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Hanoi – Newsletter n° 2 d’Anne et Fabien fin mars

On fait un petit cœur à la vietnamienne avec nos doigts (technique locale)

« Bientôt trois semaines que nous nous sommes plongés dans le volontariat. Nos missions prennent forme et se mettent en place, plus ou moins vite et à la vietnamienne (l’aspect formel d’un emploi du temps par exemple n’est pas trop leur truc). C’est donc l’occasion de cueillir les premiers fruits de cette expérience : goûter le moment présent ! Sans forcément savoir très précisément comment va se dérouler la suite.

VIE AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ

Nos journées de semaine commencent avec la sonnerie de réveil à 6h30, alors que les sœurs sont debout depuis déjà 2 heures pour 1h30 de prière matinale (on ne sait pas vraiment comment elles font …). Premier objectif donc : être au petit-déjeuner à 7h puis aider à la cuisine à 7h30. Pour l’instant nous sommes à l’épluchage, au découpage et à l’effeuillage (oui, les bouillons ici sont vraiment faits avec des plantes qui ressemblent à des arbustes) ce qui nous permet de découvrir plein de nouveaux légumes et surtout de démarrer la journée. Si la cuisine ne nous occupe pas longtemps, nous participons au ménage, en particulier pour nos salles de cours.

Bref, sur le coup de 8h30/9h, la matinée est bien lancée mais nous avons alors du temps disponible pour nos missions. Nous avons aussi commencé des cours de vietnamien avec Sœur Tu, cela nous (re)motive à travailler cette langue difficile après les relâchements de ces premières semaines. Quoi qu’il en soit, parler chaque jour trois langues est très compliqué pour nous deux. Nos cerveaux fonctionnent bien à deux langues mais trois, non !

Vient ensuite le temps du déjeuner à 11h30. Pour les repas, nous mangeons en général dans une salle un peu à l’écart, à deux ou avec une ou deux sœurs pour pratiquer l’oral (en français ou en anglais). Cela nous paraissait plutôt étrange au début mais c’est parfois très agréable de profiter d’un repas au calme ou en amoureux. Les repas du weekend sont en général pris avec les sœurs. À chaque repas, nous participons au débarrassage puis à la vaisselle. En général, Fabien est cantonné à l’essuyage des plats car les éviers sont vraiment trop bas ! La vaisselle est aussi un bon moment pour aller poser une question à une sœur ou pour tester les mots de vietnamien récemment appris. Après le repas, les sœurs font la sieste de 12h30 à 14h pour récupérer de leur lever matinal et il fera chaud en été.

Le temps de travail de l’après-midi commence à 14h pour les sœurs, nous pouvons donc consacrer du temps à nos missions, avec notamment les redoutés cours aux enfants (voir paragraphe missions) et l’aide aux cours de piano de 17h à 18h pour Anne. Ensuite, nous essayons de participer aux Vêpres à 18h chaque jour, cela nous permet d’avoir un temps de prière commun avec la communauté, même si c’est en vietnamien. Déjà en français, il faut savoir comment utiliser le lectionnaire pour les Vêpres, alors je vous laisse imaginer la galère en vietnamien. Mais les sœurs ne perdent pas patience et chaque jour, l’une d’entre elles nous montre quelle est la bonne page.

À 18h30, c’est (déjà!) le repas du soir qui s’enchaîne en général avec les cours du soir à 19h30. La fin du cours est à 21h et c’est une prière puis chacun dans sa chambre. En général, nous prenons le temps de laisser retomber l’adrénaline du cours (c’est un peu stressant quand même…) pour nous endormir.

Ces tranches de vie quotidienne nous permettent d’avoir notre place au sein de la communauté, et de ne pas être considérés comme des invités. Cela nous permet aussi de mieux connaître les sœurs et de parler quelques mots de vietnamien.

MISSIONS

Fabien en plein cours d’anglais (celui du matin, avec peu de sœurs).

Concernant nos missions, nous avons chacun une quinzaine d’heures de cours par semaine. Fabien principalement en anglais, avec des cours du soir pour les sœurs, un cours le matin, un cours pour les postulantes et deux classes de maternelle. Anne s’occupe des cours de français pour les sœurs, les postulantes, et deux moines cisterciens (qui préparent un examen de français en juin), une classe de maternelle en anglais (pour des enfants de 5 ans) et une heure de cours de piano chaque jour à 17h ! Pour l’instant, je ne suis pas tombée sur des élèves qui jouaient mieux que moi, par contre, certains ne parlaient que vietnamien. Fabien n’a pas encore reçu de dessins de la part de ses élèves de maternelle.

Concernant les chantiers, nous avons eu la chance de rencontrer les deux architectes du projet d’hôpital de soins palliatifs. Cela nous a permis de mieux comprendre le montage du projet, sa genèse, … Nous pensons que nous aurons principalement une mission de suivi de travaux, de pointage de l’avancement selon nos possibilités d’aller sur le site qui est loin d’Hanoi. Nous avons notamment volontairement allégé les journées du lundi et du mercredi pour être en mesure de faire des déplacements à l’extérieur de Hanoi et de consacrer ces journées à autre chose qu’aux cours.

