Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Parole de l’évêque pour le temps pascal « Il est apparu à Céphas, puis aux Douze… »

Fresque représentant Jésus ressuscité, Cathédrale Sainte-Cécile
Fresque représentant Jésus ressuscité. Cathédrale Sainte-Cécile

Il est apparu à Céphas, puis aux Douze.

Ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois. (1 Co 15, 5-6)

« L’évènement de la mort et de la résurrection du Christ constitue le cœur du christianisme »

La joie des célébrations pascales apporte à tous les croyants une espérance magnifique qui illumine notre présent et notre avenir, au-delà de notre vie sur terre. Non seulement nous appuyant sur le témoignage des apôtres, mais aussi sur celui de nombreux disciples du Seigneur qui l’ont vu ressuscité, nous faisons confiance au message transmis par l’Église depuis vingt siècles. Selon Benoît XVI : « L’évènement de la mort et de la résurrection du Christ constitue le cœur du christianisme. Il est le point d’appui de notre foi, le puissant levier de nos certitudes, le vent impétueux qui balaye toute peur et indécision, tout doute et calcul humains ».

Le Ressuscité introduit l’humanité dans une ère nouvelle. Un des signes de cette nouveauté est son corps, le même que celui du crucifié, qui pourtant « ne relève plus exclusivement du domaine terrestre, mais du domaine divin ». « Le Christ une fois ressuscité des morts ne meurt plus, la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui » (Romains 6, 9). Jésus est passé à une autre vie dans laquelle il nous invite à entrer par la foi. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jean 11, 40), annonçait Jésus à Marthe avant de ressusciter Lazare. La résurrection de Lazare manifeste la puissance divine du Christ, mais diffère de la sienne car elle n’est qu’un retour à la vie terrestre normale.

La résurrection de Jésus est l’aboutissement et l’accomplissement du dessein éternel de Dieu. Par sa victoire sur le péché et sur la mort, acquise sur la croix, le Sauveur offre à celui qui place en lui sa confiance de participer à sa vie divine en devenant « son frère » et donc « enfant de Dieu » par pure grâce. Dès lors, « Le Christ ressuscité vit dans le cœur de ses fidèles ». Comme l’affirme le catéchisme de l’Église Catholique : « La Résurrection du Christ – et le Christ ressuscité lui-même – est principe et source de notre résurrection future : « Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis…, de même que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ. » » (CEC § 655 et 1 Co 15, 20-22).

Dans le flou qui entoure la pandémie, les chrétiens sont appelés à être porteurs d’espérance

« Quelqu’un qui a reçu le message de Pâques ne peut plus se promener avec un visage tragique et mener l’existence sans joie d’un homme qui n’a pas d’espérance », écrivait un poète allemand à la fin du XVIIIe siècle. Même si actuellement nos visages sont souvent masqués, l’éclat de nos regards et de nos propos échangés peuvent transmettre quelque chose de l’allégresse dans laquelle nous plonge le mystère pascal et qui tapisse le fond de notre cœur. La période actuelle est difficile à vivre pour beaucoup de nos contemporains. Dans le flou qui entoure la pandémie, les chrétiens sont appelés à être porteurs d’espérance par leur générosité, leur dévouement et, chaque fois que cela est possible, par leur témoignage de foi.

Depuis plusieurs années l’Église traverse une crise douloureuse avec la révélation de scandales liés à toutes sortes d’abus perpétrés dans le monde entier. Les papes Benoît XVI et François ont engagé un processus de réformes en profondeur, afin que ces maux cessent et ne puissent se reproduire à l’avenir. Une prise de conscience générale du drame vécu par les victimes a conduit les évêques de France à adresser une lettre aux catholiques sur la lutte contre la pédophile qu’ils mènent depuis les années 2000. Je vous invite à en prendre connaissance avec internet sur le site du diocèse ou en la demandant auprès de votre paroisse, car « l’ampleur et la gravité des faits exigent que nous réagissions de manière globale et communautaire ».

Que ce temps pascal transforme nos vies en une hymne de reconnaissance et nous rende disponibles à la perpétuelle nouveauté de la grâce de notre baptême ! Ainsi nous nous avancerons ensemble vers la grande fête de la Pentecôte pour accueillir encore l’Esprit Saint qui a donné naissance à l’Église et ne cesse de la renouveler, de la purifier, de la dynamiser au cours des siècles. L’Esprit Saint maintient l’Église dans la vérité et la charité. Les saints à toutes les époques en sont la plus vive expression. Osons demander en ces jours bénis la grâce de la sainteté, aussi bien à tire personnel que communautaire.

 † Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi