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Action de grâce pour l’alliance de deux congrégations religieuses

Le 31 octobre, une messe a été célébrée au Couvent de Massac-Séran en action de grâces pour l’alliance de la congrégation des Filles de Jésus avec la congrégation des Sœurs de l’Immaculée Conception (dites Sœurs Bleues) de Castres

La procession d’entrée, avec les photos de nos deux fondateurs : Siméon ROUCOU et Émilie de VILLENEUVE, est déjà symbole de cette Alliance que les Sœurs veulent vivre. La « terre » issue des deux Congrégations va accueillir un plan d’olivier.
Au pied de l’autel, les portraits des fondateurs des deux congrégations. Qu’ils nous aident à « manifester l’Esprit qui nous est donné en vue du bien commun. » (1Cor.12, 7).

Homélie de Mgr Jean Legrez

Frères et Sœurs,

Dans ce petit passage de l’Évangile selon saint Luc, Jésus invite les pharisiens et les chefs des pharisiens qui l’écoutent au désintéressement, à donner sans rien attendre en retour. Dans un passage antérieur du même évangile, on trouve cette phrase : « Prêtez sans rien attendre en retour et vous serez les fils du Très-Haut, du Père des miséricordes » (Luc 6, 35).

Il s’agit véritablement de pratiquer le désintéressement en recherchant sans cesse le bien du prochain, sans rien attendre en retour sur cette terre. La finale de l’Évangile résonne comme une promesse : « Cela vous sera rendu à la résurrection des justes » (Luc 14,14). Très bonne nouvelle ! Même s’il ne s’agit pas d’agir d’abord pour obtenir une récompense à la résurrection. Nous croyons que nous obtiendrons la Vie, la béatitude divine dans sa totalité et de manière éternelle, durable. Déjà dans l’Ancien Testament, dans le Siracide, on trouve « Le Seigneur rendra à l’homme selon ses voies » (Si 16, 14). Selon ses voies : celles de Dieu, autant celles des hommes… Bien sûr toute œuvre de charité, toute attitude bienveillante à l’égard du prochain, aura un écho dans la vie éternelle. Il s’agit d’agir sur cette terre comme le Christ, si nous sommes ses disciples. Il est venu sur terre de manière totalement désintéressée, en donnant sa vie pour que nous soyons divinisés, c’est-à-dire pour que nous recevions la vie divine.

Le désintéressement, entraîne évidemment au soin des pauvres. En célébrant aujourd’hui cette alliance entre deux congrégations, nous nous souvenons que les deux congrégations ont été créées à la même époque par des fondateurs différents, mais qui avaient tous deux ce souci d’être au service des pauvres.

Les Filles de Jésus de Massac sont accueillies, chacune, par Sœur Justi Muñoz, supérieure générale des Sœurs de l’Immaculée Conception de Castres.

Je dois dire que j’ai été très touché par la manière dont le Sœurs de l’Immaculée Conception de Castres ont accueilli les Sœurs de Massac, estimant justement que l’époque que traversait la congrégation des Filles de Jésus les réduisait d’une certaine manière à une vraie pauvreté. À ce moment-là, elles ont entendu « la voix des pauvres ». Elles n’ont pas pu ne pas chercher le moyen d’accueillir les Filles de Jésus. Les Sœurs de Massac étaient jusque-là une congrégation diocésaine, dépendant directement de l’évêque. Maintenant, elles entrent dans une congrégation de droit pontifical. Elles dépendront donc d’une Mère générale et d’une maison-mère qui est à Rome. C’est un statut assez différent.

Je voudrais remercier les Sœurs de Massac qui, depuis leur fondation, ont été au service du diocèse d’une manière exemplaire ! J’ai toujours été très touché, depuis que je suis dans le diocèse, de constater, au moment où on ne s’y attend pas, et toujours de manière la plus discrète, on trouve une Sœur de Massac qui, avec son âge, continue vraiment jusqu’au bout d’être au service du diocèse. Alors, de tout cœur, merci ! Merci également aux Sœurs de l’Immaculée Conception de Castres qui, après avoir entendu « la voix des pauvres » selon l’expression de leur fondatrice, ont su ouvrir leur cœur aux Filles de Jésus.

