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Sr Anne au Niger : accueil de fillettes burkinabé et difficultés face aux exigences ministérielles

« Chers amis, chères sœurs,

la rentrée scolaire a eu lieu ici au mois d’octobre. Comme vous le devinez peut-être, entre ce que nous avions prévu et les sollicitations parvenues jusqu’à la veille de la rentrée nous sommes souvent bousculées…et il faut pallier au plus pressé.

  • Après le départ de 6 enfants qui ont pu réintégrer la grande famille, 3 nouvelles filles ont été accueillies. Solange, 5 ans venant de Makalondi et des jumelles (9 ans) Pomoanli et Dangouma arrivées de Bomoanga, village situé dans le sud-ouest du Niger zone frontalière avec le Burkina Faso là où un prêtre italien Pier Luigi Maccalli a été enlevé à son domicile par des hommes armés le 17 septembre 2018 et à ce jour nul n’a des nouvelles de lui.

Entendre le cri du cœur du Cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso) face au terrorisme (interview accordée à Radio Vatican le 6 décembre 2019)

Le père Luigi avait pris en charge ces deux jeunes enfants orphelines ; or, plus d’un an après son enlèvement, la famille d’accueil où elles étaient ne pouvait plus subvenir à leurs besoins ; de plus nous avons appris que leur école a été brûlée ! Nous n’avons pas hésité à accueillir ces petites qui, victimes innocentes de cette situation dramatique, nous ont donc été confiées.

Pomoanli et Dangouma, font partie, avec les autres fillettes Daniella, Solange, Zouera, Nana, Fati et les garçons Innocent, Raoul, Bienvenu, du groupe des internes accueillis en permanence dans notre maison soit 10 enfants âgés de 2 à 11 ans.

Les petits ont commencé la maternelle mais Innocent n’y va qu’un jour par semaine; les autres sont en primaire dans les classes de CE1, CM1 et CM2. Deux filles externes continuent de venir dans la journée après leurs cours de 6ème et nous accompagnons solidairement 13 autres externes qui ont vécu à St-Vincent et dont nous prenons en charge la scolarité et le nécessaire pour l’école : costumes, matériel…

Nous recentrons notre accueil permanent au sein de notre maison en direction de jeunes enfants en privilégiant l’accueil des petites filles tout en continuant d’accompagner et de soutenir en externe les jeunes ados garçons et filles qui étaient il y a peu de temps encore accueillis à St-Vincent sans oublier les quelques grands jeunes qui, très volontaires, poursuivent leurs études avec grande motivation. À leur niveau, ils apportent leur part de solidarité pour le soutien scolaire qu’ils assurent auprès des jeunes scolarisés en primaire.

Cendrine a eu son B.E.P. 3ème année et même un examen équivalent au BAC Pro en comptabilité ; elle aurait bien voulu continuer ses études à l’Université mais sa candidature n’a pas été retenue. Quant aux autres grands jeunes : Labaran continue à l’université en 3ème année de médecine et cela marche bien. Sidonie a pu poursuivre avec une aide locale la 3ème année de sa formation à l’école des Cadres. Elle a fait son stage à la Caisse Locale de Sécurité Sociale après avoir eu son BTS à l’écrit.

Dans notre maison de Banga Bana, relais de la maison St-Vincent, nous accueillons encore deux grands jeunes déscolarisés depuis longtemps dont une maman et son bébé qui sont dans une situation plus que précaire et fragile.

  • Chers Amis, chères sœurs, nous vous remercions pour votre fidélité qui nous permet de continuer d’accueillir ces jeunes enfants, d’accompagner ces ados et de soutenir ces grands jeunes et notre merci est coloré de la confiance que vous nous témoignez.
    Votre engagement à nos côtés apporte à ces jeunes un futur possible.
    Ne recevant aucune subvention de l’État nigérien ni d’aucun organisme public, ce sont vos seuls dons qui nous permettent de répondre aux besoins vitaux de ces enfants et jeunes mais nous constatons ces dernières années, malgré les aides sollicitées et obtenues, que nos moyens financiers diminuent.