Enfin, la Provinciale bouillonne par ailleurs de projets qui pourront nous occuper en parallèle de nos cours (dont la préparation nous occupe beaucoup). En liste rapide, correction en français et anglais de documents à renvoyer, mise à jour de carnets de chants, projet de funérarium…

REPAS

 D’abord, un petit déjeuner mythique avec un bun (soupe avec des pâtes fines ; le pho est une soupe avec des pâtes larges) et une feuille avec du riz fourré à la viande. Le tout étant délicieux mais pas à 7h de matin. Ensuite, un repas typique vietnamien, ce que l’on mange quotidiennement : deux casseroles, l’une de riz, l’autre de bouillon (avec les feuilles préparées le matin même par nos soins !), ensuite différents plats : ce jour-là, des légumes, du canard et de l’omelette. En dessert, le plus souvent nous mangeons des fruits dont certains sont de sacrés découvertes) et un yaourt préparé par les sœurs.

Globalement, nous n’avons jamais mangé aussi bio et aussi directement du producteur au consommateur puisqu’un grand nombre d’aliments viennent du jardin ou d’autres communautés de sœurs dans la campagne environnant Hanoi. Une fois, nous avons même ramené des canards vivants dans le coffre du Hilux ; ils ont été cuisinés et dégustés quelques jours plus tard.

VIE NOCTURNE

Hanoi est une ville qui se lève tôt (le marché aux fleurs commence à 3h du matin et à 9h, c’est tout plié) et qui se couche tôt (21h30-22h, tout le monde au lit !).

Mais la vie nocturne est pourtant bien vivante : le ballet incessant des camions et engins de chantier commence à 21h et dure toute la nuit ; de temps en temps, dans l’orchestre, on entend un marteau-piqueur faire son solo ! Avec des boules Quiès, on finit par s’endormir. En réalité, les camions n’ont pas le droit de circuler dans Hanoi durant la journée, d’où ce dénouement assez surprenant les premiers jours. Aussi, le réveil des sœurs à 4h30 se fait à la cloche, donc on se rend bien compte qu’on a la chance de pouvoir dormir encore 2 heures !

DÉCOUVERTE DU VIETNAM

Nous découvrons aussi le Vietnam et la culture vietnamienne lors de nos sorties du couvent. Nous avons pu visiter un certain nombre de musées, flâner dans les rues de notre quartier d’Hoan Kiem, ne vous imaginez pas une balade champêtre, les 2 roues sont omniprésents ! Comme nous l’a dit un jésuite vietnamien, la circulation au Vietnam est comme l’eau : fluide mais quand il n’y a plus de place sur la route, elle déborde !

Mention spéciale pour le musée des femmes vietnamiennes, très bien documenté et présenté. Ludique même ! Le temple de la Littérature et le mausolée valent aussi clairement le détour !

Église d'une communauté de soeurs avec une architecture d'inspiration asiatique
La cathédrale de Phat Diem (prononcer Fat Ziem)
Fabien faisant sonner la cloche de la cathédrale qui s'entend à 10 km à la ronde

DE BELLES RENCONTRES

Lors de nos quelques excursions hors du couvent, nous avons déjà fait quelques belles rencontres à Hanoi, notamment un jeune couple d’expatriés de notre âge, rencontrés à la sortie de la messe en français et qui viennent d’arriver comme nous à Hanoi : Violaine et Tristan. Elle est architecte d’intérieur (Arts déco) et il est entrepreneur (création d’une agence d’IT à Hanoi) et nous nous entendons vraiment bien. Nous visitons les musées de la ville ensemble, allons boire un verre les soirs où nous ne sommes pas en cours (il n’en reste plus beaucoup).

Nous avons aussi été invités par Yvonne, la seule élève d’anglais non-sœur de Fabien, juste après notre arrivée, ce qui nous a permis de discuter de nos premiers pas avec des connaisseurs. Nous avons aussi rencontré Brigitte via le Cercle Francophone d’Hanoi, pharmacienne à la retraite. Elle habite le même quartier que nous depuis plusieurs années et nous a fait une visite guidée sur une matinée (le meilleur coiffeur, le meilleur massage, les bons restaurants, la couturière, les marchés, le chocolatier : attention, produit de luxe) : c’était très sympathique !

Coté loisirs, Fabien a aussi rejoint un club de Go 100% vietnamien qui l’occupe le dimanche après-midi et Anne devrait normalement rejoindre le Choir of Hanoi (50% vietnamien, 50% expatriés) à condition de réussir son audition lundi soir.

En parallèle de tout ça, nous faisons partie de l’équipe d’animation de la messe en français à la cathédrale tous les dimanches à 10h. Dimanche dernier, nous étions même animateurs de chant ! Et ce dimanche, nouveau rebondissement car nous débarquons avec flûte et trombone à la cathédrale : on vous racontera ! »

Pour soutenir l’envoi de volontaires via INIGO ou la DCC :

http://ladcc.org/volontaires-en-mission/
http://www.inigo-volontariat.com/don/don-a-inigo