Soeur Justi Muñoz s’est également rendue à l’étage de la chapelle pour accueillir les Sœurs les plus âgées.

Maintenant, il s’agit de vivre cette Alliance ! C’est une étape nouvelle pour toutes les Sœurs, qu’elles soient Bleues, ou en train de « bleuir »… C’est une étape qui comporte à la fois une part de joie que je viens d’évoquer par ce magnifique accueil fraternel et une part de souffrance. Il s’agit d’un passage, d’une naissance en quelque sorte. Vous vous souvenez de l’entretien de Jésus avec Nicodème : « Quand on est vieux, comment peut-on renaître ? » (cf. Jean 3, 4). Cela ne peut se faire que dans la docilité à l’Esprit Saint. Lui seul est capable de donner à chacun ce qu’il faut. Or, vous aviez choisi ces versets de l’épitre aux Philippiens (Ph 2, 1-4) qui sont une invitation à vivre l’unité. Pour pouvoir l’unité la vivre, saint Paul souligne : « Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes ». Au plan humain, quand il y a un mariage, on parle avec humour de la « famille adverse »… Cela veut bien dire quelque chose. Quand deux familles s’unissent par un mariage, il faut accepter toutes les différences, certaines habitudes qui ne sont pas celles de sa famille. Il faut beaucoup d’humilité pour parvenir à estimer les autres supérieurs à soi-même.

L’expérience que j’ai de la vie religieuse m’a montré à quel point, le passage d’une maison à une autre, même quand on appartient au même ordre, est parfois extrêmement difficile parce qu’on n’a pas les mêmes coutumes. Beaucoup d’humilité sera nécessaire à toutes les Sœurs dans les mois et les années qui viennent.

On raconte que le fondateur des Filles de Jésus, le Père Siméon Roucou, trouvait que les Sœurs de l’Immaculée Conception étaient des riches. Savez-vous pourquoi ? Parce que les Sœurs Bleues avaient droit chacune à un parapluie, alors que les Filles de Jésus avaient un parapluie pour deux. Ce ne sont pas les mêmes habitudes… Je crois que toutes les Sœurs sont disposées à vivre dans le respect de chacune, mais cela supposera des efforts des deux côtés (même si maintenant, nous ne pouvons plus vraiment parler des « deux côtés »). Toutes les Sœurs vont maintenant donner le témoignage de l’unité, jour après jour, par l’acceptation qu’elles auront à faire les unes des autres, pour servir le Christ et les pauvres.

De manière officielle, le décret romain a été donné le 15 août dernier pour la fête de l’Assomption, aujourd’hui, au cours de cette célébration, nous allons assister au rite de l’Alliance. Ce qui a été autorisé par la Congrégation des religieux va entrer en pratique immédiatement, puisque les Sœurs de l’Immaculée Conception vont accueillir les Sœurs de Massac, vont leur remettre les constitutions qui seront celles de toutes désormais. Puis, ensemble, toutes les Sœurs présentes renouvelleront leurs vœux. Tous, prions pour chacune des Sœurs.

Amen !

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

Les Filles de Jésus ont reçu les Constitutions des Sœurs de l’Immaculée Conception de Castres, puis toutes les sœurs sont invitées à renouveler leurs vœux.
Toutes les Sœurs, côte à côte, renouvellent leurs vœux.
« En présence de Dieu, sous le regard de Marie Immaculée notre Mère, je renouvelle les promesses de mon baptême et, en Église, me consacre à suivre Jésus-Christ par les vœux de pauvreté, de chasteté, d’obéissance et celui de me livrer totalement à la cause du Royaume, m’engageant au service des pauvres et des membres souffrants de Jésus-Christ. »

Un olivier est planté
La plantation d’un olivier termine la partie spirituelle et historique de notre journée. Sœur Bernadette et Sœur Justi sont venues chacune avec la terre originaire de leur fondation : la terre de Castres et celle de Massac.Désormais elles entourent et vont nourrir ce petit olivier pour le faire grandir et donner le meilleur de lui-même.

L’après-midi fur réservé à l’accueil fraternel international. Chaque province de la Congrégation a rivalisé de créativité pour souhaiter la bienvenue. C’est à travers de petites vidéos que nos sœurs de différentes cultures et générations ont exprimé leurs sentiments et leur joie.