Or, suite à une réunion des responsables des différents lieux d’accueil, convoqués par le ministère de la Promotion et de la Protection de l’Enfant, courant octobre à Niamey, il s’avère que de nouvelles conditions d’obtention d’une reconnaissance de tout lieu d’accueil se précisent ce qui entraînerait, nous semble-t-il, un coût financier supplémentaire.

En effet, ces directives ministérielles stipulent que la reconnaissance par l’État de notre maison comme lieu d‘accueil nécessiterait des postes complémentaires d’un Directeur, d’une Assistante Sociale, d’un psychologue, d’un comptable, bref des professionnels attitrés par le Ministère rémunérés par nos soins donc par la solidarité et faisant fi des compétences que nos sœurs assument bénévolement. Il nous sera impossible de prendre en charge ces postes dont les professions coûtent très cher au Niger.

 

Face à ces exigences du Ministère, ne cherchons pas, pour vivre notre mission, une autre reconnaissance que celle que nous avons tacitement avec la Mission Catholique.

Nous avons répondu à l’appel qui nous a été lancé il y a plus de 50 ans par l’Église du Niger et nous envisageons de revenir à notre intuition première, du temps de notre sœur Marie-Louise. À savoir, un accueil familial beaucoup plus simple dans son organisation, pour quelques enfants orphelins, démunis et plus particulièrement des filles.

Nous allons mener toute une réflexion en Congrégation avec nos amis engagés à Niamey dans notre réseau associatif, et avec la Mission Catholique. Deux de nos sœurs en France, Danièle et Marie-Lise, vont nous rejoindre à Niamey au cours du mois de janvier 2020 pour discuter de tout cela avec nous et avec les autorités compétentes.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des décisions et des choix que nous serons peut-être amenées à prendre et à faire, mais aujourd’hui, ce dont nous sommes sûres, c’est que nous poursuivrons à Niamey notre présence et notre mission de proximité auprès de ces enfants qui connaissent l’épreuve de l’abandon.

  • Plus que jamais, nous avons besoin de vous mais nous savons bien qu’en France aussi, des familles ont des difficultés à boucler les fins de mois; la conjoncture économique et sociale met dans l’incertitude financière bon nombre d’entre vous et entraîne une diminution des dons aux Associations.

Ajoutés à cela, des événements dramatiques viennent frapper votre élan « solidarité Niger » et nous pensons tout spécialement aux Amis de Normandie : l’incendie de cette usine à Rouen est non seulement une catastrophe pour l’environnement mais elle a certainement engendré des conséquences économiques désastreuses pour les habitants de la région.

Mais nous le pressentons, malgré les soucis et les déboires des uns et des autres, par la force des liens tissés à travers la solidarité Niger, vous allez poursuivre avec nous le chemin du « prendre soin » de ces enfants fragilisés et démunis et nous vous en remercions infiniment, en vous rappelant que tous vos dons sont bien utilisés directement en faveur des enfants, des jeunes et des personnes démunies qui frappent à notre porte et que chaque don, même le plus modeste, est un maillon essentiel de cette belle chaîne de solidarité.

 

 

A chacun(e) de vous, chers amis et chères sœurs qui portez notre mission avec cœur, avec enthousiasme, nous souhaitons déjà de bonnes fêtes de fin d’année, un joyeux Noël, et tous nos meilleurs vœux de santé, joie, espérance et paix pour 2020.

Au nom de la communauté, des enfants et des jeunes,

Sœur Anne
De Niamey, Toussaint 2019

 

La fidélité de votre soutien nous est indispensable.

Pour tout don par chèque établi à l’ordre de: «Association Gethsémani- Solidarité Niger »

l’envoyer à : «Solidarité Niger» Soeurs de Gethsémani,

19 rue Galibert-Ferret – 81200 MAZAMET (France)