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…1 an au Gabon… et c’est pas fini ! …

 

« En février, j’enchaînais mon retour du Cameroun  avec mes vacances en France.
A peine de retour au Gabon début mars, le Covid-19 confine la France. Le Gabon, en bon élève, suit immédiatement la France, alors même qu’il n’y a encore aucun cas sur le territoire.
Le pays ralentit, les écoles et lieux de cultes ferment et ne sont à ce jour toujours pas réouverts, mais les Gabonais n’ont pas peur de ce virus européen, et surtout ils ont besoin de travailler pour vivre, et le télétravail dans un pays où le wifi est une denrée rare, est juste impensable.

Mais petit à petit, devant le non-respect des recommandations du gouvernement demandant de sortir le moins possible, les lieux de rassemblement ferment, pour n’être toujours pas ouverts officiellement aujourd’hui. Et début avril, le grand Libreville, la capitale et ses alentours -donc là où je vis-, rentrent en confinement total jusqu’au 11 mai (oui oui, date de déconfinement de la France).

Mais si, à partir du 11 mai, les taximen, les barmen, les vendeurs, les restaurateurs, etc, ont décidé que pour ne pas mourir de faim, ils allaient se remettre à travailler, l’État lui n’a toujours pas décidé de la réouverture de tous ces lieux.
La vie reprend donc quasiment normalement, alors que légalement, nous sommes toujours en confinement. Ce qui nous le rappelle le plus, c’est le couvre-feu à 20h. A partir de cette heure-là, il n’est plus possible d’être en voiture dehors, ce qui est tout de même assez tôt quand c’est tous les jours de la semaine depuis 5 mois !

Mais toute cette situation n’a pas beaucoup impacté  ma mission !
J’étais chaque jour au bureau avant le confinement, j’ai été chaque jour au bureau pendant. La différence, c’est que les bailleurs de fonds étaient plus préoccupés par la crise sanitaire que par tout autre projet à financer.
Et même pour nous, il était difficile de prévoir des projets, ne sachant pas quand la situation allait se rétablir.
Le Congo a rapidement suivi le Gabon et a eu un mois entier de confinement total, la Guinée Équatoriale a fermé ses frontières, il est toujours très difficile de pouvoir s’y rendre, et le Cameroun a également tout fermé, mais a plutôt suivi l’Europe quant à la réouverture du pays.

Cette pause dans la rédaction et le suivi des projets m’a permis de faire tout ce que je n’avais pas trop le temps de faire avant.
J’ai pu réaliser un certain nombre de fiches-outils, mettre à jour les contextes de chaque pays, demander l’avis des sœurs qui étaient donc plus disponibles du fait de la fermeture des écoles, etc.

Dans la maison, il y avait un air de vacances.
Car la directrice de l’école et du lycée n’avait rien à faire, celle qui est aux études idem, et même la directrice de communauté qui est toujours à droite et à gauche n’avait plus tellement de choses à faire.
Cela a donc permis de développer les soirées film beaucoup plus souvent que simplement le samedi soir, et aussi de se mettre au sport tous les soirs à 18h sur le terrain de basket.

Malgré toutes les restrictions, les sœurs ont lancé le chantier de la construction de la bibliothèque et des laboratoires pour le lycée de Libreville.
Le 6 mai nous avons donc béni le terrain, et les travaux ont réellement commencé.

A partir de juin, la vie reprenait plus ou moins, nous avons recommencé à avoir des projets, notamment des panneaux solaires pour Brazzaville (Congo), mais aussi un forage pour Bafia (Cameroun) et enfin un gros projet sur la formation professionnelle en Guinée Équatoriale.

Après ces 3 mois de confinement, nous n’avions toutes envie que d’une chose : des VACANCES !
Eh oui, ça peut paraître paradoxal au vue de la situation précédente décrite, mais le fait d’être toujours au même endroit donne des envies d‘air nouveau !
J’ai donc eu la chance de pouvoir pas mal bouger les WE en juin, notamment grâce aux marches du samedi, et surtout de prendre des vacances fin juillet avec Ninon, volontaire DCC comme moi, qui était sur la fin de son volontariat.

Mais la menace du virus était toujours là, la nécessité de faire le test Covid pour sortir de Libreville nous empêchait de trop bouger.
Ça ne nous a pas empêchées de profiter de la ville et des alentours.
Nous avons ainsi pu aller découvrir le parc de la Nyonié pour voir des éléphants, et se rendre à la Poine-Denis, lieu de rendez-vous pour passer un WE à la plage loin de la ville, à 20 minutes en bateau !

 

Éléphanteau vu à La Nyonié

Le mois d’août a été plein d’incertitudes concernant les rentrées scolaires, la fin août a été consacrée au bac, et finalement la rentrée a été fixée au 9 novembre…
Les sœurs ont donc décidé de mettre en place des cours de remise à niveau pour les élèves les plus faibles, avec la moitié des effectifs normaux pour respecter les gestes barrières, mais la semaine dernière, une note de service les a à nouveau mises en vacances, interdisant tout cours de ce genre.

Après les vacances qui m’ont fait beaucoup de bien, quelques projets m’attendaient : la finition du projet de la Guinée Équatoriale ainsi que de Bafia, mais aussi la rédaction de 2 nouveaux projets pour la formation professionnelle à Oyem (Gabon) et Brazzaville (Congo).

En avril, les sœurs m’ont demandé si j’étais prête à rester plus longtemps que l’année pour laquelle j’étais partie.
Le confinement empêchait de voir clairement ce que serait l’année suivante, et il était impossible de recruter une locale avant mon départ.

J’ai accepté de prolonger mon contrat et reste donc 9 mois de plus que prévu, jusqu’en mai 2021.
L’occasion pour moi d’aller plus loin dans ma mission, mais aussi je l’espère, de découvrir un peu plus le Gabon ! »

 

Endroit calme à la Pointe-Denis