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Séjour au Népal : 1 – Swayambhunath, lieu bouddhiste de Katmandou

Fr Nathanaël, moine d’En-Calcat, nous amène au Népal, pays qu’il avait découvert lors de son pèlerinage de Bénarès à Katmandou en 2019 à la découverte des lieux emblématiques de la vie du Bouddha.
Il y avait rencontré Yann Vagneux, prêtre des Missions Étrangères de Paris (MEP), vivant depuis une vingtaine d’années à Bénarès en Inde, missionnaire passionné, engagé dans le dialogue interreligieux comme témoin du Christ. 

« En 2021, suivant l’idée de notre prieur de creuser dans le bouddhisme et l’hindouisme, je me suis initié dans cette aventure d’apprentissage du sanskrit, de la découverte de l’hindouisme et du bouddhisme.

Conseillé et guidé par Yann Vagneux lors de rencontres sur Skype, j’acceptai alors le projet, un peu fou pour un moine affectionnant son cloître, de séjours entre l’Inde et le Népal dans le cadre du dialogue interreligieux monastique (DIM). »  


Temple hindou à Katmandou

Voici (en trois épisodes) un témoignage partiel de cette aventure qui se déroula du 22 mai au 16 juin 2022, d’une part sur la colline de Swayambhunath, lieu bouddhiste de Katmandou, et d’autre part avec le voyage à Muktinath, centre de pèlerinage hindou vishnouite dans le milieu naturel, puissant et majestueux que sont les Himalayas aux portes du Mustang.  

Swayambhunath, lieu bouddhiste de Katmandou

 

carte Népal

 

« Sur certaines des collines qui entourent la large vallée de Katmandou à près de 1400 m d’altitude, demeurent, se perpétuent et se transmettent, comme un trésor immémorial, les Trois Joyaux du bouddhisme que la tradition nomme le Triple refuge : le Bouddha, le Dharma, le Sangha.

Le Bouddha est le révélateur du Dharma, le Dharma son enseignement mais aussi la Loi immanente et éternelle qui « gouverne » l’univers et toute réalité ; enfin le Sangha, la communauté qui suit cette voie découverte par le Bouddha.

Swayambhunath, important lieu de pèlerinage bouddhiste, est une de ces collines située à 2 km à l’ouest de Katmandou. 

Au sommet de Swayambhunath, vivent des communautés bouddhistes suivant la voie du Vajrayana, le « Véhicule de diamant » avec chacune leur gompa, monastère, et leur stupa, monument commémoratif de l’éveil du Bouddha, contenant parfois des reliques.

Par dévotion et vénération, les bouddhistes tournent autour des stupas dans le sens des aiguilles d’une montre, après avoir sonné une cloche et fait tourner les moulins à prières.

À Swayambhunath, à l’aube, des centaines de pèlerins gravissent les 365 marches pour atteindre le point culminant.

 

Début de la montée vers le sommet de la colline

 

Cette voie du Vajrayana est venue historiquement après celles de l’Hinayana ou Theravada et celle du Mahayana, ce dernier restant une source importante à cause de son enseignement théorique.

La troisième voie du Vajrayana est apparue dans le nord de l’Inde, au Bengale et au Cachemire, à partir du VIe-VIIe siècle, pour ensuite gagner la Chine, le Japon au VIIIe-IXe siècle et enfin le Tibet au VIIIe siècle. 

Le Vajrayana est présenté comme un bouddhisme ésotérique, avec des rituels développés et des formules magiques permettant d’atteindre le plus rapidement possible la bodhi, l’Éveil à la conscience suprême, stade de libération ultime (nirvana) du cycle de naissances et de morts, le samsara.

Cette voie intégra harmonieusement la dimension sexuelle.

Ainsi, des maîtres bouddhistes tibétains sont mariés, là où d’autres, néanmoins, sont demeurés célibataires.

Cette voie voudrait rendre accessible à tous l’Éveil, sans la nécessité de devenir moine.  

Pour cette école bouddhiste, comme pour d’autres écoles hindoues, les orientalistes occidentaux ont parlé de tantrisme.

Le tantrisme est une notion complexe, diffuse, poreuse qui a pénétré l’hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme, en influençant leurs pratiques rituelles et leurs doctrines.

Il faut se rappeler que le bouddhisme et l’hindouisme ont cohabité en Inde pendant dix-sept siècles et ont connu un engendrement mutuel, le bouddhisme lui-même surgissant du terreau hindou cinq siècles avant Jésus-Christ.  

 

Un temple bouddhiste au sommet de Svayambhunath

 

C’est ce bouddhisme tantrique, que j’ai découvert, quelques jours après mon arrivée, au sommet de la colline de Swayambhunath.

Plus précisément, un bouddhisme tantrique pratiqué par les Népalais de l’ethnie Newar, d’où son nom de « bouddhisme newar ».

Ce bouddhisme, unique au monde, a comme particularité de se transmettre en milieu domestique avec le père de famille, prêtre vajracarya, assurant le culte et l’initiation de tout un groupe de personnes rattachées au bahal, le « monastère » dont il dépend.

Chaque famille doit, à tour de rôle, assurer le culte dans les temples en ville, pendant un mois, prenant alors en charge pour la communauté toute l’organisation liturgique. »