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De Santiago du Chili: vœux du P. Jean-Marc Vigroux le 3 janvier 2017 (3e lettre)

( 1 ère  et 2e lettre du Chili)

P. Jean-Marc Vigroux. – Santiago Chili – jm.vigroux.81@gmail.com – Lettre circulaire n° 3 janvier 2017

Chers amis.

Quelques nouvelles en ce début d’année afin de vous présenter tous mes vœux pour 2017.

Ce qui est le plus dépaysant pour moi en ce moment c’est de passer Noël et le premier de l’an par une chaleur autour de trente degrés, en transpirant les après midi. Janvier-Février ce sont les grandes vacances chiliennes d’été.

Noël est une conclusion religieuse, pastorale, scolaire et civile de l’année. Les esprits sont tournés vers les loisirs, la plage, la détente, la sortie de Santiago. Comme ailleurs Noël est aussi une grande fête de la consommation. Santiago est parsemé d’immenses centres commerciaux, des « Malls » pour utiliser, comme ici, le mot nord américain. Sur plusieurs étages au long d’allées à se perdre entre les boutiques, les supers-marchés, les cafés, les restaurants, la foule se presse en masse comme un peu partout dans le monde. Sauf que la foule déambule en sandales et en tenues légères.

La décoration n’est pas originale : des Pères Noëls grimpent par des sapins artificiels de trois étages, décorés de guirlandes et malgré la chaleur de l’été les décorateurs n’échappent pas à la tentation de placer un bonhomme de neige ici où là.

jean-marc-lettre-n3-1mPour la messe de la nuit du 24 décembre nous avons eu une grande participation, un vrai bébé nouveau né de cinq semaines, Benjamin, qui a dormis sagement pendant les presque deux heures de célébration, beaucoup de jeunes, d’enfants, un petit groupe de haïtiens, des applaudissements, des chants rythmés et même un chien dormant sur le carrelage frais. Comme m’a dit un collègue il y a toujours un chien dans l’inventaire de toutes les églises de Santiago.

L’Espagne a amené dans sa colonisation des Amériques l’usage intensif de la guitare et des rythmes appuyés de tambours, de cymbales, où de claquements de main. Le chœur paroissial donne de la force aux chants de l’assemblée. Après la messe nous avons été invités le Père Gérard et moi dans la famille d’un diacre permanent de la paroisse. La rencontre familiale est sacrée en cette nuit là, tout comme pour la nuit du 31 décembre.

Bien sûr il y eut des feux d’artifice et des coups d’armes à feu ces deux nuits là.

Côté coups de feu la mission parlementaire qui nous a visité à au moins marqué le début d’une présence policière plus mobile, plus interventionniste. Les fusillades se sont faites bien plus discrètes ces dernières semaines. Ce qui n’entame en rien la réputation du quartier.

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Avant le premier de l’an, étant parti faire des courses au super marché je suis revenu en taxi comme c’est l’usage courant. Il y a toujours des taxis dans le sous sol de ce grand magasin. Je mets mes affaires dans la malle, je m’installe à l’arrière du véhicule et le chauffeur me demande alors : « Où allons nous ? » je lui dit : « A la Legua! » Il me dit : « Je n’entre pas dans ce quartier, je vous laisse en bordure ». Il m’a fallu négocier son entrée jusqu’à ma ruelle en lui indiquant comment repartir au plus vite. Même s’il y a d’autre quartiers comparables la Legua reste le lieu emblématique de la violence et de la drogue. Dans le classement annuel 2016 des interventions policières par quartiers dans tout le pays, La Legua est malheureusement arrivée en tête.

La fin des activités pastorales est marquée par des bilans, des retraites où des sorties, mais aussi par des repas. Repas des catéchistes, sortie en week-end des jeunes, repas de certaines communautés des chapelles paroissiales.

Le repas que je voudrais souligner est celui du « comedor parroquial » de San Cayetano. 70 personnes de la rue sont venues pour un repas de fête le vendredi 23 décembre. L’ordinaire était nettement amélioré ; depuis le contenu de l’assiette à l’assiette elle même, non pas servie en plateau mais disposée sur la table fleurie. La chaleur, l’atmosphère toujours particulière de Noël, la tension qui peut naître de se retrouver à la rue dans un moment pareil a augmenté ce jour là l’excitation et l’ambiance du repas. C’est toujours un grand défi de la part des cuisinières d’organiser deux fois par semaine un service pareil.

