Mgr Gérard Verdier promu Officier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur (Janvier 2012)
La promotion du Nouvel An dans l’Ordre national de la Légion d’honneur a été publiée au Journal Officiel du 1er janvier 2012.
Parmi les personnalités religieuses promues au grade d’officier, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la conférence des évêques de France et Mgr Geraldo Verdier, évêque émérite de Guajara-Mirim (Brésil), natif d’Alban.
En septembre dernier, il témoignait au micro d’un de nos correspondants lors de son passage dans sa terre natale alors qu’il venait de présider la messe paroissiale :
Mgr Verdier entre son frère et Mgr Legrez à Albi en septembre 2011
“Je suis heureux d’être dans mon village natal avec ma famille et mes amis dont les visages ont vieilli…comme le mien. Vous me voyez avec la mitre : c’est la dernière fois en tant qu’évêque titulaire car, le 8 décembre 2011, je deviendrai « évêque émérite », puisque ce jour-là, je passerai la responsabilité du Diocèse à mon successeur : Dom Benedito Araujo (prononcer : Ara-au-jo).”
Son parcours : « Quarante-six ans au Brésil, trente-six ans en Amazonie, trente-trois ans évêque de Guajara-Mirim (aux portes de la Bolivie). ».
« On ne va pas en mission pour apporter la culture française mais bien pour que le Royaume de Dieu arrive là-bas, en Amazonie. »
« A mon arrivée, il y avait quatre paroisses : aujourd’hui, il y en douze. Il y avait cinq prêtres ; aujourd’hui, il y en vingt-deux. Il y avait douze religieuses ; aujourd’hui, elles sont soixante-deux. »
Un brésilien : « J’ai vécu et je vis heureux avec ce peuple où j’ai vu le Christ dans les indiens, les descendants des esclaves…J’ai plusieurs fois été menacé de mort et j’ai subi un procès qui a duré six ans, procès intenté à mon encontre par des tortionnaires que j’avais dénoncés. Et j’ai gagné ! Je suis le dernier prêtre français du Diocèse. Et je continuerai en Amazonie avec mon peuple que j’aime et qui m’aime encore plus, sous la responsabilité de mon successeur. »
Son successeur, Dom Benedito Araujo : « J’ai vécu dix jours avec lui pendant l’Assemblée des évêques brésiliens. Il est présent sur le Diocèse que nous avons commencé à parcourir ensemble. Je l’ai découvert, mieux que tous ceux que j’avais proposés au Nonce. Il est merveilleux ! »
Depuis, le 8 décembre précédent, le diocèse de Guajara-Mirim a accueilli son nouvel évêque.
Parmi les participants, un autre évêque, originaire de Mazamet, Mgr Mouïsse, venu en voyage éclair .
“Ce huit décembre au matin, écrit le Père Christian Dutreuilh, rédacteur de la Lettre d’Amazonie, la cathédrale de Guajara-Mirim était pleine. Toutes les forces vives de ce diocèse grand comme le Portugal étaient réunies dans l’action de grâce pour dire merci à Mgr Gérard Verdier qui, après trente-trois ans de service épiscopal, accueillait son successeur Mgr Benedito Araujo.
Une belle occasion de découvrir à travers les multiples témoignages le beau travail de l’Esprit Saint dans cette portion de l’Amazonie brésilienne.
Durant des années ce sont des missionnaires venus de France, d’Espagne, d’Italie, de Pologne, d’Haïti qui furent sur tous les terrains de la mission .
Aujourd’hui une Église locale brésilienne est née. Mgr Gérard Verdier a ordonné sept prêtres diocésains sur les vingt-deux que compte ce diocèse. Il y a aussi aujourd’hui sept diacres permanents.
Depuis ce 8 décembre, l’évêque est aussi brésilien. Mgr Verdier, retraité, restera près de lui comme un collaborateur discret et expérimenté.”
Le Père Dutreuilh commente : “Le diocèse de Guajara-Mirim continue sa marche en gardant un lien privilégié avec la France” ; et il témoigne :
C’est “une Église en marche, pleine d’espérance et de vitalité dans une région immense en pleine mutation”.