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Regard sur Madagascar à l’heure du coronavirus…

Le Père Eliser Zafimahefa, vicaire de la paroisse Ste-Emilie de Villeneuve, informe sur la situation sanitaire à Madagascar ( feuillet paroissial du 12 avril ) :

« Suite à l’existence de 3 personnes, 2 Malgaches et 1 Guinéen revenues de France, testées positif au coronavirus, Madagascar est en état d’urgence sanitaire depuis le 21 mars, principalement les deux premières villes de la Grande île, à savoir la capitale, Tananarive, et Tamatave à l’Est. La mesure présidentielle de confinement total concerne les populations de ces deux villes pour tenter d’endiguer la pandémie du coronavirus.

 

Dans ce cadre, tous les transports sont suspendus dans ces deux régions, mais les points de vente de produits de première nécessité peuvent encore ouvrir leurs portes le matin jusqu’à midi, une seule personne par famille peut faire les courses et les banques ne sont pas fermées.

« Ceux qui ne respectent pas ces mesures vont subir des sanctions sévères », a signalé le chef de l’Etat malgache.
Toutes les personnes arrivées récemment de l’étranger ont fait l’objet d’un test auprès de l’Institut Pasteur de Madagascar.

Tous les malades sont pris en charge par l’État à l’hôpital Manarapenitra d’Andohatapenaka à Tananarive, et de Morafeno à Tamatave.

Le quotidien, habituellement

 

Les autorités tentent, tant bien que mal, de mettre en place des mesures barrières. Un pari bien compliqué à relever dans le pays, surtout depuis qu’un touriste français, porteur du Covid-19, a quitté le lieu où il avait été placé en quarantaine à Tananarive, avec une fausse autorisation, pour partir continuer son voyage touristique.

Il s’est rendu dans 5 villes : Antsirabe et Ambatomanga (Haut-plateau), puis Moramanga et Andasibe (versant Est), sans oublier son retour au centre-ville de Tananarive, avant de prendre l’avion en direction de Morondava sur la côte Ouest-Sud-Ouest de la Grande île. Finalement, il a été interpellé et placé en quarantaine à l’hôpital de Morondava.

Les mesures de prévention sont encore difficilement respectées du fait que ces précautions s’accompagnent aussi d’un changement plus insidieux : l’envolée des prix du PPN [Produits de Premières Nécessités] et la difficulté pour en trouver dans certains quartiers et de quoi le payer. Les travailleurs du secteur tertiaire préfèrent aller travailler le matin jusqu’à midi afin de pouvoir trouver de quoi payer les vivres, plutôt que de rester confinés totalement.
Alors, pour faire respecter le confinement, l’État malgache a mis en place des brigades spéciales. Ces gendarmes sont chargés d’interpeller les habitants qui ne respectent pas le confinement.

Parallèlement, les autorités sanitaires se lancent dans une vaste opération de dépistage. Des équipes Covid-19 vont tester les Malgaches.

 


Depuis le 6 avril, Madagascar continue la deuxième quinzaine de confinement. Actuellement (chiffre publié le 07–04-2020), il y a 89 cas positifs recensés dont 7 guéris, aucun décès n’est encore enregistré. [Ajout : le 20 avril, les chiffres officiels concernant le covid 19 sont de 121 cas; 39 hospitalisés ; 0 décès].
Bref, le non-respect des placements en quarantaine, les fausses autorisations de circulation, la pauvreté, la corruption comme moyen pour survivre, rendent la lutte contre le covid-19 difficile à gérer à Madagascar. »

[ Copyright photos: Enfants-Tana-Maza  et MUE 81]