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Couloirs humanitaires : « C’est un beau mélange et il y a une vraie confiance mutuelle »

Mohamad, Rabiaa, et leurs enfants, Yahya et Youssef sont Syriens. Chacun leur tour, ils prennent le micro pour dire en français « merci beaucoup ! » aux sœurs réunies devant eux. Cette famille est accueillie par la communauté des sœurs bénédictines de l’abbaye Sainte-Scholastique de Dourgne grâce au programme des Couloirs Humanitaires.

Récit et témoignages.

Cette belle histoire a commencé l’été dernier. « Nous avons vu une annonce de la CORREF en juin 2018, disant que la Communauté de Sant’Egidio cherchait des lieux d’accueil pour des familles de réfugiés. Cette annonce pouvait être une réponse à notre souhait d’accueillir », explique la mère abbesse du monastère, sœur Mireille. « Tout s’est fait très simplement. La Communauté a fait appel à une association, le Collectif Réfugiés Dourgne, qui avait déjà de l’expérience », continue sœur Mireille. Fidèle à la forte tradition d’accueil du village, le Collectif a répondu positivement. La Communauté des frères bénédictins d’En Calcat présents à Dourgne apporte aussi son aide financière au projet.

Le rôle de base-arrière joué par la Communauté de Sant’Egidio est fondamental

Une vingtaine de personnes apporte son aide. Après un peu plus de trois mois en France, la famille a pris ses marques, progressivement grâce aux bénévoles qui se relaient pour leur apprendre les bases de la langue française. Les garçons sont inscrits au collège de Dourgne, et y bénéficient notamment de deux heures de cours de français supplémentaires par semaine, avec un autre élève allophone. Yahya est inscrit au club de football de Dourgne depuis deux mois et en parle avec le sourire aux lèvres. Les parents savent dire en français ce qu’ils cultivent dans leur jardin : fèves, oignons, ail, salade, fleurs… Les membres du Collectif sont généreux et la famille le leur rend bien. « Lorsque nous venons chez eux, pour les cours de français ou quoi que ce soit, nous sommes toujours très bien reçus, avec le sourire et un café. Ils nous accueillent aussi », expliquent les bénévoles du Collectif.

Au sein du Collectif, tous ne sont pas catholiques, ou croyants. Les Jansis, eux, sont de confession musulmane. « Il y a un réel lien entre le village, le monastère, les membres du Collectif, croyants et non croyants, et la famille qui est musulmane. C’est un beau mélange et il y a une vraie confiance mutuelle », se réjouit sœur Mireille, qui ajoute : « Nous sommes tous interpellés par une réalité, celle de cette famille à aider, qui transcende nos différences ou nos convictions. »

« Le rôle de base-arrière joué par la Communauté de Sant’Egidio dans ce projet est fondamental », ajoute sœur Mireille. « Avoir un interlocuteur extérieur permet aux bénévoles d’avoir quelqu’un à qui faire remonter les éventuelles difficultés, les questions administratives, de prendre du recul. Cette garantie et ce soutien sont précieux, surtout pour des néophytes de l’accueil. »

La famille, arrivée avec un visa D de demandeur d’asile, a rapidement été convoquée pour l’instruction de sa demande par l’OFPRA. Une étape essentielle de leur démarche d’insertion, qui a été soigneusement préparée avec Jean-Louis, un bénévole du Collectif, et avec l’association de l’Ordre de Malte. A Paris, ils ont été accueillis pour deux nuits par les sœurs de Kermaria, une autre congrégation qui fait le choix de l’accueil ponctuel à Paris, et sur le plus long terme à Rennes, où la Communauté s’apprête également à se lancer dans l’aventure et à accueillir une famille.

Pour en savoir plus et/ou accueillir une famille : contactez Claire Legrand au 06 30 84 80 01 clegrand.santegidio@gmail.com