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Sœur Charlotte, du Prado : de Madagascar au Réalmontais ; 2018 à Lyon.

Le 17 décembre 2017, la communauté du Réalmontais a fêté Sœur Charlotte, la remerciant pour 9 années vécues dans la rencontre, le service et la prière.

Écoutons le Père Louis de Boisseson retracer son parcours, et découvrons ainsi l’éclosion à Madagascar de la branche des religieuses dans la famille spirituelle du Prado :

“La Joie est à mon avis le fil d’or qui court tout au long de la vie de Sœur Charlotte. D’abord sa naissance en 1951 dans une famille de cultivateurs; la maman est en plus couturière. Elle est l’aînée de 10; ce qui veut dire: peu d’école et vite il faut aider la maman quand les frères et sœurs vont s’annoncer.

A l’âge de 14 ans, elle participe à un groupe de JOC : joie de regarder et d’écouter la vie des jeunes de son âge et de participer à des actions, avec l’aide des responsables et des aumôniers qui aident à faire le lien entre la vie des jeunes et l’Évangile.
Dès l’âge de 20 ans, les jeunes partent en tournée à tour de rôle avec les prêtres du secteur, malgaches et français qui ont fait l’effort d’apprendre la langue. Et puis, il y a la construction du Centre Saint Benoît (centre de développement rural), l’école d’agriculture, la formation catéchétique, les actions pour que les enfants et les jeunes puissent aller à l’école…

Joie de découvrir l’étude de Jésus Christ dans l’Évangile grâce à des prêtres du Prado : Emmanuel, Michel Malo. La découverte que l’Évangile, c’est pour tous les chrétiens. On le partage en équipe JOC. Les réunions trimestrielles permettent de bien faire le lien entre l’Évangile et la vie: quel bonheur !

Le 15 août 1973: “Sœur ? J’y avais songé plus jeune, mais je pensais que ce n’était pas pour moi, qui suis sans instruction. Cependant, ce jour-là, je me suis décidée, dans le fond de mon cœur, à être religieuse… Mais comment ?”
En 1974, c’est le Synode du diocèse de Diego Suarez (dont fait partie Fénérive) qui va éclairer l’appel de Dieu. En effet, des femmes de la brousse interpellent les jeunes: “Pourquoi n’y aurait-il pas des religieuses en brousse ? Il y en a en ville, mais pas en brousse…”

A partir de là, Charlotte et Clémence vont rencontrer plusieurs communautés.Ce Synode sera suivi quelques années plus tard par le Synode national de Madagascar. Les jeunes du diocèse de Diego seront représentés par Charlotte pour la brousse, par Ange pour la ville.

Face à leur demande de vie simple au milieu des gens, les Sœurs de Ste Jeanne Delanoue leur conseillent de continuer comme ça. Au cours d’une tournée à Fénérive de Mgr Albert Tsiahoana, évêque de Diego, elles sont 9 à le rencontrer ; il les encourage à prendre contact avec les Sœurs du Prado : cinq d’entre elles choisissent de continuer avec l’étude de l’Évangile et le Père Chevrier, et quatre font le choix d’entrer chez les Sœurs diocésaines.

Mais il faut un noviciat : les Sœurs des Sacrés Codeurs de Mormaison vont détacher une d’entre elles pour cela ; et la formation va se faire en lien avec les séminaristes et les novices de plusieurs congrégations. En 1983, le Père Noël Gaye, pradosien du diocèse de Tarbes, va venir les aider à approfondir le “Véritable Disciple” et la spiritualité du Père Chevrier. Et tout cela en continuant à vivre simplement au milieu de la population, en partageant leurs joies et leurs souffrances: l’accueil des gens, le travail dans la rizière, la vente de légumes et aussi la formation au Centre Saint-Benoît, la participation à la paroisse, au centre et en brousse, le travail pour gagner leur vie et l’annonce de l’Évangile.

Le 10 avril 1985, Mgr Albert rend publique la naissance d’une association de fidèles, selon la spiritualité du Père Chevrier, qui s’appellera “les Servantes de l’Évangile” ; et ce jour-là Charlotte a la joie de prononcer ses premiers vœux, suivie le 17 décembre par Clémence. Les paroles de Mgr Albert, ce 10 avril, ont été pour elles comme la bénédiction que les parents donnent à leurs enfants, au moment où ils choisissent d’orienter leur vie: “Vous avez choisi les indications données par le Père Chevrier afin d’entrer dans l’Évangile, et de vivre au milieu des pauvres. Faites briller les dons pour lesquels Dieu vous a faites.” Charlotte fera son engagement définitif en 1991, en présence de Sœur Eliane du Prado.

C’est encore Mgr Albert Tsiahoana, à son retour de visite “ad limina” à Rome en 1997, qui apporte la lettre annonçant le décret de fusion avec les Sœurs du Prado pour partager le même charisme.
En 2000, le diocèse de Fénérive-Est est créé, Mgr Désiré en est l’évêque avant d’être nommé archevêque de Tamatave et remplacé par Mgr Marcellin qui fait partie du Prado.

En 2001, Charlotte et Clémence vont vivre une étape de dépouillement et de renoncement en laissant leurs responsabilités à d’autres. Comme Jean-Baptiste dans l’Évangile a préparé la venue du Sauveur, elles aussi vont s’effacer après avoir tracé un chemin d’Évangile à Madagascar. Edwige sera nommée responsable et Léonardine, maîtresse des novices, pour continuer la route.
Désormais les Sœurs du Prado sont présentes dans 4 diocèses: Fénérive-Est, Antsiranana, Antananarivo et Mananjary. A Madagascar, la famille spirituelle dont rêvait le père Chevrier existe. Commencée par les Prêtres, elle s’est élargie aux Sœurs, et depuis décembre 2004, à des Laïcs.

En 2002, Charlotte arrive au village de lépreux de Bérafia ; elle y restera 5 ans, au service des plus pauvres. Déjà au temps de Jésus, ils étaient exclus de la société, elle va les aider à se soigner et à vivre dans cette société.
En 2007, la voilà à Lyon et depuis 2008 à Réalmont avec la communauté des Sœurs pour un service tout simple auprès de la Croix Rouge et des personnes âgées, tout en continuant à mieux connaître Jésus dans les équipes de réflexion et de partage d’Évangile.

Je n’oublie pas ses liens avec l’Association Tarn-Madagascar et avec tous les malgaches de la région et de la France entière.”

Et le Père de Boisseson de conclure :

“Notre présence ici ce matin est l’expression de tous ces liens qu’elle a créés et nous voulons lui manifester notre attachement et nos remerciements.
A Bethléem, Dieu arrive comme un pauvre et il nous faut un cœur d’enfant pour nous réjouir avec Marie, Joseph et les bergers.

C’est l’expérience de Sœur Charlotte à Madagascar et ici à Réalmont.

Ce fil d’or de la Joie de Noël, Charlotte, tu es appelée à le vivre humblement maintenant auprès de tes sœurs âgées à Lyon.”

 

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Photos copyright: P. de Boisseson, G. Crépin, Service Mission.

Sr Charlotte dit au-revoir et remercie

Jeu de billes…
Actes des Apôtres
Dans la chapelle de la Maison de l’Épiscopat
L’une des sœurs du Prado à Bérafia
Au sortir de la messe présidée par le P. Louis Gau, curé du Réalmontais ; le départ est proche…