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Ma route avec Charles de Foucauld

 Le Bienheureux Charles de Foucauld sera canonisé dimanche 15 mai 2022 à Rome !

Joie particulière pour tous les amis et ‘disciples’ de celui qui ne désira peu à peu qu’une chose : être le petit frère de tous, annoncer l’Évangile par toute son existence, en petit frère de Jésus.  

 

Ma route avec Charles de Foucauld

Écoutons ce témoignage demandé par le Service Mission universelle en janvier 2021 au P. Claude Cugnasse, l’un des prêtres de notre diocèse qui est en fraternité Jésus-Caritas :

« Cette route, répondit alors le P. Cugnasse, a commencé avec des lectures et la rencontre de témoins. Je n’ai pas fait de voyage en Algérie – Sahara.

 

 

Durant mes années de séminaire ou peu après j’ai lu deux livres qui avaient un grand succès dans les années 1960 :

« La vie de Charles de Foucauld, explorateur du Maroc ermite du Sahara » par René Bazin, puis « Au cœur des Masses » du Père Voillaume, paru en 1962, l’année de mon ordination.

C’était la fin du Concile avec des remous, des évolutions sensibles en particulier entre prêtres. Le cycle des adorations eucharistiques selon lequel chaque paroisse, à tour de rôle, assurait une journée d’adoration au nom du diocèse, ce cycle disparut.

Les temps d’adoration organisés devinrent très rares, tout comme la prière à genoux. Les prédicateurs soulignaient les appels à des engagements sociaux et même politiques.

Le Pape actuel en rappelle l’importance, mais on pouvait craindre dans les années d’après Concile une évolution du christianisme vers un humanisme, ce qui a pu jouer dans la baisse des vocations, en particulier celles à la vie consacrée.

Pour ma part j’ai cherché à tenir et l’adoration et les engagements sociaux. Charles de Foucauld m’en donnait l’exemple.

C’est pour mieux comprendre, mieux vivre les deux attitudes complémentaires que j’ai choisi, en 1965, de participer à un mois de formation entre prêtres de l’union sacerdotale Jésus – Caritas ».

Ce mois dit de Nazareth, était alors organisé à Lagarde Adhémar, dans la Drôme. Il regroupait une trentaine de prêtres pour un mois de prière, de partage, de révision de vie. Une sorte de noviciat où l’exemple des uns et des autres soutient et stimule.

De retour dans le Tarn, j’ai rejoint une fraternité locale.

Le nombre et les noms des participants ont évolué selon les années. Nous nous retrouvions un dimanche par mois, dans l’après-midi et jusqu’à midi le lendemain, souvent chez les Religieuses du Saint-Sacrement à Castres.

On s’aidait à ne pas banaliser les exigences du directoire qui nous était proposé. Tout cela avec quelque humour à l’occasion. Je pense à tel prêtre qui n’allait à l’adoration qu’avec un réveil…

Mais tel autre m’aidait par son souci de rigueur avec la Parole de Dieu en s’appuyant sur les études qui paraissaient alors, celles de Xavier Léon Dufour, par exemple.

Merci à ces prêtres qui m’ont soutenu, stimulé.

Puis sont venues des nominations qui pour ma part m’ont éloigné du Tarn vers Toulouse, puis vers Paris au Service des vocations.

 

Je pense que Charles de Foucauld m’a aidé dans ces années 1975 – 1990.

Le ministère du prêtre était alors fort discuté ; de nombreux prêtres quittaient le ministère.

Je regardais Frère Charles, sa démarche hésitante vers l’ordination finalement acceptée pour porter l’Eucharistie où elle n’avait jamais été célébrée et vécue, l’Eucharistie et la mission respectueuse des musulmans ou de correspondants athées. 

 

 

Suis-je à même de juger mon propre ministère durant ces années ?

On m’a beaucoup sollicité à travers la France, en particulier pour des retraites avec des Congrégations, jusqu’en Grèce. Peut-être parce que j’essayais de présenter les richesses de l’Eucharistie, et celles du service des hommes, des pauvres en particulier.

C’était aussi l’époque où, de divers côtés, on s’intéressait à Charles de Foucauld.

Plusieurs congrégations, celles des Petites Sœurs en particulier, se sont créées. J’ai été surtout en relation avec des laïques que Marguerite Poncet essayait d’organiser à la manière d’un institut séculier.

À proximité de Lourdes, à Valmont, elle m’a plusieurs fois demandé ma présence, des interventions.

 

Aujourd’hui même si la béatification (en 2005) et l’attente sans doute prochaine de sa canonisation, ont mis en valeur le message de Charles de Foucauld, les difficultés de l’Église affectent les groupes qui se rattachent à ce message :

   – Tamanrasset, le Sahara sont pris aujourd’hui dans les conflits du Sahel. Ce monde est transformé.

   – L’enfouissement fut choisi par Frère Charles alors que la Mission active sollicite des énergies aujourd’hui.

   – Plusieurs groupes nés dans le sillage de Charles de Foucauld se sont divisés, par exemple les laïcs regroupés par Marguerite Poncet autour des exigences de la consécration.

 

Au seuil de 2021, après divers changements de ministères, je suis à Labruguière comme Auxiliaire. Les prêtres vieillissent, nous essayons de nous entraider avec quelques prêtres de l’Aude.
Les santés sont ce qu’elles sont.

L’Eucharistie, la Parole de Dieu et le message de Frère Charles me mettent devant plusieurs appels :

   * Aider des laïcs en leur faisant connaître l’expérience de Frère Charles.

 

Messe présidée par le P. Jean Cros le 1er décembre 2020 (date anniversaire de l’assassinat de Charles de Foucauld)

Avec le Père Jean Cros, nous rencontrons une dizaine de laïcs dans ce but. Un groupe analogue existe sur Albi même.

   * Charles de Foucauld a énormément travaillé sur la langue et la culture des Touaregs.
Dans le monde éclaté d’aujourd’hui, je me demande comment entendre, comprendre et discerner des valeurs, des pistes de dialogue aussi bien avec les recherches des écologistes que celles des courants évangéliques ou – et c’est tout autre chose – dans le monde des artistes.

   * Il me semble que Charles de Foucauld m’invite à chercher des richesses chez les gens que je n’aime pas spontanément : des personnes rencontrées par exemple à l’occasion d’une sépulture ; tel couple plusieurs fois divorcé ; des adeptes de telle ou telle addiction.
Quand je prie sur ces situations, j’y découvre du dévouement, de la générosité, de la justice.
Jésus aime sans doute ces personnes que j’ai du mal à estimer.

Que Frère Charles m’aide à mieux voir, comprendre, aimer ces gens « différents ».