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Homélie de l’ordination diaconale en vue du sacerdoce de Jean-Baptiste Crépin

Frères et sœurs,

présents dans cette église de la Madeleine et frères et sœurs qui êtes en communion avec nous grâce à RCF Pays Tarnais, vous l’avez entendu, Isaïe nous l’a rappelé, les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes, ses chemins ne sont pas les nôtres. Ce Dieu qui est amour et dont les projets pour l’humanité dépassent ce que le commun des mortels peut imaginer, a toujours voulu « se laisser trouver » par chacune de ses créatures, pour lui manifester son amour, son amour miséricordieux, pour manifester à chacun son pardon. Quoiqu’il arrive, le cœur de Dieu est toujours ouvert à tous.

La parabole des ouvriers envoyés à la vigne

La parabole des ouvriers envoyés à la vigne illustre admirablement cette vérité fondamentale de la révélation biblique. Le maître, qui représente le Père des cieux, invite des ouvriers désœuvrés à venir travailler chez lui, dans sa vigne, dans son domaine. Tous savent – ils sont prévenus – qu’ils recevront un salaire d’un denier. Embauchés aux différentes heures de la journée, chacun recevra le salaire fixé. Ceux qui ont travaillé davantage ne comprennent pas que les derniers embauchés reçoivent le même salaire qu’eux. Ils se placent dans une logique salariale et estiment être traités de manière injuste. On peut le comprendre. La pointe de la parabole semble être ce salaire unique, égal pour tous. Saint Augustin affirme : « La pièce d’argent, c’est la vie éternelle, tous jouiront d’une même vie éternelle ». A tous, Dieu destine la possession du Royaume, représenté dans la parabole par la vigne où demeure le maître. Dieu a créé l’humanité pour qu’elle partage sa vie, son royaume, son intimité. Telle est l’intention du Créateur. Vous connaissez la suite.

Finalement, en raison de la séparation volontaire de l’homme par rapport à son Créateur, le Christ est venu. Il est venu pour donner justement la vie éternelle à tous ceux que le Père lui a donnés. « Or, la vie éternelle consiste à connaître le Père, le seul véritable Dieu et celui qu’il a envoyé, Jésus Christ » (Jn 17, 3). À l’époque de Jésus, comme aujourd’hui, beaucoup s’attachent plus facilement aux biens matériels, aux richesses plus qu’à la Bonne Nouvelle du Royaume annoncée par le premier envoyé du Père, le premier des Apôtres, le Messie, que nous appelons Jésus Christ.

Pour nous, frères et sœurs, c’est une bonne nouvelle extraordinaire dont nous ne sommes pas suffisamment conscients, la vie éternelle est commencée. La connaissance de Jésus et de son enseignement nous introduits d’ores et déjà dans le mystère du Père. « Qui m’a vu, a vu le Père », dit Jésus à Philippe (Jn 14, 9). Certes, nous n’avons pas vu Jésus, mais le don de la foi nous a été donné et fait de nous des hommes et des femmes « heureux de croire sans avoir vu » (cf. Jn 20, 29).

Annoncer la vie éternelle !

Jean-Baptiste, le diacre dans la liturgie de l’Église, à la charge d’annoncer l’Évangile et de prêcher ; c’est-à-dire d’aider les fidèles, non seulement à entendre mais à comprendre la Bonne Nouvelle du Royaume pour en vivre concrètement dans leurs activités quotidiennes. Il s’agit d’annoncer la vie éternelle à nos contemporains. C’est à la fois une urgence et un challenge. Une urgence car Dieu a disparu du champ de réflexion de beaucoup de nos contemporains. C’est aussi un challenge passionnant, au double sens du terme : difficile et en même temps enthousiasmant. Audace et imagination sont tout autant nécessaires qu’une juste compréhension des textes bibliques et une interprétation fidèle à l’ensemble de la Révélation. Le diacre est également au service de l’autel du Seigneur, ainsi qu’au service des fidèles en donnant le sacrement du baptême et du mariage. Évidemment, depuis toujours, le service des pauvres, selon des formes diverses, est une des caractéristiques essentielles du ministère diaconal. Je crois que ce service des pauvres, vous l’avez éprouvé tout particulièrement à Madagascar. Ce beau ministère porte du fruit lorsque, de manière privilégiée, une étroite relation au Christ vécue dans la prière, existe vraiment entre le diacre et son Maître, le Seigneur.

Prions, frères et sœurs, pour que l’Esprit Saint donne à Jean-Baptiste la capacité d’exercer le ministère diaconal de manière heureuse et féconde pour l’avènement du Royaume et la croissance du Corps du Christ, son Église, et de son Église à Albi !

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

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