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Homélie pour le 1er Dimanche de l’Avent et le Centenaire de l’Hospitalité

Frères et sœurs,

Veillez ! Telle est la pressante invitation de Jésus en ce premier dimanche de l’année liturgique. Veillez, « car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (cf. Mc 13, 33), précise la petite parabole que le Seigneur propose à ses disciples. De quelle venue du maître s’agit-il ? Si le maître, c’est le Christ, le moment de sa venue sera-t-il pour nous son retour dans la gloire à la fin des temps ? Ou bien le moment de notre mort sera-t-il l’instant de la rencontre de celui qui vient ? Ou bien encore sa venue coïncide-t-elle avec le moment présent où Jésus vient en nous et vit en nous par les sacrements et par la rencontre de tout frère, de toute sœur en humanité ?

Bien sûr, l’Avent est ce temps qui précède la Nativité du Seigneur et s’achève par la célébration de sa première venue dans la chair. Mais de manière insistante, les premières semaines de l’année liturgique nous tourne à la fois vers la fin des temps, le but ultime de la rédemption accomplie par le Christ, et en même temps nous indique l’attitude juste pour vivre de manière conforme à la volonté de Dieu entre la première venue de Jésus dans la chair et la seconde venue de Jésus dans la gloire à la fin des temps. Veillez, renoncez au sommeil pour être attentif à celui qui vient à la rencontre de ses enfants à tout moment.

Il est ce rédempteur dont parlait déjà Isaïe qui, à l’origine, nous a créés. Ce Père qui est fidèle et n’oublie jamais « l’ouvrage de ses mains ». Il nous appelle à vivre en perpétuelle communion d’amour avec lui. Dans ce but, il a envoyé son Fils pour nous enseigner les chemins de la vraie vie. Enfin, l’Esprit nous a été donné pour nous communiquer la vie divine, alors que nous peinons sur cette terre, jour après jour pour faire confiance à celui qui est venu et qui continue de venir.

Veiller, c’est choisir la vie. C’est renoncer aux somnifères que sont les idoles de ce monde qui nous coupent de relations heureuses, aussi bien avec Dieu qu’avec tout être humain. Veiller, c’est imiter le Christ attentif au Père dans la prière, compatissant envers tous ceux qui souffrent, proche des petits, accueillant à tous, expliquant avec simplicité en quoi consiste le vrai bonheur et indiquant les chemins qui y mènent. En veillant, nous devenons vraiment vivants, nous accomplissons l’enseignement de Jésus animés par le désir de servir constamment le Seigneur, ainsi que nos frères et sœurs.

Dans une société où toutes sortes de sollicitations, de soucis, de difficultés peuvent nous conduire à l’oubli de Dieu et à nous replier sur nous-mêmes, l’invitation de Jésus à veiller avec constance peut nous ouvrir d’ores et déjà à une vie heureuse, car donnée à Dieu et donnée à nos semblables. Veiller n’est pas réservé au temps de l’Avent uniquement, le chrétien est un veilleur sans cesse présent à Dieu et à ses frères.

Qu’en cette nouvelle année liturgique, la grâce de veiller soit accordée à chaque baptisé. Que chacun de nous puisse manifester avec joie sa confiance en Dieu et sa bienveillance concrète et active à l’égard de chaque frère et chaque sœur en humanité !

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

En la chapelle du Couvent bleu, Castres – 29 novembre 2020

1ère lecture : IS 63, 16b-17. 19b ; 64, 2b-7

Psaume : 79, 2ac.3bc, 15-16a, 18-19

2ème lecture : 1 Co 1, 3-9

Évangile : Mc 13, 33-37