Prison des femmes.

Monseigneur Ossandon avait délégué le Père Gérard pour célébrer des confirmations à la prison pour femmes de Santiago. Je l’ai accompagné dans cette mission, d’autant que cette prison n’est pas très loin de notre paroisse.

Depuis des années la sœur Nelly anime avec son équipe la vie pastorale de cet établissement. Autant dire qu’elle accompagne des situations difficiles à longueur de temps. Ce jour là était un de ces jours où le travail patient de la présence auprès des détenues et de leur famille trouve un sommet, un aboutissement. Au moins du point de vue spirituel. Aux sept confirmations prévues s’étaient rajoutés neuf baptêmes et autant de premières communions.

L’Église et l’État se sont séparés en 1925 au Chili, néanmoins la prison pour femmes dispose d’une belle chapelle neuve de 200 places qui était presque pleine ce matin là. La célébration fut très émouvante. Celles qui s’étaient préparées aux sacrements avaient des âges et des statuts très variés depuis la sortie de l’adolescence à celui de grand mère. Leurs parrains, marraines, enfants, conjoints, étaient présents ou pas. Les larmes ont rougi les yeux en abondance. Un verre de l’amitié a suivi dans la cour de l’aumônerie de la prison.

J’entends souvent parler de la pastorale de la prison dans le quartier. Plusieurs personnes de la paroisse y participent. Il paraît qu’environ 300 personnes de la Legua sont incarcérées. Un peu avant Noël deux gamines de cinq et huit ans sont venues voir ce qui se passait dans la chapelle de la poblacion Anibal Pinto alors qu’une petite communauté célébrait la messe. En discutant avec elles j’ai appris que chacune avait son papa en prison et que le papa de la plus petite était aussi le grand frère de la plus grande.

Il y à autour de 50 000 détenus dans les prisons chiliennes pour 17 millions d’habitants (en France 69 000 pour 65 millions). 73 % le sont en relation au trafic où à la consommation de drogue m’a appris le Père Sergio Naser qui a passé sa vie à être attentif à ces questions.

Plus de 34% des 600 000 étudiants de Santiago ont une consommation régulière de marijuana. C’est le cas de Manuel un jeune du groupe de la pastorale des jeunes qui fume sa dose quotidienne et qui préoccupe bien son entourage, ses copains et l’aumônier. Il dépense au moins 30 000 pesos par mois depuis des années . Il a passé les 21 ans et n’a toujours pas terminé le lycée.

Charles de Foucauld.

J’aime bien le frère Charles de Foucauld (1858-1916) . Le premier décembre dernier l’Eglise à fait mémoire des cent ans de sa mort. Le bienheureux frère Charles à été tué d’un coup de fusil sur le seuil de sa maison fortifiée de Tamanrasset dans le sud algérien. Son assassin était l’un de ces touaregs auxquels il avait dédié de longues années de sa vie.

Il y à eu plusieurs célébrations réunissant la famille spirituelle de cet ermite du Sahara à Santiago. Plusieurs équipes de prêtres diocésains se réclamant de lui existent dans l’archidiocèse et se mettent à l’école de sa recherche de simplicité de vie comme Jésus à Nazareth, son désir d’être un « frère universel », son abandon à Dieu . Une communauté de « petites sœurs de Jésus » congrégation inspirée de Charles de Foucauld, vit dans la « poblacion La Victoria » , celle d’André Jarlan . L’une d’entre elles nous animé une journée de récollection en cette fin d’année. Pour ma part je me suis joint à une de ces équipes sacerdotales qui se réunit une fois par mois pour partager les événements vécus et prier ensemble. En lisant la feuille paroissiale de la paroisse de la Madeleine d’Albi j’ai noté que je ne suis pas seul à cultiver un lien avec Charles de Foucauld puisque le nouveau curé vient de baptiser l’oratoire des messes de semaine du nom de cet attachant personnage.

Fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.

Le 8 décembre est un jour férié au Chili. C’est le « 15 août » local si l’on peut dire pour comparer avec la France. Au sanctuaire de Lo Vasquez à 120 km de Santiago un million de pèlerins ont défilé durant la journée. Grande expression de la piété populaire latino, certains y sont allés à pieds, à vélo, ont terminé à genoux voire en rampant comme j’ai pu voir à la télé.

Santiago n’a pas été en reste.

Le matin je suis allé de bonne heure au Cerro San Cristobal qui est couronné par un grande statue de Marie. Les messes en plein air s’enchaînant toutes les heures, j’étais inscrit pour celle de neuf heures. Cinq cents personnes ont rempli l’amphithéâtre comme pour l’heure d’avant, celle d’après et toutes les autres à chaque heure de la journée.

De retour à la paroisse San Cayetano l’après midi a été occupé à préparer la place devant l’église pour accueillir la messe du doyenné. Chacune des six paroisses et de nos cinq chapelles est arrivée en procession avec sa statue de la vierge portée sur les épaules, fixée sur le toit d’une voiture où même amarrée à un caddy de supermarché. Il paraît que l’an dernier une des statues de plâtre n’a pas survécu à la journée, elle était attachée au porte bagage d’une bicyclette. C’est toujours bon enfant, coloré, spontané et naturel, ces expressions locales de piété. Pas besoin de déclarer le parcours de la procession à la mairie où à la préfecture. La circulation s’improvise d’elle même.

J’ai ainsi pu faire le tour du quartier à la tête d’une colonne animée par les danses folkloriques du groupe Raipillan en l’honneur de la Vierge Marie sans encombre. La messe qui a suivi a été ventée mais sans entamer l’ardeur des trois cent participants tout heureux de s’être réunis sur cette place sans qu’aucun tir d’arme à feu ne résonne.

Pierre.

Pierre est immigré au Chili depuis moins d’un an. Il vient d’Haïti. Je l’ai rencontré la première fois à la messe de la chapelle de Legua Vieja. Il habite non loin de là. Grand gaillard souriant de 25 ans il parle un joli français des Caraïbes. C’est parce qu’il a été scolarisé m’a t il dit, sinon il ne parlerai que le créole. Pierre a du mal à se mettre au castillan. Il n’est pas seul dans le quartier, aussi comme dans plusieurs paroisses de Santiago nous cherchons des professeurs d’espagnol de bonne volonté pour former des petits groupes d’apprentissage de la langue. Cela doit commencer en janvier.

Pierre est revenu à la messe avec sa petite amie Schismène. Il est catholique a-t-il précisé, alors que de nombreux haïtiens de son entourage au Chili sont évangélistes. Les fleurs autour de la statue de la Sainte vierge l’ont mis en confiance car il a de la dévotion pour Marie. « J’aime bien , c’est comme chez moi ». En bon haïtien Pierre est forcément marqué par la culture religieuse Vaudou mais il en parle librement en essayant de prendre ses distances.

Un dimanche il m’a dit qu’il aimerait bien faire sa première communion. Nous avons pris rendez vous pour commencer à préparer chez lui ce sacrement. Il préfère parler en français pour ce catéchisme que nous faisons chez lui, sa copine, elle, comprends mais ne parle que le créole.

J’ai donc eu l’occasion de découvrir son logement. J’avais déjà entendu parler des conditions faites aux immigrés péruviens , haïtiens, mais il vaut mieux voir pour se rendre compte.

Dans la cours d’un atelier de travail du fer cinq petits studios s’alignent. Une première pièce avec un évier et un réchaud à gaz deux chaises une table. Puis une chambre dans laquelle entrent un lit, une armoire et un fauteuil. La télé est posée par terre et toute la place disponible est ainsi occupée. Rien aux murs, pas de fenêtre. Les WC et la douche sont à l’extérieur et servent à d’autres logements.

Loyer 100 000 pesos soit 143 euros environ pris sur les 400 000 pesos ( 572 euros) de salaire.

