Béatifications aux Amériques : joie avec Sr Emiliana et le P. Gabriel !

 Des béatifications auront lieu en cette fin avril au Guatemala et au Venezuela.

Le 23 avril à Santa Cruz del Quiché, dix martyrs vont être déclarés bienheureux. Il s’agit de trois missionnaires prêtres espagnols et de 7 laïcs guatémaltèques, parmi lesquels un jeune adolescent, qui furent assassinés dans les années 80 en haine de la foi.

Le 30 avril à Caracas, la cérémonie de béatification de José Gregorio Hernández (1864-1919), connu comme le « médecin des pauvres », sera présidée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège.

Le Guatemala a connu un conflit armé sanglant d’une quarantaine d’années qui a fait 200 000 morts et 45 000 disparus. L’Église y a été violemment persécutée, et le martyre de dix de ses membres a été reconnu par le Vatican :

• Juan, enfant catéchiste de 12 ans, 
• José Maria et ses sacristains Domingo et Tomas,
• le P. Faustino, Nicolas, 35 ans, catéchiste et ministre de la communion, 
• Reyes, catéchiste et promoteur de santé, furent tués en 1980;
• le P. Juan et Rosalio, 68 ans, catéchiste responsable de l’action catholique, ont été tués en 1981 et 1982,
• puis Miguel, 50 ans, catéchiste et responsable de l’Action catholique fut assassiné en 1991.

Découvrir leur parcours narré par le père Bernard Gosse, traducteur de la Bible et du lectionnaire en k’iche’

Sœur Emiliana (de la communauté gaillacoise de St-Joseph de l’Apparition) témoigne : 

« C’est dans cette région du sud du pays, qu’ont eu lieu dans ces années-là les plus grands massacres.
Les futurs béatifiés, nous les considérons depuis longtemps comme des saints !
Et qu’ils aient été prêtres ou laïcs, cela ne fait pour nous aucune différence : ils ont témoigné de leur foi jusqu’au bout !  C’est pour cela qu’ils sont toujours dans nos mémoires et leurs images sont présentes dans nos églises. 

Dans notre pays, il y a toujours beaucoup de misère, de chômage ; il y a aussi beaucoup de violence car, situés comme un pont entre les Amériques du Nord et du Sud, nous sommes un lieu de passage très important pour le trafic de drogue.

Les Martyrs du Quiché nous appellent à aller à contre-courant !
Ils ont témoigné avec leur sang et ils ont ainsi semé la justice.
A leur suite, même si les années ont passé, beaucoup continuent cette lutte pour la justice.

Leur béatification peut toucher des jeunes et parler au cœur des familles qui sont la priorité essentielle dans notre société. »

•  Au Venezuela, la béatification du médecin José Grégorio Hernández est attendue depuis très longtemps !

 « J’en ai entendu parler dès mon plus jeune âge, témoigne le P. Gabriel Casas. Et je suis très heureux qu’elle se réalise.

José Gregorio Hernández est connu de tous, c’est une belle figure de sainteté qui rassemble le peuple vénézuélien.

Cet homme discret qui appartenait à une famille d’un milieu très aisé, a vécu son engagement de médecin au service de tous. Il n’a pas cherché à faire une belle carrière, il s’est sali les mains, soignant tous, même ceux qui ne pouvaient pas payer. Il était sans cesse tourné vers les autres…

Ce qui a pu rendre le processus vers la béatification long et difficile, c’est qu’une religiosité liée à des croyances hétéroclites fait souvent appel à lui, mais l’aspect positif c’est qu’il est très populaire dans toutes les couches de la société. Il est très aimé dans les communautés catholiques (il suffit de voir les nombreuses statues à son effigie, les photos…) et il est aussi estimé par beaucoup d’autres Vénézuéliens.

De plus, aujourd’hui au milieu de la crise très difficile que traverse le pays, sa béatification fait sens de façon forte car l’Église du Venezuela a besoin toujours plus de laïcs témoins de leur foi dans leurs divers engagements.

Le parcours de vie et de bonté de ce nouveau bienheureux démolit les barrières érigées entre les hommes et invite à œuvrer avec persévérance et compassion pour une société fraternelle. »

Voir le portrait que le Dr Sikiù Alexandra Marquez Gonzalez lui avait consacré en juillet 2020.

Paroles du Pape François sur le lien entre la prière et la communion des saints :

« Les saints sont des témoins que nous vénérons, pas que nous adorons, et qui, de mille et une façons, nous ramènent vers Jésus Christ, unique Seigneur et médiateur entre Dieu et l’homme ».
 « Personne ne peut se détacher de sa propre histoire, de l’histoire de son propre peuple : nous portons toujours cette hérédité dans nos habitudes et dans la prière. »
[ lors de l’audience générale du 7 avril 2021]