et Albigeois se mêlaient aux pèlerins du diocèse de Montpellier.

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Mgr Nassar est d’origine libanaise. Il a été curé de l’église Saint-Joseph à Beyrouth, et il était heureux de célébrer sur la colline de Montrouge où vit la jeune fraternité des moines et moniales de Saint-Joseph fondée en 1990 par le Père Joseph-Marie Verlinde :

“Votre témoignage me donne de l’espérance. Que Dieu bénisse tous ceux qui sont présents et que cette colline devienne flambeau !”

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Mgr Nassar est à Damas depuis 11 ans : “Je suis archevêque maronite, c’est-à-dire totalement catholique. Notre fondateur est saint Maroun (moine syriaque mort en 410) et nous sommes la seule Église qui porte le nom d’un Saint.”

“Je vous apporte le bonjour de Saint Paul de Damas ! C’est dans cette ville qu’il fut converti et baptisé ! Ces évènements signifient que l’Église à Damas date d’avant lui ! »

Damas possède également la cathédrale St Jean-Baptiste (ses disciples y ayant ‘porté’ sa tête après sa décapitation). Avec l’arrivée de l’Islam elle est devenue grande mosquée. Jean-Paul II l’a visitée et s’est recueilli devant la tombe du Précurseur.

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Vierge syrienne du Xème siècle

Nous avons aussi Césarée de Philippe, ainsi qu’Antioche où le nom de chrétiens fut donné.

En Syrie, avant l’Islam, il y avait 33.000 églises. Aujourd’hui, nous sommes une petite minorité : nous étions 5 % avant la guerre, maintenant nous sommes en déclin : comme tous les chrétiens d’Orient, la Syrie voit partir ses fidèles. Pensez à la Terre Sainte où ils sont moins de 1%. Cela est dû à la montée du fanatisme.

Vos frères et sœurs de Syrie vous saluent. Dans la guerre actuelle, ce sont en fait 85 pays qui se battent en Syrie !

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Les frères Massabki tués devant l’autel en 1860 à Damas, béatifiés en 1926

La moitié des Syriens sont devenus des réfugiés, ils n’ont plus de toit ; cela est vécu
à l’intérieur du pays et à l’extérieur.

Or durant des années nous avons accueilli : en 1915, les Arméniens ; en 1924, des Assyriens, en 1948 des Palestiniens, ensuite des Libanais. Puis en 2003 des Irakiens. Maintenant nous sommes un peu amers car nous sommes peu accueillis.

Mais nous avons des points d’espérance : de nombreuses vocations ! Nos familles également ! La famille chez nous reste unie, solidaire: la famille voisine accueille celle qui a été bombardée.

Mon quartier est aussi une terre de martyrs, et la tombe de ces martyrs est très visitée. A mon arrivée en Syrie en 2006, j’ai salué le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, qui était alors le patriarche d’Antioche des maronites. Il m’a conseillé: “Dites aux Chrétiens de Syrie qu’ils aiment leur Église et qu’ils aiment leur pays !”

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Chapelle Saint-Joseph

C’est le conseil que je vous confie, à vous aussi en France : aimer l’Église et aimer son pays! Ce sont les deux remparts! Sinon on laisse la porte ouverte… Et rappelez-vous que vous êtes une Église missionnaire ! Maintenant la mission prend d’autres formes: ce sont les jeunes qui vont faire des missions.
Quand j’étais à Beyrouth, des jeunes de France venaient passer un temps de mission dans des quartiers pour aider, enseigner…

En ce jour où nous fêtons Saint Joseph, prions pour les enfants qui en Syrie ont perdu leur père. Saint Joseph est aussi le patron des réfugiés. Il est également patron des ouvriers –nous avons maintenant beaucoup de chômeurs !- et patron de la famille: qu’il soit le soutien de nos familles ! Et il est le patron de la bonne mort. Saint Joseph, ayez pitié de la Syrie et de la France !”

MU Le bonjour de Saint Paul - Damas - 26 Au cours d”une conférence dans l’après-midi, Mgr Samir Nassar a présenté la vie difficile des Syriens dans sa ville bombardée.

Rappelant à plusieurs reprises que chrétiens et musulmans y vivent ensemble depuis 14 siècles, il a évoqué la vie actuelle de la petite communauté chrétienne qui peut difficilement se rassembler dans ce contexte de guerre interminable. Il a fait en particulier l’éloge du travail inlassable des religieuses.
Dans son message de Pâques il les avait mises en lumière. Même si les médias français parlent moins du drame qui perdure dans ce pays, n’oublions pas de soutenir par la prière, l’amitié et le partage, nos frères syriens dans leur pays et dans le nôtre.

Pour d’autres nouvelles, consulter le site de l’Œuvre d’Orient.

Interview de Mgr Nassar sur les ondes de RCF Pays Tarnais : mardi 9 mai à 18 h 30 et dimanche 14 mai à 9 h 30 ; à retrouver ensuite en podcast

  

Rose Line Coureau