« Le patron me donne les 400 000 pesos et je reverse aussitôt 100 000 à sa femme qui s’occupe du logement. » Pour le même prix il se loue des petites maisons dans le quartier m’a t on dit . Le loyer de Pierre est donc vraiment excessif. Mais pour Pierre son logement est lié à son travail et c’est le contrat de travail qui est la base de ses démarches administratives. Pierre travaille certains jours dans l’atelier voisin de son logement sous le même toit derrière une cloison de contre plaqué.

Mais il est content de son sort, beaucoup plus enviable que sa vie en Haïti, dit il avec un grand sourire.

Ses projets ? Obtenir un permis de séjour au Chili, se marier avec Schismène , avoir des enfants et construire une maison dans son pays.

Les premières communions d’adultes sont prévues pour la nuit de Pâques.

Maria.

C’était peu de temps après mon arrivée à la Legua . En rentrant de la messe nous nous étions arrêtés au secrétariat paroissial le Père Gérard et moi. Il faisait nuit. Marisol qui est la gardienne de la paroisse nous alerte . Maria une clocharde qui vit dans la rue et qui dort souvent sur la place de l ‘église est étendue sur les dalles en face de l’église San Cayetano. Nous allons voir. Dans l’indifférence des passants ou des attardés assis sur les bancs, Maria est tombée inconsciente et respire avec difficulté.

Alcoolisée, elle s’est disputée avec son compagnon « patas cortas » (courtes jambes) qui l’a cogné et laissée sur le carreau.

Nous nous approchons en retenant les enfants de venir voir de trop près. Quelqu’un prévient la police qui ensuite fera signe à l’ambulance. Heureusement pour elle Maria est solide car il faut bien attendre trois quarts d’heure avant qu’une ambulance du SAMU local ne l’emmène vers l’hôpital Barros Luco non loin de chez nous.

Maria aurait eu le temps de mourir dix fois à moins que comme on le dit pour les chats et comme le suggère Marisol elle ne dispose de plusieurs vies .

Le lendemain, rétablie comme si de rien n’était, Maria avait retrouvé sa place dans la rue. Je suis allé la saluer. Petite, sourire largement édentée, la peau tannée par la vie dans la rue Maria est aussi accro a diverses drogues.

Informée de ma présence à ses cotés le soir précédent Maria me manifeste une reconnaissance chaleureuse amplifiée par l’alcool. Depuis nous nous saluons régulièrement.

Quelques jours avant Noël je la croise devant l’église. Toute triste avec ses compagnons de misère elle m’annonce qu’un des leurs vient de mourir. Le Pato, (canard) diminutif et surnom de Patricio, alcoolique lui aussi et qui vivait ces derniers temps chez sa mère à quelques rues de là .

« Vous pourriez pas lui dire une messe ? » C’est à dire aller prier ce soir autour de son cercueil . « Mais bien sûr .» Rendez vous est pris pour le soir vers 20h30.

« Venez me trouver je vous conduirais »

Vers 20h30 je cherche Maria et nous partons chez le défunt dans une rue sans issue où je n’ai pas encore mis les pieds.

C’est un rassemblement de « pauvres » bien tristes de la perte du Patricio. Il y à là sa maman, son frère, deux sœurs , un voisin à l’haleine lourde. Maria effondrée sur le cercueil, pleure à chaudes larmes. Nous prions ; chacun raconte un souvenir pour évoquer le disparu.

Le lendemain après le repas de Noël au comedor paroissial tous les occupants nocturnes de la place ont quitté rapidement les agapes, pressés d’aller au cimetière pour l’enterrement. Le soir de la messe de Noël « Pata corta » me raconte ses malheurs avec Maria :

« Moi je ne me drogue pas comme Maria je suis alcoolique c’est tout. »

Anita.

Anita est une vieille dame d’origine belge qui vit depuis plus de cinquante ans au Chili et à la Legua.

C’est une missionnaire laïque fondatrice du centre pour enfants handicapés « Cristo especial».

Débordante d’énergie à 80 ans passés, elle circule en mini fourgon dans tous les recoins de Santiago. Anita se signe en prenant le volant et il est conseillé d’en faire autant car sa conduite automobile n’est pas très rigoureuse.

Plusieurs fois elle m’a pris à bord pour des visites à domicile en particulier dans le quartier Emergencia en bordure duquel elle habite.

Avec elle je suis entré dans les masures les plus délabrées du quartier. Murs crasseux, plafonds bas au bord de l’effondrement, empilements poussiéreux de vieilles affaires hors d’usage et au final, dans une chambre de guingois, une vieille mémé clouée dans son lit à laquelle je porte la communion ou le sacrement des malades.

Anita, elle, distribue des couches, de la nourriture ou bien demande des nouvelles d’un enfant handicapé qu’elle a repéré pour qu’il puisse passer ses journées au foyer. Anita était déjà au Chili au moment du coup d’Etat du 11 septembre 1973, autant dire qu’elle est une passionnée de la défense des droits humains. Les gens chez qui elle m’amène ont parfois perdu un des leurs, disparu dans les années 70-80, les pires des années de dictature du général Pinochet.

Escapades.

Petit à petit je fais connaissance avec l’extérieur immédiat de la grande ville.

Profitant du pont formé par le 8 décembre, notre évêque était d’attaque pour nous entraîner, le Père Gérard et moi, à l’extérieur de Santiago. Tout comme cet après midi là où il a pris prétexte d’aller au Cerro San Cristobal pour en fait passer en revue les tunnels et les nouvelles connexions autoroutières du nord ouest de la ville.

C’est d’ailleurs assez spectaculaire. Santiago est en pleine expansion et un long tunnel autoroutier passe sous le rio Mapocho en plein centre. Un autre tunnel encore plus long est en construction. L’avenue Vicuña Mackenna est en cours d’élargissement sur près d’un kilomètre. Deux lignes de métro sont en plein chantier. Sans parler des immeubles de vingt étages qui poussent un peu partout comme des champignons.

Bref nous sommes partis dans sa voiture dans la vallée du « Cajon del Maipo » une vallée andine au sud de Santiago.

Belle et large vallée où le torrent Maipo forme des méandres nerveux que nous avons remonté jusqu’au terme de la route goudronnée à 80 km de notre point de départ. A vol d’oiseau nous n’étions plus très loin de la frontière avec l’Argentine.

Malheureusement pour nous ce fût l’un des jours exceptionnels de pluie de printemps. Le ciel est resté gris et frais. Nous nous sommes rabattus sur un chaleureux restaurant.

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Une autre sortie fût celle du clergé et des religieux, religieuses, du vicariat sud de Santiago, évêque en tête, les trois jours après Noël, au bord de l’océan Pacifique à Punta de Tralca à 120 km dans le sens inverse du Cajon de Maipo. Le pays est vraiment mince.

Magnifique paysage de littoral avec de grandes plages, des rochers de granit, de belles vagues et une eau très fraîche que j’ai rapidement testée pour vous. Marquant le terme de l’année pastorale entre prière, bilan et projets, ce furent trois jours de rencontre très conviviaux où notamment chacun a été invité à chanter un chant de Noël dans sa langue. Les cinq français présents se sont appliqués à chanter : « Il est né le divin enfant » au milieu des représentants des dix neuf autres nationalités, chiliens compris.

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Ma prochaine sortie sera pour Longotoma une paroisse rurale alliant littoral et vallée intérieure, à 170 km au nord de Santiago, où doit se dérouler le « camp-mission » des jeunes de notre zone sud. Je vous raconterai.

Ainsi prend forme doucement ma découverte de ce pays et de ses habitants.

Vous avez peut être été informés le jour de Noël d’un séisme d’amplitude dépassant les 7 sur l’échelle de Richter et qui n’a fait aucune victime, ou encore le deux janvier, d’un incendie à Valparaiso ayant ravagé près de 200 maisons en bois, évidemment dans des quartiers pauvres de cette grande ville. Tremblements de terre, tsunamis, sécheresse, les chiliens ne sont pas épargnés dans leur géographie exceptionnelle.

Je termine ce petit courrier par mes meilleurs vœux pour l’année qui s’ouvre. A l’image des vœux que l’on s’échange ici par des accolades appuyées et par une seule bise pour les dames, je vous souhaite une nouvelle année pleine de couleurs, de rythme, de spontanéité, d’affection chaleureuse, de foi enfin, au Dieu de Jésus Christ et en l’avenir de l’humanité.

A bientôt. Amicalement.

Jean-Marc.